Le groupe
Biographie :

Formé en 2001, Kontrust est un groupe de crossover originaire d’Autriche. Avec Agata au chant, Roman à la batterie, Fregor à la basse, Stefan au chant, Robert à la guitare et manuel aux percussions, le groupe sort deux EPs ("Teamspirit" et "Make Me Blind") entre 2001 et 2003. "Welcome Home" le premier album apparaît en 2005, mais c’est avec l’album "Time To Tango" en 2007 et le clip "Bomba" que le groupe décolle réellement. Trois ans plus tard, une signature chez Napalm Records et un nouvel opus est disponible, "Second Hand Wonderland". Le quatrième opus, "Explositive", sort en Novembre 2014. En 2022, la chanteuse Julia Ivanova et le batteur Joey Sebald remplacent Agata and Roman. L'album "Madworld" sort en Novembre 2023.

Discographie :

2001 : "Teamspirit" (EP)
2003 : "Make Me Blind" (EP)
2005 : "We!come Home"
2009 : "Time To Tango"
2012 : "Second Hand Wonderland"
2014 : "Explositive"
2023 : "Madworld"


Les chroniques


"Madworld"
Note : 15/20

Le metal est plus souvent qu’autrement un style mal compris, aux préjugés persistants, dont l’un étant que ses amateurs sont beaucoup trop fermés d’esprit. Il est parfois vrai au sein de cette confrérie que les débats s’échauffent rapidement entre les genres et sous-genres et qu’au final cela est peut-être bien futile. Je suis pas mal convaincu que le dernier album de Kontrust, "Madworld", viendra directement appuyer ce dernier constat.

Le groupe autrichien, avec ce cinquième album, suite à un hiatus de près de neuf ans, nous revient avec son metal aux styles croisés, allant du nu metal au folk en passant par la dance-pop ! Le parfait mélange pour embraser les chaumières de tout bon métalleux qui se respecte. Cependant, comment vraiment décrire Kontrust ? Sans faire dans l'avant-garde metal incompréhensible, disons seulement que le groupe parvient tout de même à sortir des sentiers battus avec une proposition hors du commun. Certes le metal proche d’une transe, aux loops répétés ad nauseam, demeure le pain et le beurre d’un Rammstein, pourtant, c’est également l’approche préconisée par Kontrust, où les dynamiques de chaque pièce sont atteintes par la répétition plutôt que par le typique couplet-couplet-refrain-couplet-couplet…

Cela apporte un résultat parfois stérile, mais le groupe livre quand même des mélodies accrocheuses comme dans le refrain pop de "The End". Il est cocasse aussi d’entendre des influences yodel dans la pièce "Lederhosen Overkill", sorte de salut à leur propre culture. Au-delà des débats et de l’ouverture d’esprit comme je le mentionnais en début de chronique, je crois qu’un point important demeure l’accessibilité. Un groupe comme Kontrust peut servir de faire-valoir au style si vous voulez le faire découvrir à un néophyte plutôt que de débuter directement avec Cattle Decapitation par exemple.

Tout comme Ghost pour ne nommer que celui-ci, Kontrust se veut une porte d’entrée plus mainstream qui vient appuyer le metal dans son ensemble plutôt que lui nuire.


Mathieu
Novembre 2023




"Explositive"
Note : 17,598558646/20

Presque deux ans après sa sortie, j'écoute l'album "Explositive" qui me permet de découvrir ce groupe totalement unique qu'est Kontrust. L'artwork et les premières secondes de "Dance" me laissent penser que je vais écouter un album de rock coloré et teinté de pop mais c'est plus que ça.

Ce groupe ne se prend clairement pas au sérieux. Pour faire simple (ou pas), Kontrust c'est un peu de System Of A Down pour la lourdeur de la basse et des riffs, un peu de Little Big (electro-rave, Russie) pour la folie, une chanteuse pop sous LSD, un chanteur ragga, des shorts tyroliens, beaucoup de n'importe quoi et des refrains plus qu'entêtants. Si une partie des auditeurs va apprécier ces refrains, l'autre partie va vite s'en lasser. Il suffit de prendre l'exemple de "Why", qui, à part l'accent forcé d'Agata dans le premier couplet, possède un refrain des plus simples et répétitifs : "Why-y-y-y-y-y-y-y-y boy you make me cry-y-y-y-y-y-y-y-y". Il en est de même pour tous les morceaux de l'album. La force de cet opus se trouve dans son côté "fun", la double voix féminine-masculine et les lignes de basse de certains morceaux comme "I Freak On", "Bad Time" et surtout "Play!". Mis à part les touches d'electro, l'instru est le gros point positif du groupe.

