"Nova Atlantis"
Note : 15/20
Être amateur d’un sous-genre de metal depuis beaucoup trop d’années, et pour avoir creusé beaucoup trop profond dans l’offre, cela a pour effet de rendre la tâche de découvrir de nouvelles formations des plus difficiles. C’est exactement ce que je vis couramment avec le power metal, plus précisément avec le troisième album de la formation française KingCrown.
Je ne m’inquiète plus de pêcher dans ce que je prêche, utilisant trop souvent le manque d’originalité des albums pour moi-même en manquer au final dans mes critiques. "Nova Atlantis" souffre donc de prime abord du même problème que bien d’autres albums de power metal. Il suit les traces du passé pavées par les grands du genre, le groupe ne s’en cache pas, et il n'y a rien de mal à afficher ses influences.
Ce qui surprend avec cet album, c’est qu’au-delà de ce que j’ai annoncé précédemment, le groupe sort bien son épingle du jeu, surtout lorsque les influences plus proches du hard rock et du metal mélodique prédominent sur le power metal traditionnel.
Force est de constater que bien que l’on ait maintes fois entendu le tout par le passé, cela demeure accrocheur et entraînant.
Produit par Simone Mularoni (DGM), le groupe s’est donc assuré d’un son moderne, clair et puissant pour propulser son metal aux racines traditionnelles et rock. Cela demeure du power metal, un peu plus dans la mentalité américaine qu’européenne, bien que le groupe soit français.
Sur "Judgement Day", le groupe démontre de superbes qualités musicales dans des influences plus progressives en milieu de parcours. Cela change un peu la rythmique de l’album et c’est plus que bienvenu.
"Nova Atlantis" est donc le parfait mélange entre le metal traditionnel, le metal mélodique moderne, avec juste la bonne dose de hard rock et de progressif pour maintenir l’attention de l’auditeur en alerte. Clairement, cet album est une belle addition à un genre déjà surpeuplé.
"Wake Up Call"
Note : 16/20
Il est toujours intéressant pour un chroniqueur d’avoir la chance de suivre la carrière d’un groupe et de faire la critique de chacun de ses albums. Tel est le cas ici avec KingCrown, groupe français fraîchement formé en 2018 et qui présente son deuxième album. Leur premier, "A Perfect World" m’avait bien plu, son mélange de metal traditionnel et de power metal, aux influences autant européennes que nord-américaines étaient fort efficace.
Dès les premières notes de "The Awekening", l’on réalise rapidement que nous demeurons en terrain connu. La pièce suivante, "City Lights" quant à elle, délaisse un peu les influences ci-hautes mentionnées pour incorporer une teinte plus rock. Les amateurs nostalgiques reconnaîtront sans doute les influences Maiden sur "Fire Burns Again" et son rythme galopant. Cela ne veut pas dire que le groupe ne propose que des morceaux au tempo lent, il ne se gêne pas pour augmenter la cadence comme sur la frénétique "A New Dawn" qui présente également une solide performance de Jo Amore au chant. Celui-ci possède un registre assez large, sans pour autant atteindre des notes stratosphériques à outrance.
Le danger dans ce genre de metal est que parfois le produit final peut-être assez linéaire et sans trop de variété. KingCrown évite en partie ce piège en proposant des changements de tempo et différentes influences. Le groupe possède un talent indéniable dans l’écriture de refrains accrocheurs, ce qui pour moi est un élément essentiel dans le metal à haute teneur hard rock.
L’album fut produit par le groupe, mixé et masterisé par le célèbre Roland Grapow, connu surtout pour son travail en tant que guitariste et compositeur d’Helloween. Le son n’est peut-être pas optimal, manquant un peu de définition, mais dans son ensemble, le tout est assez puissant et bien balancé.
Au final, KingCown poursuit sa lancée déjà entamée sur son premier album et s’inscrit en tête de liste des groupes à considérer dans la catégorie metal / rock traditionnel à saveur moderne.
"A Perfect World"
Note : 17/20
Fondée en 2018, la formation KingCrown nous présente ici son premier album complet. Une profonde impression de déjà vu se fait rapidement sentir d’entrée jeu avec "The Flame Of My Soul" qui rappelle les singles mid-tempo auxquels nous a habitués Stratovarius par le passé. Mais tentons cette fois d’éviter les jeux de la comparaison et allons-y plutôt d’une description en bonne et due forme. "Qumrân Caves", deuxième pièce de l’album, demeure plutôt représentative de l’œuvre du groupe. En effet, ce morceau présente dans son ensemble, le plus gros échantillon des influences de KingCrown. Ainsi, l’on retrouvera dans le son de la formation française des touches de metal traditionnel, du thrash, du power et même du metal néoclassique.
Qui mentionne autant de caractéristiques ne peut que commander un chanteur hors pair. Tel est le cas ici avec un Joe Amore en très grande forme qui saura, je vous le dis, se tailler une place de choix dans le panthéon des plus grands du genre. Son timbre de voix est puissant, sans faille et livre la marchandise avec un talent indéniable pour livrer de solides mélodies. Tout cela ne serait que futile si derrière Amore ne se trouvait pas une panoplie de musiciens de première instance. Comme en témoigne l’excellente et complète "The Human Tide" et ses saveurs pseudo-progressives, les membres de KingCrown ne sont nullement intimidés par la technique et le savoir-faire en termes de composition.
Un album sans étonnement pourrait souffrir du syndrome du manque d’originalité, et KingCrown provoque la surprise avec la particulière "Over The Moon", résolument plus rock, détonant du coup avec le reste de l’album. Choix questionnable certes, mais qui, par contre, à la particularité, de par son rythme moins effréné, de laisser toute la place à la voix d’Amore, et témoigne du même coup, de la puissante production mise derrière l’album. Cette pièce est d’ailleurs reprise en version acoustique à la toute fin de l’album.
N’ayez crainte par contre fidèles lecteurs, cet petit aparté se veut unique et les hostilités sont rapidement reprises avec l’aérienne quoique dynamique "The End Is Near" et son épique refrain. "Golden Knights", quant à elle, est la parfaite représentation de ce dont Stéphane Rabilloud et Florian Lagoutte, à la guitare, sont capables. Le dynamise de leur jeu n’a d’égal que leur capacité à produire des riffs inspirés. Et jamais je n’oserais encenser seulement ces deux comparses au détriment de la section rythmique du groupe. Quoique la basse soit encore une fois malheureusement reléguée aux oubliettes, leur apport au son du groupe est indéniable.
KingCrown est la preuve incarnée que les principales maisons de disques n’ont pas la science infuse ni ne possèdent la vérité absolue. Certaines formations leur échappent parfois et grâce à la volonté et le désir insatiable des véritables créateurs, nous avons le bonheur de découvrir de petites perles de la trempe de KingCrown.
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