Le groupe
Biographie :

Legion Of The Damned est un groupe de thrash metal / death metal originaire des Pays-Bas. Le groupe s'est formé en 2004 suite à la disparition du groupe Occult et du départ de l'ancienne chanteuse Rachel Heyzer. Lyriquement, le groupe tend à se concentrer sur des motifs d'horreur, occulte sombre, les thèmes religieux et les événements apocalyptiques. Ils ont enregistré leurs albums "Malevolent Rapture" et "Sons Of The Jackal" dans le célèbre Stage One Studio avec le producteur Andy Classen. Après les albums "Feel The Blade" et "Cult Of The Dead" en 2008, Legion Of The Damned enregistre "Descent Into Chaos" avec Peter Tägtgren, l'album sort en Janvier 2011 chez Massacre Records. Le groupe se retourne vers Andy Classen pour son album suivant, "Ravenous Plague", qui sort en Janvier 2014 chez Napalm Records. Cinq ans plus tard, "Slaves Of The Shadow Realm" sort en Janvier 2019. "The Poison Chalice" sort en Juin 2023.

Discographie :

2006 : "Malevolent Rapture"
2007 : "Sons Of The Jackal"
2008 : "Feel The Blade"
2008 : "Cult Of The Dead"
2011 : "Descent Into Chaos"
2014 : "Ravenous Plague"
2019 : "Slaves Of The Shadow Realm"
2023 : "The Poison Chalice"


Les chroniques


"The Poison Chalice"
Note : 15/20

Legion Of The Damned fait partie de ces groupes qui ne réservent jamais de grosses surprises, on sait exactement ce qu'on va entendre et on sait ce qu'on vient chercher. En l'occurrence, un thrash teinté de death maléfique, violent et bien sale. "The Poison Chalice" ne fait pas exception à la règle et si le précédent album avait pour lui de se montrer un peu plus brutal, on n'en restait pas moins comme à la maison.

Pas de risques d'être déboussolés cette fois non plus donc, Legion Of The Damned sait ce qu'il veut et continue sur son chemin sans se préoccuper de ce qui se passe à côté. Sa musique ne bouge donc pas trop d'album en album mais le groupe est plutôt doué dans ce qu'il fait et ses ambiances sont toujours méphitiques et assez crades, on ne fait donc pas la fine bouche et on profite de cette nouvelle livraison morbide. "Saints In Torment" ouvre l'album avec des arpèges à la fois mélancoliques et glauques qui font office de calme avant le tempête, une tempête qui arrive bien vite avec des riffs thrash bien vicieux et de gros coups de vibrato sauvages. On remarque donc bien vite que le groupe n'a pas baissé en intensité depuis "Slaves Of The Shadow Realm" qui s'était fait plus brutal et violent que ses prédécesseurs. On reste sur du Legion Of The Damned pur jus évidemment et ça fait toujours plaisir d'entendre un groupe avoir la patate à ce point là ! Tout ça est bien entendu old school jusqu'au bout des ongles et la seule concession faite à la modernité se trouve au niveau de la production, le groupe veut évidemment vivre avec son temps et n'a pas envie que son thrash / death sonne de manière faiblarde. On a donc un son propre, puissant, assez gros pour donner ce qu'il faut de puissance et assez clair pour profiter sereinement de tous ces coups de vibrato et de tous ces tapis de double grosse caisse. "Contamination" continue sur une voie très directe avec un groove destructeur et des riffs thrash là encore bien teigneux et vicelards.

