Le groupe
Biographie :

Kosmik Vortex est un groupe de rock psychédélique opéra alternant des morceaux à riffs bien balancés et des "vortex", sortes de ponts allant d’un univers à un autre. Le guitariste SebLee DoubleSix et la chanteuse lyrique Julie Delétoile sont compagnons de route dans la vie comme dans la musique.Ils fondent ce groupe en 2010 à Berlin, d'abord en tant que duo guitare / chant et samples et ensuite décident de transfomer le projet en groupe de rock. De retour en France, à Tours, ils trouvent les musiciens pour mener à bien ce projet. Le batteur Dominique Chanteloup intègre le groupe en Octobre 2011 et le bassiste Stéphane Xérès les rejoint en Août 2012. L’album "Opening The Limits" est enregistré en Avril 2012 au studio Le Pressoir avec François Vachon (Têtes Raides, Lofofora...) et mixé à Bruxelles avec Allan Ward (Black Sabbath, Within Temptation...), cet album sort le 31 Octobre 2012.

Discographie :

2012 : "Opening The Limits"


La chronique


Comment définir  Kosmik Vortex  ? Si le groupe se définit comme jouant du rock psychédélique lyrique, cet OVNI musical aborde une démarche artistique tout aussi originale que son univers. Et le groupe porte bien son nom, puisqu’il nous transporte réellement dans un univers cosmique, voire inter-galactique dès les premières mesures : sur fond de Magma, de rock psyché, de hard rock, de blues et de lyrique, l’album "Opening The Limits" cherche en effet avant tout à dépasser les frontières musicales déjà établies et à briser les dogmes consistant à souvent cantonner un groupe dans un style particulier et unique.

Dès les premières secondes, "Coldness" nous transporte dans un univers puissant et distordant rappelant par moments Magma. Commencer l’album par ce titre est un très bon choix pour nous permettre d’embarquer à bord du vaisseau "Kosmik Vortex" sans grandes difficultés. Le riff sabbathien de "Black Laces" introduit bien la puissance de la voix lyrique, qui prend alors toute son ampleur. La fin psyché du morceau et le chant aux airs de Nina Hagen diversifient encore l’univers musical, et l’on se demande à cet instant précis à quoi s’attendre pour la prochaine chanson. Une "Rêverie" : c’est ici que le contraste entre cette puissance lyrique et la volonté apaisante des instruments marque son paradoxe de manière la plus flagrante. On comprend à cet instant que le chant ne fera aucune concession. Telle sera la signature de Kosmik Vortex  : une diversité musicale sans conteste, armée d’un chant lyrique immuable. L’effet de surprise commence donc à s’estomper lorsque "Urban Legend" prend le relais, même si l’effet du chant lyrique sur ces riffs et rythmes de « blues psyché » reste toujours aussi intéressant à exploiter. Le solo de guitare nous permet de nous évader un moment, et permet surtout au chant de faire une pause afin, lors de sa reprise, de recouvrer de sa puissance, avant de terminer sur des rires endiablés. "Der Drachen Ist Wach" nous replonge dans un univers cosmique presque "surnaturel". Les sons de guitare et la voix nous donnent l’impression de flotter en apesanteur dans un espace inter-galactique encore inconnu, mais au sein duquel on se laisse déporter. "The Road" contraste de nouveau et ouvre alors la voie à un blues issu tout droit du Mississipi : mais le plus surprenant n’est sans doute pas de passer de nouveau d’un style à l’autre (toujours avec cette identité et cette signature sonore propres au groupe). Bien assis sur nos dogmes, nous étions persuadés de n’entendre que du lyrique jusqu’à la fin de l’album. Et voilà que Julie nous démontre le contraire. Si l’on ressent bien évidemment la technique et la puissance de sa formation lyrique dans le chant, c’est bien un blues que nous savourons ici. Le mélange des genres est, dans ce titre, particulièrement bien réussi. "Rain Of The Road" clôture l’album sur fond de murmures et d’hamonica.

Au niveau du son de l’album et de la technicité des musiciens, rien à dire. Le chant semble être placé en avant, sans doute par choix. L’éternel dilemme du mixage : les guitares ou le chant plus en avant ? Cela reste une appréciation personnelle propre à chacun, et le mixage et le mastering restent ici, quant à eux, parfaitement bien travaillés. Attention toutefois de ne pas mal interpréter ces propos : il n’est pas question de sous-entendre que le chant nous est insupportable. Le chant lyrique révèle une technique et une maîtrise parfaite de la voix pour laquelle tout semble possible ; on regrettera justement qu’elle s’enferme elle – même trop dans ce carcan lyrique qui, à trop vouloir s’affirmer, finit par perdre son originalité et parfois lasser un peu pour finalement ne plus surprendre. Certains passages plus aériens, avec un chant plus calme ou plus en retrait nous auraient permis de reprendre notre respiration, juste pour quelques secondes. Bref, le pari du groupe semble réussi : la démarche est vraiment originale et l’univers se démarque de beaucoup de sonorités actuelles. Attention cependant à ne pas trop jouer sur cette originalité, au risque de s’enfermer dans un carcan dont on voulait justement s’extirper. Le groupe doit encore trouver le juste dosage pour peaufiner sa recette magique, mais tous les ingrédients sont déjà présents.


Radien
Juin 2013


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.kosmikvortex.com