Le groupe
Biographie :

Lantern est un groupe de black / death metal finlandais formé en 2007 et actuellement composé de : Cruciatus (guitare, basse, batterie / Death Thrashers Kuopio, Impervious, Inhumane Deathcult, ex-Cacodaemon, ex-Hellboozer Union), Necrophilos (chant), J. Poussu (batterie) et St. Belial (guitare / Inhumane Deathcult, ex-Path Of Chaos, ex-Barathrum, ex-Hellboozer Union, ex-Coffin). Lantern sort son premier album, "Below", en Mai 2013 chez Dark Descent Records, suivi de "II: Morphosis" en Mars 2017, et de "Dimensions" en Juillet 2020.

Discographie :

2011 : "Subterranean Effulgence" (EP)
2013 : "Below"
2017 : "II: Morphosis"
2019 : "Lost Paragraphs" (EP)
2020 : "Dimensions"


Les chroniques


"Die Wilde Jagd"
Note : 15/20

Certains groupes se démarquent particulièrement dans leur scène à travers ce qu’ils proposent et la surprise qu’ils peuvent créer en brisant quelques codes, ou en ajoutant certains éléments à ceux-ci pour étoffer leur musique et la rendre unique. C’est le cas du groupe Lantern qui a su, à travers ses deux précédents albums, proposer un blackened death moins convenu et plus étonnant, ils sortent cet été leur troisième album, "Dimensions". Ce dernier s’inscrit dans la lignée des deux précédents, proposant toujours des riffs mêlant technique et efficacité, couplés tantôt à un blast efficace et rapide, tantôt à des riffs plus lents et posés, le tout mixé avec beaucoup de réverbe pour donner un aspect plus monolithique et pesant. Cet album est également surprenant à travers la durée des morceaux : impossible de parler d’une durée moyenne, ils vont de 2 à 14 minutes, le plus court proposant le même type de contenu que le plus long : pas d’interlude ici. On est emporté pendant les quelques 40 minutes de l’album dans un torrent de lourdeur, un bloc froid mais loin d’être vide.

L’album se démarque principalement par ce qu’il propose, à savoir un blackened death tout de même assez technique, ce qui reste peu habituel dans le genre, et qui propose une production très propre et claire, mettant ainsi plus en avant l’aspect de bloc qui est dépeint qu’un aspect plus violent et sale que l’on retrouve souvent dans cette scène, l’aspect sale étant ici uniquement provoqué par la réverbre qui crée et par la même occasion cette ambiance froide et oppressante qui se démarque surtout à travers les notes plus aigües, donnant par la même occasion un petit côté old school qui transpire surtout dans les solos des morceaux tels que "Strange Nebula" ou encore "Beings". On remarquera tout de même qu’un élément principal peut largement troubler : le chant. Ce dernier loin du growl ou chant hurlé que l’on peut habituellement retrouver dans ce type d’album semble tout droit sorti d’un album de punk / hardcore, ce qui n’est pas pour autant déplaisant mais qui peut sembler surprenant au premier abords on retrouvera également un chant clair dans le morceau "Portraits" par exemple, qui n’apporte pas grand-chose si ce n’est couper le rythme d’un morceau déjà court qui n'aurait donc pas souffert de ne pas avoir ce passage clair. Le chant clair aurait été peut-être plus approprié dans un morceau un peu plus long qui permet de poser plusieurs ambiances.

A propos d’ambiances, l’album sait en proposer plusieurs sans pour autant les mélanger et nous perdre en voulant en faire trop, allant du blast incessant et brutal, à des passages plus techniques, tout en passant par des passages plus lents qui ne feraient pas pâlir un groupe de doom metal. On retrouve ce genre de passage très efficace dans les structures des morceaux plus longs vers la fin de l’album, à savoir "Shrine Of Revelation" et "Monolithic Abyssal Dimensions", le plus long de l’album, qui nous proposera du long de ses 15 minutes de passer par toutes les ambiances décrites ci-dessus et qui nous proposera même une introduction acoustique mais toujours pleine de réverbe qui instaurera une sensation malsaine et lourde au début et qui viendra ensuite conclure l’album en apothéose.

