Labÿrinth frappait un très grand coup en 1998 avec son deuxième album, "Return to Heaven Denied", qui allait s’avérer l’un des plus grands classiques du power metal italien et de tous pays confondus. Formé à la base avec à sa tête Fabio Leone sur "No Limits", l’arrivée de Roberto Tiranti au chant allait marquer l’histoire du genre pour toujours.
Depuis le retour d’Olaf Thorsen en 2009, Labÿrinth est revenu à ses racines d’antan, ayant galéré dans un style plus progressif et rock. Cette période du groupe avait donné naissance à trois albums à la réception mitigée. J’avais perdu l’intérêt pour ce groupe qui m’avait charmé à la base avec son power metal typiquement italien, rapide et mélodique. Comme tout bon groupe en recherche de son identité qui se respecte, le retour de Thorsen fut marqué par la sortie de "Return To Heaven Denied Pt. II", signant le véritable retour du groupe à ses sources. "Architecture Of God" était lui aussi un effort vénérable, confirmant les intentions du groupe de poursuivre son aventure power metal, tout en faisant évoluer son art avec des influences diverses.
C’est donc avec fébrilité que j’ai déposé mes deux oreilles sur "Welcome To The Absurd Circus", neuvième album de la formation toscane. "The Absurd Circus" lance les hostilités et vient immédiatement faire taire les doutes que l’on pourrait entretenir sur la direction artistique choisie par Labÿrinth sur ce nouvel album. L’on reconnaît immédiatement le ton de guitare caractéristique de Thorsen avec lequel il produit à nouveau des riffs simples, mais rapides et efficaces. S’ensuit les envolées vocales de Tiranti, sur un refrain accrocheur, typiquement Labÿrinth, et c’est avec un sourire radieux que l’on poursuit le voyage, pour une heure de plaisir garanti. Tiranti est magistral en studio, et sa performance sur "Return To Live" le consacre comme l’un des meilleurs, sinon le plus talentueux des chanteurs du genre. Le gars sait y faire. Des mélodies majestueuses comme dans le refrain de "As Long As It Lasts", on en redemande, encore et encore.
Les hostilités se poursuivent sur la pièce suivante "Live Today" qui rappellera aux amateurs du groupe la célèbre "Moonlight". On parle ici de pure vitesse et de puissance, le tout bien entendu chapeauté à nouveau par la solide voix de Tiranti. J’en profite aussi pour saluer encore une fois le travail exceptionnel d’Oleg Smirnoff aux claviers. Aussi connu pour son incroyable travail avec Eldritch, il pourrait passer inaperçu pour le commun des mortels, mais sa présence est essentiel dans la musique de Labÿrinth, ses claviers conférant à celle-ci un petit côté "space" unique au groupe. Ajoutez à cela une production magistrale et vous avez en main le meilleur album de power metal de cette jeune année 2021.
Le groupe s’assure de ne pas tomber dans le piège de la vitesse à tout prix, et tente de profiter du meilleur de sa période "expérimentale", avec des morceaux résolument plus progressif comme "One More Last Chance". On ne fait certes pas dans la technique de haut niveau, mais cet apport de diversité rend l’album plus varié. Il existe sur "Welcome To The Absurd Circus" des moments plus monotones et linéaires, mais la balance entre les pièces rapides et lentes a été bien exécuté et donne dans l’ensemble un résultat plutôt homogène.
Labÿrinth est actif sur la scène metal depuis 1994, et malgré que le groupe se soit perdu dans des expérimentations ayant donné trois albums au résultat mitigé, "Welcome To The Absurd Circus" confirme maintenant qu’il est bien en selle et qu’il est possible de revenir aux sources tout en évoluant.
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