Le chant et les paroles restent un gros délire et uniquement un gros délire (on l'espère). "Sometimes I wish I had a bulldozzer - purple shining bulldozzer" est un très bon exemple, l'intégralité des paroles de ce titre est un très bon exemple. En réalité, n'importe quelle phrase prononcée dans cet album est un très bon exemple. Kontrust n'est certainement pas un groupe engagé ou revendicateur mais uniquement un groupe qui bouge et qui peut plaire à tous.

En fin de compte, je n'ai pas vraiment compris ce que j'ai écouté mais j'ai eu un réel plaisir à écouter "Explositive". Bizarrement, ce groupe fonctionne grâce à ses membres qui ne sont pas faits pour jouer ensemble, ils ont tous un énorme potentiel qui pourrait être développé dans des side projects. Le groupe est à suivre mais Agata, Stefan et Gregor sont également trois musiciens à suivre individuellement.


John P.
Août 2016




"Second Hand Wonderland"
Note : OMNI (objet musical non identifié)/20

Quand Pete, notre cher rédac’ en chef et webmaster me dit explicitement qu’il a hâte de savoir ce que je vais penser de Kontrust, cela ne peut que susciter la curiosité (qui n’est pas un vilain défaut), mais surtout, ça sent le traquenard. Aussi je décide de regarder l’artwork, qui me laisse cette détestable sensation qu’on va assurer à un véritable numéro de cirque, un bordel, de tout et de rien, surtout de rien… Bonjour le metal, coucou l’indus, salut la pop, bonsoir le folklore. En d’autres termes, nous sommes face à un groupe de crossover dont le concept est poussé jusqu’au bout et un jugement hâtif après l’écoute de "Sock’n’Doll" serait regrettable et un "Bordel ! Qu’est-ce que c’est que cette foutue m****" m’a échappé, je vous l’accorde.

En gardant toujours une bonne base metal le groupe parvient à toucher, effleurer, survoler chaque style existant sur le globe. Impossible de tous les énumérer, tout d’abord parce qu’on n’a pas que ça à faire, mais aussi parce que je risquerais de m’aventurer en terre inconnue. Concernant le chant il y a deux voix, une masculine pour les parties bien viriles et ragga et une féminine, plutôt agréable d’ailleurs, dont on peut particulièrement savourer le potentiel sur des titres comme "Falling" ou "Rasputin" (à ne pas confondre avec le célèbre titre disco du plus grand groupe made-in Playback). La chanteuse a aussi une fâcheuse tendance à chanter des mélodies qui s’impriment dans votre crâne après une seule écoute comme sur "Monkey Boy", "Bad Betrayer" ou encore "Raise Me Up". Certains titres toutefois, malgré une musique qui reste hors des sentiers habituels, sont un peu moins déjantés que le reste, je pense notamment à "U Say What" et "Adrenalin" malgré les cuivres fanfaronnant du début et le délire de je-ne-sais-quoi en plein milieu. D’un autre côté le groupe est capable de vous servir votre metal vital repeint des détestables mélodies du tube de l’été qui vous donne envie de buter toute la boîte de nuit où vous mettez les pieds deux fois par an parce que vous vous êtes fait engrainer par vos potes ("The Butterfly Defect"). Finalement on a également droit au cirque tant redouté avec "Hocus Pocus", à une puissance indéniable avec "Hey DJ!" et à des sonorités nouvelles qui passent bien sur le refrain de "Police" qui, par la même occasion, clôture cette surprenante galette.

Bref, Kontrust c’est du crossover poussé à la limite. Certains diront que la limite a été franchie et que l’on obtient du grand n’importe quoi, d’autres trouveront que ça frôle le génie. Pour ma part, et après de multiples écoutes je ne sais toujours pas quoi en penser mais j’espère sincèrement qu’il y a une énorme dose de second degré là-dedans pour pouvoir écouter sans culpabiliser !


Kévin
Juillet 2012


Conclusion
Le site officiel : www.kontrust.info