Finalement, avec ce "Dimensions", Lantern nous propose une fois de plus un album qui s’inscrit dans un blackened death complètement aliéné mais dans le bon sens du terme, l’album transpirant plusieurs ambiances sans pour autant se perdre à travers celles-ci. Le type de chant et l’omniprésence de la réverbe sont les bienvenus et apportent un vent de fraîcheur, affichant la volonté du groupe de ne pas stagner et de sans cesse se renouveler sans pour autant changer totalement de style. On regrettera cependant l’utilisation d’un chant clair peu adapté à la situation qui aurait pu être mieux inséré dans l’album.


Praseodymium
Juillet 2020




"Berserker"
Note : 16/20

Lantern est un groupe finlandais qui a fait, selon ce que j’ai pu entendre, forte impression avec leur premier album "Below". Les critiques semblent avoir encessé cet album, et avoir attendu avec impatience la suite. Et comme d’habitude, je ne sais pas faire les choses comme tout le monde, et j’avoue avec gêne que je n’ai jamais entendu parler de ce groupe. Toutefois, comme je le répète assez souvent, une réputation peut être à double tranchant. Il est parfois difficile de convaincre et de s’imposer quand on a un tel niveau d’attente de la part de certaines personnes. N’ayant pas encore écouté "Below", c’est donc sans attente préalable que je vais moi-même me lancer dans ce deuxième opus "Morphosis".

L’album s’ouvre sur "Black Miasma". Et dès le début, je me trouve forcée de faire une constatation : ces gars-là savent ce qu’ils font. Dès le premier titre, j’ai cette impression étrange d’avoir ouvert la porte d’un four et de me prendre le courant d’air brûlant en pleine figure. Il est intéressant de constater que le groupe ne se cache pas d’avoir des influences et une présentation résolumment old school. En réalité, l’album tout entier est un savant équilibre entre old school et modernité. J’ai souvent écouté (et donc chroniqué) des groupes qui se perdaient dans ce côté old school, et en devenaient des reflets sans âme. C’était un peu comme observer des pantins et c’était assez déconcertant, et peu agréable au final à l’écoute. Mais ce n’est nullement le cas de Lantern qui se nourrit de ses influences, MAIS ne se laisse pas dévorer par elles. A noter d’ailleurs, le titre "Cleansing Of The Air" qui, selon moi, résume parfaitement cette dualité entre tradition et modernité. Ce qui reste toutefois remarquable, c’est la facilité avec laquelle Lantern fait coexister les styles. On retrouve bien entendu, et en majorité, des influences death, mais parfois on sent poindre des relants de black (comme sur "Lucid Endlessness"), et certains des titres sentent vraiment le thrash (pour n’en citer qu’un, je trouve que "Transmigration" remplit parfaitement cette clause du contrat). Et cet aspect est renforcé par les vocaux qui ont un caractère bien particulier.

Je suis assez surprise de mon écoute, car typiquement, je vais le dire très fort, ce n’est pas le genre de musique que j’écoute d’ordinaire et je n’aurais probablement pas choisi l’album si j’étais tombée dessus par hasard chez un disquaire. Mais la maîtrise de Lanturn est très étonnante, et cette facilité avec laquelle ils sont arrivés à marier des influences sans se laisser submeger par elles... je trouve que c’est très impressionnant, et que cela mérite qu’on y jette une oreille. Je ne vais toutefois pas mentir en disant qu’ils vont atterrir dans ma playlist la plus fréquente, mais ils ont au moins réussi à me convaincre et à me faire écouter quelquechose d’inhabituel pour moi. Et ça, ça mérite des applaudissements.


Velgbortlivet
Mai 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/lantern666