King’s Winter (du nom de ville natale du couple fondateur du groupe Königswinter) se veut le projet studio à la base, de Jule et Tobias Dahs, également du groupe de death metal mélodique Living Abyss. Je ne connaissais ni l’un ni l’autre des groupes et après quelques recherches et écoutes, il existe bien une différence entre les deux projets, ce qui pour moi est une bonne chose. En effet, bon nombre de musiciens ressentent souvent le besoin de voler de leurs propres ailes pour au final se retrouver à faire exactement ce qu’ils composaient déjà au sein de leur groupe. Il est donc légitime, je crois, de se demander quel est le véritable but derrière cet exercice.

Pour les Dahs, membres principaux de King’s Winter, le dessein est clair : ce groupe se voulait, comme je le mentionnais d’emblée, un projet studio pour laisser libre cours à leur créativité lors des moments d’inactivité de Living Abyss. Suite au succès obtenu à la sortie de leur premier EP "Forging The Catalysm" en 2019, cette réponse positive servit au couple de motivation pour composer leur premier album complet, accompagné de Marco Vanga de Greydon Fields à la batterie. Ainsi, comme je le mentionnais en début de chronique, en plus d’être un projet solo des Dahs, il s’avère que celui-ci est plutôt différent également de ce que propose Living Abyss. Autant, le premier, se veut plus proche du death metal mélodique à bonne teneur en power metal, autant le second s’inscrit plutôt dans la ligné du metal mélodique aux influences gothiques, le tout orienté principalement autour des guitares et de la voix de Jule. Elle démontra d’ailleurs sur cet album toute une étendue dans sa voix, allant du chant plus traditionnel jusqu’aux occasionnels growls.

Entièrement produit dans le studio personnel de Tobias Dahs, et aidé par Michael "Freio" Haas au mastering, "Edge Of Existence" souffre un peu de ce travail personnel. Ce n’est rien de majeur comme problème, seulement que le tout semble un peu brouillon dans l’ensemble, comme s’il y avait un certain manque de finition, d’équilibre entre les instruments et la voix. Je ne suis pas un expert, loin de là, et je vous témoigne de mes goûts personnels. Cela ne gâche en rien l’expérience d’écoute, puisque le son se veut tout même puissant et adéquat pour ce type de metal.

Que ce soit autant du côté de Living Abyss ou bien ce projet, je crois qu’il est pertinent de faire peser dans la balance le travail des Dahs et leur contribution au genre.