Message important pour le peuple de France : un OVNI en provenance de Normandie a débarqué sur notre planète. Enfin débarqué, pas vraiment. Un OVNI est de retour serait plus juste. Car oui, "Cheval De Troie" est le second album de Last Barons. Deux ans après "Elephantyasis", le groupe revient avec un OVNI (je me répète, je sais, mais c’est ma chronique c’est moi qui décide !), je disais donc un OVNI musical. Pour faire court, prenez une base fusion (façon Faith No More) ajoutez-y un soupçon de post-grunge, une pincée de rock, un brin de blues, une lichette de country, mélangez le tout dans une ambiance mi-psychédélique mi-dark (voire goth) et vous aurez une idée de ce que peut être "Cheval De Troie". Bon, ensuite, restons raisonnables, tous ces genres ne sont pas présents dans chaque chanson, heureusement. Non, le tout est parfaitement éparpillé sur les 12 titres de l’album tout en gardant un lien commun. Chaque morceau a sa propre personnalité, fait ressentir différents sentiments tout en appartenant à la même famille. On y retrouve aussi des genres que l’on n’attendait pas comme sur "Rubber Boots" avec une batterie très jazzy ou sur "End Of The Beauty", qui clôture l’album, et qui n’a rien à envier à une ballade prog. Les influences du groupe seraient, quant à elle, trop longues à lister mais l’on peut citer Faith No More et System Of A Down, sans trop se tromper. Bref, c’est un album complexe provenant d’un groupe qui gagne à se faire connaître, un opus qui surprend qu’il faut écouter plusieurs fois pour en saisir toutes les nuances et subtilités. C’est un OVNI (on l’aura compris) auquel il faut absolument ouvrir les portes de sa CDthèque.

Et une nouvelle galette pour les Last Barons. Étrange, il faut dire, une dizaine de titres, un son sympa mélodique avec des relents de death en fond mais avec une tendance plutôt très rock... difficile à cerner que ce groupe. On tend l'oreille mais on n'accroche pas forcément. Musicalement ça se défend, et au niveau du chant, c'est bien chanté même si ça reste peut-être un peu trop linéaire. Les morceaux s'enchaînent mais n'accrochent pas, on passe dessus sans que l'un ou l'autre ne retienne véritablement notre attention. C'est sûr, il y a des variations, des changements et des breaks sympathiques. Mais non, ça n'accroche pas.... pas de liant entre certaines parties. Les structures en deviennent trop alambiquées. Le chant se révèle sympathique au départ et en devient usant voire agaçant par la suite. Une tonalité entre deux eaux. Deux écoutes plus tard, je me force à distinguer encore des choses, je reconnais néanmoins une qualité certaine dans les compositions et le talent des musiciens mais il y a quelque chose qui ne va pas, qui me dérange... j'ai enfin trouvé : un chant trop présent, mixé trop en avant, et fatalement des instruments sous-mixés, ce qui nous donne une batterie où l'on ne distingue que quelques coups de caisse claire et les cymbales, et une guitare... rythmique. Particulièrement pénible à force avec ce chant qui prend toute la place, ultra présent dans le mix, il en efface le reste des instruments. Des expérimentations sont faites avec des cuivres et autres instruments, on n'est pas sur un créneau metal pur et dur mais bien sur quelque chose de musical dans la veine d'un Dream Theater, toute proportion gardée bien sûr.

"Elephantyasis"
Note : 19/20

Bien que le groupe ait changé de nom (Dezperados) depuis leur dernier opus, les Last Barons n'ont pas changé de style, ils restent dans un univers très stoner ("M.A.B"), très inspiré sur les premiers morceaux par les cultissimes Queens Of The Stone Age (donc forcément ça claque), par la suite on retrouve des morceaux un peu plus funky, plus jazzy ("Ethanol Blues").
On aimera aussi chez eux leurs riffs rock, l'ambiance groovy et très mélodique de "Elephantyasis" ("Fathernature"). Rien de plus à ajouter, l'album sort début Octobre, en ce moment c'est la mode du retour au stoner donc ça tombe plus que bien pour les Normands de Last Barons, ils vont assurément trouver leur public tant la qualité de cet album est évidente. Je reste toujours aussi fixée sur le talent de ce groupe même si on leur reprochera peut-être toujours un peu de trop jouer la copie des Queens Of The Stone Age. Cecit dit si c'est bon, pourquoi s'en priver ?

Lenore Octobre 2010