Le groupe
Biographie :

King Goat est un groupe de doom metal progressif anglais formé en 2012 et actuellement composé de : Reza (basse), Jon (batterie), Petros (guitare), Joe (guitare) et Anthony 'Trim' Trimming (chant / ex-Sorcerer's Spell). Après deux EPs sortis en 2013, King Goat sort son premier album, "Conduit", en autoproduction en Mars 2016, suivi de "Debt Of Aeons" en Avril 2018 chez Aural Music.

Discographie :

2013 : "Atom" (EP)
2014 : "King Goat" (EP)
2016 : "Conduit"
2018 : "Debt Of Aeons"


Les chroniques


"Debt Of Aeons"
Note : 19,5/20

King Goat est de retour ! Nous ne pouvons qu’être enthousiastes avec une telle nouvelle ! En effet, en 2016, les Anglais sortaient leur premier opus, "Conduit", qui avait été une vraie révélation et certainement une des meilleures sorties de l'année, et même de ces quelques dernières années. Cela est dû au fait que King Goat a osé créer une musique unique mêlant le doom et le prog, tout ça avec énormément de talent et d'inspiration.

Nous commençons donc l'écoute de ce second album nommé "Debt Of Aeons" avec beaucoup d'attente. Celui-ci se présente déjà bien au vu de sa pochette réalisée par le grand Travis Smith (Opeth, Katatonia...) qui donne très envie d'en découvrir plus. La structure est assez proche du précédent album avec 7 pistes d'une longueur allant de 7 à 10 minutes, à l’exception de deux intermèdes bien malsains qui ont leur place ici. Il s'agit donc en fait de 5 réels morceaux et quels morceaux ! On se rend compte dès les premières secondes du premier titre, "Rapture", que le groupe ne s'est pas moqué de nous. "Rapture" est juste un titre parfait qui devient vite un gros coup de cœur. Le doom est mis plus en avant avec de bons riffs de doom classiques et épais qui font des chatouilles dans le ventre avec quelques dissonances au passage et un relief fou. On peut même trouver un côté épique à la toute fin, un peu à la Isole, en étant très différent bien sûr. Avec lui, mais aussi les 4 autres titres, on découvre une musique plus sombre et plus froide, moins planante et moins moderne que dans "Conduit". Tout en gardant l'identité du groupe si unique et pure, car oui, ce que fait King Goat ne court pas les rues et là est leur mérite.

La personnalité si marquée du groupe passe par son jeu de batterie et basse, ses riffs, mais surtout son chant. On devrait même dire "ses" chants car le talentueux Anthony Trimming est loin d’être un figurant. Dans le précédent album, on avait déjà souligné à quel point il gérait avec sa palette, sa voix et son coffre, mais la nouveauté sur "Debt Of Aeons" c'est que l'on y découvre une forme d'émotion. Il y a ainsi certains moments très forts qui sont assez bouleversants au fil de l'album, notamment dans "Rapture" mais aussi dans le morceau éponyme "Debt Of Aeons". Après un début calme, glacial et en même temps léger, c'est l'explosion ! Comme s'il y avait un mal sous-jacent et une grande tristesse accompagnés de riffs énergiques, un beau bouquet donc ! Outre l'émotion, sa voix dégage une force quasi surhumaine qui réussit à nous transporter, c'est le cas dans "Doldrum Sentinels", la richesse de ce morceau nous comble.

"On Dusty Avenues" calme un peu le jeu avec un début langoureux et aérien, et d'un coup (ce qui n'est pas si surprenanat venant du groupe), on a droit une belle agressivité qui nous prend et ne nous lâche plus. Pas de doute, ça joue, ça envoie ! Et ce n'est pas "Eremite's Rest" qui nous fera penser le contraire, c'est un morceau vivant et pas palpable, un peu comme la mer qui s'avance et se retire. Il est si vif, et à la fois compliqué et simple, c'est un peu ce que l'on attend de la musique en fait.

