Le groupe
Biographie :

Kryptos se forme en 1998 et est considéré comme un des groupes leaders du mouvement metal en Inde. Ils sortent "Spiral Ascent" en 2004 et "The Ark Of Gemini" en 2008, qui sont cultes dans le metal undeground indien. En 2010, Kryptos devient le premier groupe metal indien à faire une tournée européenne. Après avoir été endorsé par ESP et Mapex, Kryptos signe avec Enorm Music  (label allemand) pour sortir le troisième album "The Coils Of Apollyon" en Europe. En 2013, Kryptos devient le premier groupe de metal indien à jouer au Wacken Open Air. Le quatrième album, "Burn Up The Night", sort en Septembre 2016 chez AFM Records. L'album "Afterburner" sort en Juin 2019. "Force Of Danger" sort en Octobre 2021.

Discographie :

2004 : "Spiral Ascent"
2008 : "The Ark Of Gemini"
2012 : "The Coils Of Apollyon"
2016 : "Burn Up The Night"
2019 : "Afterburner"
2021 : "Force Of Danger"


Les chroniques


"Force Of Danger"
Note : 15/20

Le metal traditionnel est une drôle de bestiole. En effet, ce genre possède son lot particulier de formations de renom que je n’énumérai pas ici, les "true" amateurs les connaissent déjà. Cependant, la question légitime se pose : est-ce que ces groupes vont éternellement définir le genre ou bien la relève mérite une place éventuellement au panthéon de ce qui pourrait remplacer un jour la New Wave Of British Heavy Metal ? Eh hien soyez rassurés, la relève existe et avec surprise, vient directement d’Inde !

Kryptos nous propose donc ici son sixième album complet depuis sa formation en 1998. Ce n’est pas sans stupéfaction que vous apprendrez que le groupe a accompagné par le passé, en concert, les Iron Maiden, Testament, Kreator, Exodus et autres grosses pointures du genre. Dans la pure tradition des meilleurs albums de l’époque, "Force Of Danger" se décline sous près de 36 minutes, ce qui ne laisse aucun temps mort à l’auditeur, dans un genre qui parfois peut donner l’impression d’être du pareil au même.

Dès les toutes premières secondes de "Raging Steel" (c’est fou comment l’inspiration pour les titres clichés à souhait ne se tarit jamais), c’est un souffle instantané de nostalgie qui assaille l’auditeur. Guitares saturées old school, production typique des années 80, voix pseudo thrash, tout y est. S’ensuivent sept morceaux plutôt semblables les uns des autres, rappelant ici les premiers albums de Maiden avec DiAnno et là la bande à Rob Halford.

Le débat dont je faisais mention en début de chronique demeure entièrement ouvert. La relève pour le metal traditionnel est en grande forme. Le problème est que les chansons, elles, sortent difficilement de la ressemblance avec les grands groupes du passé. Au-delà des influences, le succès de Kryptos dans le temps viendra de sa capacité à se sortir du moule de groupe hommage.


Mathieu
Décembre 2021




"Afterburner"
Note : 14/20

Y a-t-il quelque chose que nous pouvons vraiment ajouter au sujet du metal traditionnel ? Je ne crois pas, et pourtant, si je vous dis metal traditionnel indien, ça vous parle ? Eh bien croyez-le ou non, cela existe vraiment, et Kryptos en est l’un des porte-étendards, et ce depuis déjà 1998.

Un seul coup d’œil à la pochette saura vous confirmer à quoi vous avez affaire ici : du metal de la vieille école, avec une saveur thrash bien prononcée, incluant donc Kryptos au sein du groupe prisé des formations telles Accept, Kreator et autres Judas Priest. Musicalement très près d’Iron Maiden, c’est au niveau du chant que l’approche thrash se fait le plus sentir. Nolan Lewis ne possède peut-être pas le registre le plus large de la confrérie metal, mais il présente sur "Afterburner", pièce après pièce, une solide et pertinente performance, collant très bien au style préconisé du groupe. La production, moderne et vieillotte à la fois, se veut fort réussie, portant à l’avant M. Lewis, le tout accompagné des guitares elles aussi bien en avant-plan. La section rythmique, quant à elle, fait le boulot, et livre ce dont on s’attend d’elle : le liant qui incorpore le tout et assure un dynamisme sans relâche.

C’est au niveau de la variété et de la diversité que le bât blesse. Le talent est au rendez-vous, cela est indéniable, c’est plutôt la qualité de l’écriture qui reste à désirer. En effet, s’enchaîneront sans trop d’éclat les huit morceaux de ces 40 minutes de pur metal traditionnel. Sans nécessairement désirer l’incorporation d’influences qui n’auraient que dénaturé le son de Kryptos, une certaine prise de risques aurait été sans doute la bienvenue. S’il est du désir de Kryptos de représenter l’avenir du "true metal", il serait important pour eux d’évoluer plus loin que le simple hommage aux grands du genre.

