Le groupe
Biographie :

Kingcrow est un groupe de metal progressif italien formé en 1996 et actuellement composé de : Thundra Cafolla (batterie), Ivan Nastasi (guitare), Diego Cafolla (guitare), Cristian Della Polla (clavier), Diego Marchesi (chant) et Riccardo Nifosì (basse). Kingcrow sort son premier album, "Something Unknown", en 2001 chez VideoRadio, suivi de "Insider" en autoproduction en Avril 2003, de "Timetropia" en Septembre 2006 chez Lucretia Records International, de "Phlegethon" en Mai 2010 chez Scarlet Records, de "In Crescendo" en Février 2013 chez Sensory Records, de "Eidos" en Juin 2015, de "The Persistence" en Septembre 2018, et de "Hopium" en Août 2024 chez Season Of Mist.

Discographie :

2001 : "Something Unknown"
2003 : "Matzmariels" (EP)
2003 : "Insider"
2006 : "Timetropia"
2010 : "Phlegethon"
2013 : "In Crescendo"
2015 : "Eidos"
2018 : "The Persistence"
2024 : "Hopium"


La chronique


Si Kingcrow n'est pas le nom que l'on croise le plus souvent, "Hopium" est pourtant leur huitième album ! Le metal progressif de ces Italiens a commencé à incorporer quelques influences plus modernes il y a quelques albums, à partir de "Eidos" en gros, dont la plus reconnaissable est celle de Leprous. Juste de quoi faire évoluer la musique du groupe et lui apporter une dimension supplémentaire, même si l'évolution en question va parfois poser problème.

"Kintsugi" amène d'ailleurs quelques sonorités électroniques dès le départ et pose un groove très efficace pour un morceau globalement direct et accrocheur. Que ce soit dans le son de la batterie, les mélodies un peu sombres ou certaines lignes de chant, l'influence de Leprous est tout de même difficile à éviter. "Parallel Lines" prend un peu la tangente avec un morceau plus sombre aux sonorités plus étranges, ce qui permet à Kingcrow de marquer sa personnalité après deux premiers morceaux sous influence. Influence que l'on entend toujours un peu certes mais qui se dilue dans une ambiance plus personnelle, dans un style plus alambiqué et plus complexe. Un contraste intéressant avant le très mélancolique "New Moon Harvest" qui fait office de ballade noire avec à peine plus de trois minutes au compteur. Si le talent de composition du groupe est indéniable, on ne peut s'empêcher de se dire que l'influence des Norvégiens devient parfois encombrante et gênante, surtout pour Kingcrow qui savait s'écarter un peu des sentiers battus typiques du prog et proposer quelques petites choses surprenantes par moments. "White Rabbit's Hole" amène donc une bonne surprise avec un côté planant presque trip hop par moments, des ambiances plus éthérées et sombres là aussi et une construction plus basée sur les arrangements électroniques que les riffs. Et quand les guitares reviennent pour proposer quelques chose de plus accrocheur, c'est malheureusement le même problème qui se profile encore. Le spectre de Leprous pèse lourdement, probablement trop.

"Hopium" est toutefois un bon album, bien composé, accrocheur et mélodique qui recèle des morceaux très efficaces. Mais le groupe est clairement sous influence et cela s'entend trop souvent, d'autant que l'on sait que Kingcrow est capable de faire quelque chose de plus personnel que ça. Encore une fois, tout ça s'écoute tranquillement et le tout est bien ficelé, certaines personnes ne seront par conséquent pas dérangées et profiteront d'un album rempli de bons morceaux mélodiques, accrocheurs et qui mettent l'emphase sur les émotions. Mais pour ma part ça me bloque d'autant plus que pas mal de groupes sont influencés par Leprous ces dernières années et qu'on entend tout ça un peu partout, donc quand l'influence prend autant de place ça commence à me gêner. Même le son s'en rapproche avec ce son de caisse claire plus étouffé qui donne l'impression que le batteur joue plus avec des fouets qu'avec des baguettes. Le constat paraît un peu dur mais on connaît le potentiel du groupe, il s'exprime d'ailleurs plusieurs fois ici et on sait pertinemment qu'il peut dépasser cette influence parfois trop encombrante. Reste encore une fois un bon album aux morceaux efficaces, très bien composés et qui ne laissent une bonne place à des émotions sincères. Si le détail mentionné ne vous gêne pas, vous pouvez y aller, Kingcrow sait clairement écrire de bons morceaux et gère bien l'équilibre entre accroche mélodique et profondeur. "Hopium" met peut-être la personnalité du groupe en retrait mais il est loin d'être mauvais, les critiques énoncées plus haut ne remettent pas en cause la qualité de composition présente ici.

"Hopium" me déçoit un peu par cette prépondérance de l'influence Leprous, mais il serait injuste de le mettre de côté puisque les morceaux sont bons, qu'il y a de très belles mélodies et que les ambiances sont fortes. J'espère simplement que Kingcrow arrivera à l'avenir à se détacher de cette forte influence pour proposer quelque chose d'un peu plus personnel, car je sais qu'il en est largement capable.


Murderworks
Janvier 2025


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.kingcrow.it