Le groupe
Biographie :

Kooper8 est un groupe français créé en 2010 par Niko (guitare), Eric (basse) Charlie (batterie) et Tex (chant). Influencé par Pantera, Slayer, Lamb Of God, Black Label Society et autres grands groupes, le groupe se fait remarquer dès 2012 en participant à la finale parisienne du tremplin metal Headbang Contest. L'année d'après paraît un premier EP intitulé "Kopper8". Il faudra attendre 2015 pour que paraisse le premier album digne de ce nom avec, notamment, l'arrivé de Steff en tant que second guitariste.

Discographie :

2013 : "Kopper8" (EP)
2015 : "Addiction"


Les chroniques


"Addiction"
Note : 15/20

Au cœur d'une lumineuse église, trône un ange déchu. Vêtu d'un long manteau de cuir rouge, il lève sa face cornue et grimée vers les vitraux pendant que ses deux ailes de plumes noires semblent partir en fumée... Malgré les apparences, on ne parle pas ici d'un groupe de black symphonique. Il s'agit de la pochette du premier album des Français de Kopper8, "Addiction".

Le CD débute en trombe avec le morceau "Beast". Ce premier brûlot thrashcore donne tout de suite le ton de l'album. Une grosse énergie, un chant crié en français qui rappelle Lofofora dans le timbre et un son d'une lourdeur pachydermique. Il faut dire que le groupe est produit par Stéphane Buriez et, le moins qu'on puisse dire, c'est que ce pionnier du death français s'y connaît en lourdeur !

Les sept premier titres de cet album reposent sur cette même recette thrashcore très efficace avec toujours ce chant rageur en français. Les morceaux sont courts, variés et bien construits. Ainsi, l'auditeur est facilement tenu en éveil par cette musique à la fois agressive et groovy. En huitième position sur l'album, le titre "L’Éloge De La Folie" apporte une dimension plus intimiste et poétique à l'ensemble, mais ce morceau de moins de deux minutes s'efface aussi vite qu'il est apparu. Viennent ensuite deux remix de titres issus du premier EP : "Amnesia" et "Requiem". Le premier, avec son approche plus stoner, dénote un peu dans cet album. Par contre, "Requiem" y trouve une place parfaitement cohérente et clôture en beauté ce nouvel opus.

De ce qu'on en comprend, les paroles traitent essentiellement de la noirceur qui réside en chacun de nous. Plus polémique, le titre "Patrie" prône la défense de notre nation face aux parasites qui voudraient s'en prendre à elle. Je dois dire qu'en tant que hippie gauchiste, ce genre de thématique me laisse assez froid. De plus, dans l'ensemble, les textes ne sont pas toujours très bien écrits et souffrent de lourdeurs dans leur construction. Vous me direz, à juste titre, que je n'aurais pas relevé ce genre de détail si le groupe chantait en anglais. J'estime cependant que, quand on choisi de s'exprimer dans sa langue natale, le choix des mots prend un poids plus important et qu'on doit s'attendre à un avis d'autant plus critique de la part de ses compatriotes.

Au final, le combo français nous offre tout de même un album bien ficelé et très efficace avec un son à vous décorner un bœuf. On est même surpris d'arriver si vite à la dernière piste, ce qui laissera sûrement aux amateurs du style un petit goût de frustration. En tous cas, avec ce premier album, Kopper8 tape fort et nous montre qu'il maîtrise bien son sujet.


Zemurion
Décembre 2015




"Kopper8"
Note : 14,5/20

Kopper8... A chaque fois que je prononce ce nom je pense à Copernic, il y a t-il un lien de corrélation, seuls les françiliens le savent, mais honnêtement je doute qu'il y en ait. Un premier EP qui annonce tout de suite que Kopper8 joue du metal français... Un metal français sans étiquette particulière ce qui en soit est un plus pour le groupe, mais l'on sent que ses musiciens ont longtemps été bercés dans la musique southern, stoner et très power thrash à la Pantera. Il est indiscutablement certain que Kopper8 aime les vibrations musicales, celles qui amènent le sempiternel groove southern, celui avec tonton jack, celui avec le gros cigare, avec le chapeau qui protège du soleil, celui-là même qui fait transpirer et fait tomber les gouttes de sueur le long des poils salis par la poussière... Dans un décor fait pour les bikers, où le cuir et les harley peuvent régner en maitres, "French Steel" est annonciateur de bonnes augures pour le groupe.

Ce "French Steel" est bien écrit, pour seulement un petit quatre titres de quinze minutes, on en prend bien plein la tronche avec des guitares suintantes de graisse à chaine de vélo, une batterie humectée de feeling guidé par les oscillations de rythmiques puissantes mais toujours enivrantes. Enivrant, c'est effectivement le bon terme pour qualifier ces quatre titres, parce que Kopper8 arrive en un quart d'heure à chauffer les nuques rapidement grâce aussi à la voix chaudement agressive et bien acide de Koppertex. Un vocaliste hors pair qui bien qu'avec des paroles en français se place en cracheur de paroles infatigable et dont la particularité de son timbre offre à la musique de Kopper8 un atout indispensable à la montée de sa puissance.

Les morceaux sont tous plus ou moins dans la même teneur, même si le titre d'ouverture "Requiem" se veut plus mélodique par moment et moins inspiré par la sud attitude. En revanche, "Macho Blood", dès la première note, fait hérisser le poil et tomber les bourses des plus jeunes pour que la mue arrive plus rapidement et que la voix se fasse plus grave. Ça groove comme jamais, avec une atmosphère taillée pour le live, et qu'on soit sous les ordres de tonton Jack ou pas, on ressent cette envie de groove comme des crevards jusqu'à la fin. En effet vu que "Amnesia" s'enchaîne comme si les deux morceaux n'étaient qu'un seul, on monte le son et on pète tout ce qui va autour. Kopper8 sait y faire, on s'aperçoit que c'est chanté en français, mais ça rentre bien dans le décor finalement, et la chaleur monte à un niveau phénoménal ; Kopper8 est bouillant, ils maîtrisent le sujet avec une dextérité de professionnel, sans plonger dans aucune violence ou brutalité, leur style conserve ce style très stoner qui fait toujours bouger les têtes parce que les rythmiques sont obligatoirement dynamiques et que ça fout la rage. Avec une petite tendance à aller parfois aussi, à cause de la manière de chanter, vers un truc plus proche d'un Mass Hysteria qui ferait quelque chose de vraiment metal, Kopper8 termine l'EP en allant visiter des plates-bandes thrash / death moins dirigées par cette touche particulière de southern stoner qu'on avait depuis le début. Mais cela ne dénature en rien l'esprit de l'EP, juste que Kopper8 montre qu'il peut être plus agressif quand il le veut.

Enregistré au E Factory Studio avec Stephane Buriez, la prod' n'est pas dégueulasse et envoie du bois comme un bûcheron canadien en période de Noël. Un bon petit EP, un bon début et de la ressource en termes d'efficacité. C'est déjà pas mal...


Arch Gros Barbare
Décembre 2013


Conclusion
L'interview : Niko & Flo

Le site officiel : www.facebook.com/kopper8