Le groupe
Biographie :

Kosmos est un groupe de black metal drômois formé en 2010 et actuellement composé de : Sorthei (batterie / Daedalion, Inferi Gloria), xOv (samples) et Nekros (guitare, basse, chant / ex-Inferi Gloria, ex-Mourning Forest, ex-Ravenskull). Kosmos sort son premier album, "From Innocence To Perversity", en autoproduction en 2012, suivi de "Le Vecteur Transcendantal" en Octobre 2013 et de "Ashes Of The Orphic Dream" en Mai 2015.

Discographie :

2012 : "From Innocence To Perversity"
2013 : "Le Vecteur Transcendantal"
2015 : "Ashes Of The Orphic Dream"


La chronique


Kosmos, groupe français de black metal qui nous revient ici avec son troisième album. Le concept présenté par le groupe est assez intéressant, avec un focus sur la relation qu’entretient l’être humain avec l’environnement qui l’entoure. L’idée que l’humain ait été de base créé pour apporter une énergie positive au monde, mais se soit au final laissé gagner par des sentiments destructeurs, apportant de ce fait plus d’obscurité et de cruauté à ce qu’il était censé de base protéger, n’est en soi pas une grande nouveauté mais je suis assez curieuse de voir comment Kosmos va réussir à exprimer cette idée musicalement. Mais de base, on va dire que le fil conducteur m’attire. La seule interrogation qui me reste, demeure dans cette évocation des Titans qui viennent anéantir l’Humanité. Cette anecdote mythologique m’intrigue quelque peu, car je fais partie des gens qui pensent que l’Humanité pourra bien se détruire toute seule et qu’au final, la force supérieure destructrice est un peu surperflue. Mais ça c’est un avis personnel, je ne vais pas commencer à chipoter sur la question. Sans plus attendre, penchons-nous sur le côté musical de l’album.

L’album s’ouvre donc sur "Blank Earth". Le titre annonce déjà la couleur, et reste bien dans l’optique d’un monde que l’être humain aurait réussi à dépouiller de toute sa positivité. Et c’est une première bonne surprise. J’ai toujours apprécié les introductions assez atmosphériques, et là je suis servie. Le groupe reste également très "old school", et ça sonne résolument black metal. Cette bonne impression se poursuit avec "Heaven’s Creative Energy". Là, ce que je note surtout, c’est la puissance qui se dégage des solos. Ce n’est pas creux, il y a une véritable intention qui se ressent dès la première écoute. On pourrait même y trouver un petit relent épique qui se dessine dans le fond. Appréciable donc. Avec "The Scourge Pouring Its Darkness", on est confronté à un mélange très intéressant entre violence et mélancolie. Encore une fois, même si Kosmos ne fait pas en soi preuve d’originalité, le groupe arrive à transmettre une émotion. Et il y a ce moment que je trouve extraordinaire vers le milieu du titre, où la mélodie devient carrément lancinante malgré les vocaux qui, eux, ne faiblissent pas et ne font preuve d’aucune douceur. Sans doute mon titre favori.

Et nous voici face à ce qui m’intriguait, l’arrivée des Titans dans l’équation avec "Upheaval Of Titans Might". Et j’avoue que ce morceau m’a fait dresser un sourcil. D’abord, le changement de rythme par rapport au titre précédent est surprenant. Tirée de mon black metal fétiche, et confrontée à de nouvelles sonorités que j’ai trouvé surprenantes, la surprise était donc de taille. Et chez moi, ce haussement de sourcil c’est souvent quitte ou double. Et pour le coup, ce morceau m’a perdu. Ecrasée par un Titan donc ! Avec "Ctke" (que j’ai essayé plusieurs fois de le dire à haute voix pour en trouver la véritable prononciation), le bizarre est de nouveau mis à l’honneur. Les premiers instants du titre sont tout bonnement déconcertants et inattendus. Et il s’agit de plus d’un des deux morceaux instrumentaux présents sur l’album. Et comme tout les titres instrumentaux, je trouve ça enrichissant car ouvert à l’interprétation. Vous avez le concept de l’album, et c’est assez facile de s’imaginer une scène sur ce morceau. Bien qu’il soit, je l’admet, totalement... surprenant. Oui. Suit "Virginité Originelle" (tiens un titre en français !) qui nous ramène davantage en terrain connu. Et là pourtant encore, on a le droit à des petites originalités. Ces dernières résident surtout dans ces voix dissonantes qu’on entend parfois de manière effacée dans le fond sonore. Encore une fois, c’est ouvert à l’interprétation. Les vocaux ne refont leur apparition qu’en fin du titre et au final ce titre se digère assez bien.

Et nous en sommes déjà rendus au dernier morceau de cet album, "Kosmos". On termine donc sur la seconde instrumentale, qui se veut pour le coup totalement atmosphérique et ambiante. Bon et là pour le coup, moi je compare ça au vide de l’espace niveau ressenti parce que c’est vraiment... cosmique. Non vraiment, je ne suis pas fière de ce "jeu de mots", mais je ne vois que ça pour qualifier la bête. Ou alors peut-être qu’on pourrait résumer ça par la sensation de vide intérieur que ressent un daltonien quand on le confronte à ces fameux tests avec des points de couleurs différentes où sont censés apparaître des chiffres.

Si je dois dresser un bilan de cette première rencontre avec Kosmos, je dirais donc que c’est largement positif. C’est assez étrange pour me plaire, mais pas assez perché pour me perdre. Le groupe a des racines très old school, il y a des morceaux qui sonnent vraiment comme le black metal que j’affectionne et le tout semble cohérent. Après, il y a des petites discordances, mais là encore c’est un ressenti personnel, certains passages sont vraiment déconcertants et on se demande où le groupe a voulu en venir. Mais le tout est réellement plaisant à écouter. Je parlerais donc davantage de quelques "titres à faiblesse" que d’autre chose. Mais très prometteur.


Velgbortlivet
Octobre 2015


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.kosmosblackmetal.bandcamp.com