Le groupe
Biographie :

Lares est un groupe de sludge metal psychédélique allemand formé en 2015 et actuellement composé de : Jörn (basse), Flavio (guitare / chant) et Lambo (guitare / samples / synthé). Lares sort premier album, "Towards Nothingness", en Juin 2020 chez Argonauta Records.

Discographie :

2017 : "Mask Of Discomfort" (EP)
2020 : "Towards Nothingness"


La chronique


Le sludge est un genre unique à travers l’énorme diversité de composition que l’on peut y retrouver, difficile de le définir précisément même s’il est reconnaissable entre mille tant on peut tomber sur des ovnis dans le genre. C’est le cas du groupe Lares, quatuor allemand qui débarque dans la scène pour nous proposer son premier LP "Towards Nothingness", leur première et dernière sortie remontant à un EP en 2017. On constate immédiatement en lançant l’album une atmosphère très pesante mélangée à une dimension psychédélique qui vient nous retourner le cerveau dès les premières secondes de l’album dans "It Burns", ceci est largement appuyé par des samples de voix qui, s’ils se font discrets et très en retrait dans le mixage, sont parfaitement identifiables et ajoutent définitivement un trait de folie à un début d’album qui se veut déjà unique en son genre.

Si le rythme imposé est toujours plutôt lent et pesant, on est loin des traditionnels accords graves et puissants, ici, on fait plutôt face à des notes distordues qui donnent un effet fuzz qui vient s’insérer à travers des riffs et des patterns plus rapides, comme une ombre qui plane sur le morceau, ces parties plus calmes et insidieuses, souvent uniquement instrumentales, sont en plus mises en relief à l’aide de distorsion, ce qui donne un effet sale et malsain des plus réussis, on le retrouve particulièrement dans "SN1987A Space Alteration Machine" et "Cursed With Embodiment", toujours appuyé par une dimension psychédélique qui ne quittera définitivement l’album que lorsque ce dernier sera totalement fini, cette dimension étant largement due à des synthés insistants, qui noient la clarté sonore dans une sorte de boucle traumatisante, donnant ainsi un effet de chaos complètement assumé et maîtrisé. Lorsque le côté psychédélique disparaît, il est immédiatement repris dans les riffs, lourds et menaçants. On a sans cesse l’impression d’une explosion instrumentale imminente qui n’arrive finalement jamais, laissant planer une impression malsaine.

Cependant, on remarque aussi la présence de certains riffs plus proprement mixés, plus lumineux, comme ceux de de "Catacomb Eyes". Si l’album joue beaucoup sur l’instrumental, le chant est loin d’être absent, ce dernier étant tantôt mis en avant, tantôt effacé en fonction des ambiances qu’il veut servir, on retrouvera la plupart du temps un chant écorché et désespéré, comme aspiré par la lourdeur des instruments qui l’entourent, on peut ressentir par ailleurs une dimension presque incantatoire à travers le chant lorsque ce dernier est mis au second plan. On retrouve aussi plusieurs morceaux uniquement instrumentaux comme "Theiaphobic Ansia" et "Oumuamua", ces derniers, ne dépassant pas deux minutes de temps, font office d’interludes au sein de l’album, présentant des atmosphères plus douces et posées mais pas moins sombres que les autres morceaux, installant doucement le chaos à venir.

Le groupe allemand nous livre donc un premier album unique et déroutant, mélangeant des ambiances sludge et psychédéliques alliant même cela à des ambiances de noise pour le morceau éponyme qui vient clore l’album, le résultat final est dérangeant, difficile à appréhender mais d’une qualité et une efficacité indéniables promettant de beaux jours à l’innovation dans le sludge et la musique en général.


Praseodymium
Juillet 2020


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/laresband