Il est clair que Kryptos a tout en main pour devenir une valeur sûre dans le futur. Il s’agit pour eux de trouver leur véritable identité, de ne plus être le clone et de devenir l’alpha.


Mathieu
Septembre 2019




"Burn Up The Night"
Note : 16/20

Sentez-vous ces odeurs de patchouli et de cumain ? Directement d’Inde vous vient Kryptos avec déjà son quatrième album en poche. Pouvais-je faire mieux comme entrée en la matière qu’un bon cliché de culture indienne ? Qui ne le saura jamais, la bouffe indienne me laissant toujours un léger problème de digestion. Qu"en est-il de la musique proposée par Kryptos. Du thrash old school  proche du death, surtout au niveau vocal, s’approchant, sans jamais le surpasser, le grand Chuck Schuldiner.

Faisant suite à une introduction qui rappellera aux puristes une introduction connue d’un certain "Seek And Destroy", "Full Throttle" offre aux oreilles des amateurs du genre une belle combinaison de riff incisifs et d’attaques à la twin guitare pas piquées des vers. Actif depuis 1998, Kryptos pourrait, pour l’exercice, être comparé à Kreator ou Destruction. En effet, l’on a affaire ici à un thrash pure laine teintée de death et de heavy metal. Il n’en demeure pas moins que l’on ne s’attendrait pas à ce genre musical venant d’Inde. D’ailleurs, le groupe peut se targuer d’avoir été le premier du genre et de cette géographie en 2013 à fouler les planches du Waken Open Air.

Frôlant les 42 minutes, cet album de huit morceaux saura plaire aux plus endurcis du genre. Par contre, les amateurs de vitesse repasseront, Kryptos préférant de loin une approche plus mid-tempo que l’habitude, se permettant même avec "Unto Elysium" ce que l’on pourrait appeler une thrash ballade ! De surprise en suprise, le groupe y va également d’une pièce résolument plus rock avec "One Shot To Kill" qui rappelera même un certain Judas Priest. En parlant de groupes de la NWOBHM, il serait bon également de mentionner l’influence d’Iron Maiden dans l’excellente "Waverider".

Comme je le mentionnais dans une autre de mes chroniques, 2016 fut une année prolifique pour le thrash et les amateurs du genre ne peuvent qu’en être ravis. Et vous pourrez placer dans une discussion entre copains : "Vous connaissez la scène thrash indienne ?". Ne me remerciez pas, c’est gratuit !


Mathieu
Janvier 2017




"The Coils Of Apollyon"
Note : 17/20

Kryptos est un groupe venant d'Inde. L'Inde avec les hindous, pas les indiens, je tiens à le préciser. Pour moi, la musique hindou me fait penser directement à ce genre de scène issue du cinéma made in Bollywood où surgit de nulle part deux éléphants, des danseurs et danseuses et c'est parti pour une musique on va dire "particulière" alors qu'il faut rappeler qu'en fait les deux protagonistes principaux se disputaient et hop, on se met à chanter... Et Kryptos dans tout ça ? Je vous rassure c'est du thrash metal !

Du thrash metal avec une grosse dose de heavy dans le plus pur style eighties. Tout le monde connaît le metal 80's donc pas besoin de vous faire un dessin. Guitare très agressive avec ce son très sec typé avec de belles mélodies (remember heavy ?), une batterie bien lourde généreuse sur la double pédale. La voix est plus typée thrash. La voix justement, parlons-en, je trouve que le mec manque un peu de puissance malheureusement. Les grattes par contre sont bien maîtrisées et on entend même la basse ! Les chansons sont basées sur le classique couplet / refrain / couplet / solo / refrain etc, mais sont très intéressantes, elles ont une vraie personnalité et les passages mélodiques se marient très bien avec les passages plus thrash. Mais attention, ne vous attendez pas un truc super speed non plus, on est plus dans le mid-tempo qu'autre chose. Le production est très bonne et encore une fois sonne 80's à fond. La pochette est très belle, je vous laisse juger sur pièce. L'album se termine au bout de 47 minutes et des fafiottes sur un instrumental à la guitare sèche.

"The Coils Of Apollyon" est un excellent album mais le seul truc qui peut être un frein c'est son côté trop 80's. Car si maintenant je vous le fais écouter en vous disant "Oh c'est un groupe des années 80, d'ailleurs il est sorti en 86 cet album", vous me croirez sans aucun problème... Mais grâce à moi (oui, à moi, et rien que moi) vous savez maintenant que cet album est bien sorti en 2012 et si le thrash / heavy 80's vous botte, alors foncez dans votre crémerie préférée !


Danivempire
Novembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/kryptosindia