Ce qui fait que la formule fonctionne à tous les coups malgré le peu de variations apportées, c'est l'implication du groupe dans sa musique, on sent que tout ça vient des tripes et que cet amour du thrash, du death et du metal old school n'a rien d'un gimmick. Même "Behold The Beyond", avec près de sept minutes au compteur et un tempo plus porté sur le mid, ne fait pas vraiment retomber la pression, le morceau reste intense et puissant. "The Poison Chalice" ne faiblit pas et tient le rythme pendant ses quarante-huit minutes sans jamais subir de ventre mou ou de passage à vide, une preuve supplémentaire de l'envie et de la passion que le groupe met dans sa musique. Parce que pour un style aussi direct que le thrash / death, la lassitude est vite arrivée, nombre de groupes se répètent et apportent tellement peu de variations que l'on finit par s'endormir. Legion Of The Damned trouve une de ses forces dans ses ambiances et dans sa noirceur, sa musique est toujours vicieuse et empreinte de cette fameuse aura maléfique que l'on retrouve dans le death metal. "Savage Intent", par contre, est thrash jusqu'au bout des riffs et il est bien difficile de rester impassible à l'écoute de morceau efficace, énergique et groovy en diable. Un groove que balance aussi le tout aussi efficace "Beheading Of The Godhead" qui devrait faire des ravages en live et inciter au headbanging sauvage. Tout ça sent évidemment le old school à plein nez et le groupe fait clairement entendre qu'il connaît ses classiques. Et pour confirmer que l'album reste intense du début à la fin, c'est le morceau-titre qui le clôt. Le groupe y est pied au plancher et ne fait pas retomber la pression jusqu'à la dernière seconde, il continue inlassablement à nous envoyer ses riffs thrash les plus teigneux sans la moindre pitié.

"The Poison Chalice" poursuit donc sur la voie plus agressive et violent amorcée par son prédécesseur mais reste du Legion Of The Damned pur jus. C'est donc du thrash teinté de death à l'aura maléfique, donc un bon équilibre entre sauvagerie et ambiances. Il n'y a certes aucune surprises et on sait à l'avance ce sur quoi on va tomber, mais c'est justement ce que l'on cherche et quand c'est aussi bien fait on ne discute pas et on se décrasse joyeusement les oreilles !


Murderworks
Juin 2023




"Slaves Of The Shadow Realm"
Note : 15/20

Vous aimez la finesse, la subtilité, les influences modernes et les productions propres et lisses ? Alors pas de bol pour vous parce qu'on va parler de "Slaves Of The Shadow Realm", le nouvel album de Legion Of The Damned qui n'a pas décidé de changer son fusil d'épaule.

On retrouve donc un thrash death old school avec des relents assez sombres pour coller aux paroles orientées comme d'habitude vers l'occulte. On retrouve toujours la même formule, à savoir un metal très thrash qui sent le vieux Sodom ou le vieux Slayer et qui épice sa sauce avec du death sombre et des mélodies glauques ou quelques orchestrations qui donne à la musique du groupe des airs de bande son de film d'horreur. Comme sur les précédents albums le tempo est plutôt relevé et le groupe ne relève que rarement le pied, ça tape de façon frontale presque du début à la fin. Et quand Legion Of The Damned décide de calmer le jeu, ça reste quand même à gros coups de double et d'ambiances poisseuses et occultes. Bref, ça ne respire ni la douceur ni la joie de vivre sur "Slaves Of The Shadow Realm" et c'est d'ailleurs le seul changement réellement notable par rapport à ses grands frères. J'ai l'impression que le côté oppressant ressort un peu plus cette fois flirtant même avec certains groupes de proto black par moments. Si le thrash est l'influence qui ressort le plus, le groupe est inspiré par le metal extrême en général à partir du moment où ce dernier est old school. Pas la moindre trace de modernité chez ces Hollandais, tout ce qui est sorti après les années 80 n'a aucune valeur pour eux ou presque. Vous en conclurez que si ces styles à l'ancienne ne vous touchent pas plus que ça, vous avez très peu de chances de trouver votre bonheur chez Legion Of The Damned.

