Lamentari s’inscrit dans l’histoire. Avec trois EPs à son actif, le groupe danois composé de
Daniel Lønberg (chant, Inacave), Max Uldahl Pedersen (claviers), Emil Holst Partsch
(guitare), Thomas Mascagni (batterie, Lysbaerer, Sunless Dawn), Jamie de la Sencerie
(basse, Lysbaerer) et Michael Møller (guitare, Sunless Dawn) n’en est pas à son coup
d’essai en annonçant "Ex Umbra In Lucem", son premier album.
L’album débute par "Spiritus Noctis", une introduction inquiétante qui dévoile déjà de premiers
éléments orchestraux majestueux avant de s’enflammer sur "Tenebrae" et ses riffs imposants
infusés d’un black / death furieux. Des leads malsains et des vociférations puissantes
accompagnent notre progression dans cet univers grandiose aux riffs acérés qui alimentent
l’agressivité ambiante tout comme sur "Tragoedia In Domo Dei" où la rythmique accrocheuse
se voit ornée de claviers entêtants. Un moment de quiétude intrigant hanté par une basse
fretless nous permet de respirer avant que la rage ne refasse surface pour nous emporter
dans ses vagues suffocantes qui nous mènent à "Intra Muros Mentis" et à son introduction en
tapping qui colle parfaitement avec l’approche effrénée du morceau. La folie des guitares est
rejointe par les orchestrations qui se subliment l’un l’autre avant de renouer avec la fureur
parfois pesante puis largement plus sauvage sur "Appugno" qui laisse les musiciens se
déchaîner grâce à des riffs ravageurs.
Les influences théâtrales sont autant présentes dans
les hurlements que dans les harmoniques hypnotiques avant ce final en apothéose qui nous
entraîne vers "Dolorum Memoria" où l’introduction autorise un moment de flottement dans sa
brume. Le chant clair apparaît enfin pour se transformer lentement en grognements pendant
que la rythmique lancinante s’installe tout en s’emballant progressivement, créant une
véritable tornade de notes qui ne prendra fin qu’avec "Spiritus Diurnus", un interlude de
choeurs et de cordes assez sombre. La saturation revient avec "Arcanum Ignis Animae", la
dernière composition où le vocaliste déverse toute sa noirceur sur des riffs impressionnants
et rythmés, ponctués de frappes sulfureuses et autres leads perçants.
Lamentari a appris des plus grands noms du black et death metal symphonique pour nous
proposer sa propre interprétation de l’enfer. "Ex Umbra In Lucem" est loin de l’album long et
pompeux, il dévoile au contraire une fureur de chaque instant qui nous insuffle un courage
sans limites.
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