Je préfère d’entrer de jeu avertir les lecteurs que cette chronique ne sera pas tendre. Je déteste faire ce genre d’exercice, mais parfois, lorsque l’on critique des albums, si l’on veut être honnête, on risque de blesser des gens. Donc voici le premier album de King Baal, une jeune formation du Portugal, évoluant dans un genre de metal symphonique, orchestral, avec des influences black et doom metal.

Dès la première pièce, de plus de quatre minutes, instrumentale, qui plus est, les premiers soucis ressortent immédiatement. Je n’arrive pas à mettre spécifiquement le doigt dessus, mais il y véritablement un problème avec la production de l’album. Je n’ai rien contre les enregistrements plus modestes ni contre les autoproductions, au contraire, certaines sonnent 1000 fois mieux que des productions à gros budget. Cependant, il y a quelque chose qui cloche ici. La puissance est tout de même là, mais si le son est plutôt mince, et le tout semble bien balancé. C’est dans la qualité que le bât blesse… Le produit final sonne vraiment bas budget, et c’est bien dommage.

Maintenant, entrons dans le plus délicat sujet en lien avec "Conjurements". Étant moi-même un chanteur amateur, j’ai eu la chance d’être accompagné par des gens honnêtes qui, dès mes débuts, ont eu le courage de me dire que le potentiel y était, mais que des cours et du travail s’imposaient. Je ne connais pas personnellement l’histoire de vie de Joana Carvalho et jamais il ne serait dans mes intentions de la rabaisser sans raison. Elle tente de chanter dans un style opéra somme tout habituel dans le metal symphonique, mais plus souvent qu’autrement, elle sonne faux et se retrouve à côté de la plaque. Assez pour faire grincer parfois des dents et rendre l’écoute de cet album difficile. Compte tenu qu’il est possible d’arranger tout cela en studio, une petite direction artistique aurait été de mise. Peut-être une question de temps et / ou d’argent, mais il aurait fallu réécouter et ajuster le tout.

Il n’y pas que du négatif par contre avec ce premier album. En effet, au-delà des problèmes cités précédemment, le travail d’écriture lui est top niveau. Le groupe a composé huit pièces de qualité, variées, avec un niveau technique quand même assez élevé. La section rythmique est dynamique et malgré les problèmes de production, la basse est plutôt présente. Narciso Monteiro, en plus de son travail à la guitare, tire très bien son épingle du jeu avec des growls bien sentis. Je garde donc espoir que pour le futur, King Baal aura su apprendre de ses erreurs et que le prochain album sera supérieur à celui-ci. Le potentiel est là, il ne reste qu’à peaufiner le tout.