Par contre, si vous avez apprécié le groupe jusqu'à maintenant, vous pouvez foncer sans problème, ce nouvel album est dans la droite lignée de ce qui est sorti sous le nom Legion Of The Damned jusqu'à maintenant et la déception est impossible. Même si ça devient répétitif au fil des albums, il faut avouer que celui-ci est plutôt inspiré et que le groupe est en forme. Les mélodies sont plutôt sympas et apportent une ambiance de caveau qui sied très bien à "Slaves Of The Shadow Realm". Pas de blasts à outrances ici, pas de blasts du tout d'ailleurs, pas de technique outrancière non plus, rien de ce qui identifie les groupes modernes pour faire simple. Juste des riffs directs, frontaux et des rythmiques presque toujours bloquées en mode up-tempo. Finalement, la pochette résume bien l'album avec du gore, du glauque et un manque total de finesse (quoique, on a quand même du piano vite fait en intro de "Shadow Realm Of The Demonic Mind"). Toutefois, ce n'est pas péjoratif si vous savez à quoi vous attendre quand vous laissez traîner vos tympans sur ce genre d'album, d'autant que les morceaux sont plutôt efficaces cette fois. Même constat au niveau du son, ça sonne bien mais ça n'abuse pas de la puissance et le groupe a gardé une dose de crasse sur les guitares et la basse qui collent bien aux ambiances développées et qui se marient bien au chant de goule de Maurice Swinkels. A noter que la version limitée propose deux bonus tracks : "Priest Hunt" et "Azazel's Crown". Un nouvel album dans la droite lignée de ses prédécesseurs avec toutefois un côté sombre un peu plus prononcé. On reste dans du thrash / death old school et occulte comme le groupe nous en livre depuis 2006 et sa musique est donc à réserver à ceux qui savent apprécier le metal extrême à l'ancienne.


Murderworks
Mars 2019




"Ravenous Plague"
Note : 14/20

Déjà le sixième album pour Legion Of The Damned qu'on n'arrête plus, "Ravenous Plague" arrive en effet trois ans après "Descent Into Chaos". Comme la plupart des groupes du genre, ce nouvel album ne marque pas de grosses différences par rapport à ses prédécesseurs et les habitués ne seront pas dépaysés une seule seconde.

On est toujours dans un death / thrash à l'ancienne et influencé par les grosses pointures du genre, Sodom et Slayer en tête. On est d'ailleurs pas si loin finalement de ce que le groupe faisait déjà à l'époque sous le nom d'Occult, la ligne de conduite est toujours plus ou moins la même. L'avantage par rapport à un groupe comme Suicidal Angels qui donne aussi dans le thrash à l'ancienne et qui lui non plus ne change pas d'un iota, c'est que la musique de Legion Of The Damned est un poil plus variée à la base. On rencontre quand même régulièrement des changements de rythme, de tempos, des ambiances de temps en temps plus poisseuses et des riffs plus écrasants qui contrastent avec le reste plus agressif et Slayerien dans l'âme. Globalement c'est assez brutal dans le genre, le groupe nous balance régulièrement des soli de grattes comme on les aime, à la Slayer là aussi, autrement dit totalement chaotiques et furieux. Le chant est toujours aussi arraché et les gros riffs plus death sont toujours là eux aussi, bref ça bourre plutôt bien et ça ne fait pas vraiment de compromis. Pas de passages plus mélodiques ou plus calmes chez ces gens-là, ça tape plus ou moins fort du début à la fin mais ça tape.

Tout ça reste quand même à écouter avec modération pour ma part, je ne risque pas de mettre en doute leur intégrité tant leur style a peu changé depuis les débuts d'Occult mais ça reste un peu lassant à la longue. Pris à part c'est pourtant un bon album, ça frappe fort, ça accroche, ça fait headbanguer et ça contient tout ce qu'un album du genre doit avoir. Pas de quoi sauter au plafond ou redéfinir le genre, mais c'est assez bien foutu pour être efficace. Comme je le disais à propos du dernier Suicidal Angels, il n'y a que les maniaques de thrash qui se feront toute la discographie, pour les autres l'avantage est que finalement tous les albums de ce genre de groupes se valent et qu'il y a peu de chances d'être déçu. Le seul souci est la répétition d'album en album, la qualité du metal pratiqué n'est pas en cause, tous ces albums sont bons, ce sont juste tous les mêmes ou presque. Et le problème c'est qu'il commence à y avoir du monde sur ce créneau et que je frise l'indigestion, sans compter que la plupart des groupes du genre ont un rythme de sortie assez soutenu (les mauvaises langues diront que ce n'est surprenant quand on fait toujours la même chose).

Nouvel album très sympa pour s'exercer les cervicales, comme le précédent d'ailleurs. Encore une fois Legion Of The Damned n'a pas changé son fusil d'épaule, ça reste efficace mais comme pour d'autres si vous n'êtes pas un dingue du genre, l'album peut se suffire à lui-même, sachant que c'est déjà le sixième du groupe sous ce nom et que les autres sonnent à peu près de la même façon.