Voilà donc une autre grande réussite pour King Goat qui nous ravit totalement avec ce "Debt Of Aeons". Avec un tel album, on retrouve la joie d'écouter de la musique, on retrouve l'envie et on sort de cette humeur blasée du fait d'écouter toujours la même chose inlassablement. Avec King Goat, ce n'est pas possible car leur musique est captivante et pleine d'inspirations, de plus les membres sont de très bons musiciens qui ont du talent et cela se ressent. Ils nous servent un doom progressif intuitif, d'une richesse infinie, tout en restant cohérent. Cet opus est juste éblouissant et mérite vraiment des éloges. Assurément une des meilleures sorties de l'année ! De vrais rois ou alors des génies ?


Nymphadora
Mai 2018




"Conduit"
Note : 19/20

Aujourd'hui est un bon jour avec la fabuleuse découverte du groupe King Goat ! Le groupe anglais sort en effet son premier album "Conduit" avec un artwork très futuriste ressemblant à une couverture de livre de science-fiction, réalisé par Michal Loranc. Et cette imagerie n'est bien sûr pas un hazard vu que King Goat oeuvre dans un doom progressif.

Ce mélange de styles autant inattendu que rare car très peu, voir pas entendu jusqu'ici, se révèle être une explosion auditive ! Ces 5 titres sont en quelque sorte un renouveau ! On le ressent de suite dès le premier, "Flight Of The Deviants", qui est excellent du début à la fin mais qui est aussi le plus progressif de tous. Les riffs sont déstructurés, saccadés, parfois difficiles à comprendre et également bien étranges. Ça part loin avec même des ambiances spaciales, bien décalées, éveillant notre curiosité. Tout cela en restant sobre, avec une pointe de dooom, ce qui nous donne une musique qui interpelle et qui frappe fort. Bref, ça fonctionne à merveille ! Surtout qu'ici le mélange de deux styles est bien exploité, il ne s'agit pas seulement de quelques influences. Les Anglais ont fait le job en mariant ces deux styles qui, a priori, n'avaient rien à faire ensemble. Vive le mariage pour tous !

L'opus s'écoule et les morceaux (entre 7 et 9 minutes en moyenne) ne souffrent d'aucune longueur. On passe un vrai bon moment de découverte avec le puissant "Conduit", une alliance parfaite de la force et du talent. Tout comme "Sanguine Path" qui est percutant, en plein dans le mille, avec de gros riffs dégoulinants et une batterie au taquet ! "Revenants", quant à lui, nous offre un instant magnifique, plus posé, planant, nous envoûtant totalement, alors que "Feral King" nous emmène dans un univers plus sombre et colérique.

Le mix étant de très bonne qualité, on entend bien tous les instruments à leur juste valeur, dont la basse mais aussi le chant. Anthony Trimming, en effet, est loin d’être un novice et montre ce dont il est capable avec un chant qui peut se transformer, allant du clair bien occulte et doom à la Massiah Marcolin (ex-Candlemass) ou plus irrité à la Triptycon, ou encore power avec des envolées magiques, et même saturé qui amène un côté plus extrême par petites touches. Anthony partage les différents growls avec son ami venu lui prêter main forte en guest, à savoir Xysor du groupe de Black Vehement, dans lequel Anthony joue d'ailleurs de la basse. Ce mélange de voix énergiques, intrusives et pleines de personnalité est une réelle prouesse qui donne de la profondeur et de la dynamique à la musique. Quant au court passage mais vraiment superbe, avec des voix féminines, dans "Conduit", il rajoute un côté mélodique et entêtant.

Cet album est tellement abouti et professionnel que l'on a du mal à croire qu'il s'agit seulement du premier du groupe. Certes les membres ont de l'expérience avec leurs groupes antérieurs, ce qui explique que ce soit des musiciens de talent, mais c'est tout de même étonnant et rare qu'il y ait une telle cohésion et une telle fusion dès le début. Le groupe n'est du coup, vu qu'il est encore jeune, pas encore connu du public et on lui souhaite de le devenir car il le mérite vraiment ! Ce n'est pas tous les jours que l'on peut écouter quelque chose de neuf et qui nous fait vibrer. King Goat, c'est une révolution et un orgasme musical ! Une vraie pépite de génie, fraîche, percutante, vivante, pleine d'imagination et d'innovation.


Nymphadora
Septembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/kinggoatbri