Korgonthurus est un groupe finlandais, formé en 2000 et composé de cinq membres... dont le très célèbre Corvus, connu pour avoir officié dans Horna. D’après ce que j’ai pu comprendre, il y a une absence de sept années depuis le dernier album du groupe... et de nombreux changements de line-up. La question est donc de savoir si Korgonthurus a désormais une situation assez stable pour proposer quelque chose de convaincant. Et c’est la question à laquelle je vais tâcher de répondre au court de cette chronique.

L’album se compose de 7 titres et s’ouvre sur "Kaaos". Là, déjà, ils marquent un point parce qu’ils choissisent un titre évocateur et facile à comprendre. Parce que oui, écouter du black finlandais me frustre car ça me rappelle toujours comment j’ai fuit devant la difficulté de la langue finnoise. Et puis j’aime savoir ce que j’écoute. Saluons mes priorités, s’il vous plaît. Mais ce premier titre donne d’ores et déjà une impression très claire : ça va envoyer du pâté. On peut néanmoins noter quelques influences provenant du death metal si je ne me trompe pas. Mais quoi qu’il en soit, il n’y a pas un seul moment de répit dans ce premier titre, et Korgonthurus ne fait définitivement pas dans la dentelle. Et voilà que renaît ma frustration du finnois avec "Puhdistuksen Tulet". D’accord, d’accord, j’arrête de me plaindre et je remballe mes considérations linguistiques. Quoi qu’il en soit : ce titre est une véritable réussite. Il y a tellement d’émotions qui sont envoyées par la violence du morceau, rage, colère noire et aveugle... C’est un véritable raz de marée, et les vocaux de Corvus ne manquent pas de sauvagerie. Suit "I.K.P.N" et je tiens à souligner la qualité de la production. C’est vraiment agréable à écouter.

Nouvel élan de violence avec "Vuohen Siunaus" qui laisse une belle place aux guitares. Franchement, je me demande pourquoi je cherche à mettre des mots sur cette expérience musicale quand il me semble évident que le seul but de Korgonthurus est de nous ensevelir sous sa haine. Haine qui est littéralement amplifiée sur "Inho" où j’ai lâché une injure au début du titre en me demandant comment Corvus arrivait à tenir certaines notes. Impressionnant. Et une attention spéciale pour le titre le plus compliqué de l’album, j’ai nommé "Ihmisyyden Raunioilla". L’album s’achéve sur "L.U.X", lumière en latin, qui nous entraîne dans un voyage d’agonie et de fureur de près d’un quart d’heure. Et quelle expérience ! Probablement, à mon sens, le morceau le plus réussi de l’album. J’ai véritablement trouvé que Korgonthurus avait mis toute son âme dans ce dernier titre, et la réussite est à la hauteur de leurs efforts. S’il n’y avait qu’un titre à retenir, ce serait pour moi celui-ci.

En conclusion, Korgonthurus nous propose un album de black soigné, très bien produit, et qui ne manque pas d’authenticité. Pourquoi y chercher des défauts ? Jetons nous sur ce qui nous est généreusement proposé, et réjouissons nous d’avoir encore des groupes qui ne "jouent" pas avec leurs émotions. Je pense que certains puristes n’apprécieront pas ce côté "propre" de la production... mais ça sera leur perte, et pas la mienne.