Murderworks
Mai 2014




"Descent Into Chaos"
Note : 14/20

Je ne sais pas si beaucoup de monde s’en souvient, mais il y a quelques années en Hollande un groupe de death / thrash sévissait sous le nom d’Occult. Le groupe en question n’a jamais vraiment réussi à percer, malgré le fait que son nom ait un minimum circulé dans l’underground. Le combo a fini par s’éteindre et sa vocaliste s’en est allée voir chez Sinister si l’herbe était plus verte. Ces Hollandais metalisés sont revenus il y a quelques années sous le nom de Legion Of The Damned et depuis on ne les arrête plus, la preuve avec leur cinquième album "Descent Into Chaos".

Et qu’est ce que donne ce groupe nouvelle version au bout de la cinquième galette ? Ben à peu près la même chose que sur les quatre précédentes, à savoir un mélange death / thrash sans fioritures qui cherche à balancer du riff tueur par palettes. Je sais que c’est ce que beaucoup de monde leur reproche, de stagner et de sortir toujours plus ou moins la même galette. Mais bon le groupe n’a jamais laissé entendre qu’il voulait évoluer et explorer les méandres de l’expérimentation musicale. La seule chose que veulent ces mecs là c’est de vous faire secouer votre crinière au son de leurs riffs, et force est d’admettre que ça marche plutôt pas mal.

Bon c’est clair que si vous écoutez les 5 albums à la suite ça risque de créer une certaine lassitude, mais pris à part ça ramone quand même pas mal et ça rappelle de bons souvenirs à vos cervicales. D’autant plus que la recette d’antan s’est vue offrir le son d’aujourd’hui, les grattes sont puissantes et le reste est à l’avenant. En même temps avec Peter Tägtgren aux manettes on ne s’attend pas à entendre un son cheap et une prod' anémique, non là ça crache comme il faut et la paire de couilles est de rigueur. Et ça colle parfaitement à ces morceaux rouleaux compresseurs et casseurs de nuques, qui mélangent allègrement le mid tempo aux passages speed. Si vous voulez écouter un truc qui fonce à 300 à l’heure tout le temps vous vous êtes plantés d’adresse, ici ça vous écrase en vous jetant une enclume sur la tronche après vous avoir fait courir le 100 mètres en deux secondes.

Donc voilà, si vous avez aimé les précédents albums du groupe il y a peu de chances que vous n’accrochiez pas à celui-ci. La recette appliquée est la même, les ingrédients n’ont pas changé et le goût est toujours aussi relevé. On pense même à Sodom sur un titre comme "Holy Blood, Holy War" et à Slayer sur certains autres par exemple, c’est vous dire que ça peut envoyer la sauce comme il faut quand il faut. Et comme je le mentionnais dans la chronique du dernier Suicidal Angels, c’est en live que ce genre de musique défonce tout. Vous écoutez l’album et vous voyez déjà la gueule du pit avant même d’y mettre les pieds, il va y avoir distribution d’hématomes.

Le seul truc c’est que comme je le disais plus haut ce groupe doit être traité comme de l’alcool, c’est à consommer avec modération. Si vous n’êtes pas un die hard fan de death / thrash, le fait de vous enfiler plusieurs albums du groupe dans la même journée risque de vous faire un peu chier. C’est l’inconvénient des groupes qui reprennent les vieilles recettes et qui prennent leur pied et les rejouant ad vitam aeternam. Mais bon, à se le mettre une fois dans les oreilles de temps en temps quand on veut un truc qui bourre à l’ancienne ce groupe fait parfaitement son office.

On notera aussi la présence d’une édition limitée qui en plus de contenir un DVD (avec du live je suppose) nous fait entendre un bonus track avec justement la présence de Peter Tas de graines. Bon musicalement il n’y aucun changement par rapport au reste de l’album, mais ça nous donne l’occasion de réentendre les growls de l’ami Suédois en backing vocals sur le refrain.


Murderworks
Février 2011


Conclusion
Le site officiel : www.legionofthedamned.net