Le groupe
Biographie :

King est un groupe de black / death metal mélodique australien formé en 2013 et actuellement composé : Dave Hill (guitare / Fuck I'm Dead, The Day Everything Became Nothing, ex-Shallow Grave, ex-Arseripper), Tony Forde (chant / Blood Duster, The Day Everything Became Nothing, ex-The Kill, ex-Entasis), David Haley (batterie / Abramelin, Psycroptic, Ruins, The Amenta, ex-Disseminate, ex-Blood Duster, ex-Pestilence) et Tim Anderson (basse / Blackhelm, Hadal Maw, The Red Shore, ex-The Abandonment, ex-Metalstorm, Iscariot, Jack The Stripper, ex-Black Lava, ex-Confession). King sort son premier album, "Reclaim The Darkness", en Août 2016 chez Indie Recordings, suivi de "Coldest Of Cold" en Novembre 2019, et de "Fury And Death" en Novembre 2023 chez Soulseller Records.

Discographie :

2016 : "Reclaim The Darkness"
2019 : "Coldest Of Cold"
2023 : "Fury And Death"


Les chroniques


"Fury And Death"
Note : 16/20

Quatre ans presque jour pour jour après "Coldest Of Cold", les Australiens de King nous amènent leur troisième album "Fury And Death". On est toujours en présence d'une sorte de black / death violent, mélodique et épique très efficace et assez direct. Toutefois pour éviter que la formule ne se répète un peu trop, ce qui n'aurait pas manqué d'arriver, le groupe a procédé à un léger rééquilibrage.

On ne change donc pas le fond qui reste le même mais comme le nom de l'album l'indique, le groupe a décidé de se montrer un peu plus virulent cette fois. Là où le mid-tempo avait quand même tendance à dominer sur les deux précédents albums, "Fury And Death" laisse plus de place à des blasts ravageurs et sans pitié. Les passages plus lourds, mélodiques et épiques sont évidemment toujours là et King en balance une bonne dose, mais la violence brute se fait un peu plus appuyée et donne juste ce qu'il faut de dynamisme à ce nouvel album pour ne pas répéter exactement ce qu'on fait ses deux prédécesseurs. On s'en rend compte vite compte après la petite introduction épique de "Mist" puisque "Perception Ignited" ne perd pas de temps pour nous envoyer une grosse volée de blasts et de tapis de double grosse caisse dans les gencives. Les mélodies et les leads sont par contre totalement épiques et un souffle guerrier et glacial nous rafraîchit la nuque avec des influences black metal évidentes. King n'a donc rien perdu ni de son efficacité, ni de sa capacité à poser des ambiances prenantes et épiques à souhait. Même "Volcano" qui passe sa première moitié en mode mid-tempo glacial avec des relents du Immortal de "Sons Of Northern Darkness" ne peut s'empêcher de sortir quelques gros blasts. Une influence Immortal qui ressort encore sur "Mountains Of Ice" dont même le titre a des airs de gros clin d'oeil. Le risque de répétition était justement pointé à l'écoute de "Coldest Of Cold" et on espérait que le groupe ferait ce qu'il faut pour éviter de nous sortir un troisième album trop proche de ses deux grands frères.

King a fait ce qu'il fallait et a pioché dans quelques sonorités viking pour donner un souffle épique plus important encore, tout en amplifiant la brutalité de sa musique avec une plus grande utilisation des blasts. Ce qui nous donne un album plus froid et plus violent qui porte donc plutôt bien son nom ! "Black Dimensions" est d'ailleurs très intense dans le genre et ne relève que rarement le pied, enchaînant les rafales de blasts sans pitié et ne levant le pied que pour poser quelques accords plus froids et mélancoliques le temps de placer un court solo de guitare inattendu. "Once And For All" est l'un des rares morceaux totalement mid-tempo et même lui se fait très puissant et belliqueux, en plus d'être suivi par "Into The Fire" qui de toute façon coupe court à l'accalmie en balançant lui aussi une bonne série de blasts et de riffs de bûcheron. Bref, King se fait bien plus virulent cette fois tout en gardant la même identité, ce qui permet d'amener exactement ce qu'il faut à "Fury And Death" pour amener sa pierre à l'édifice et nous faire passer une bonne quarantaine de minutes dans la neige et le sang. Le groupe nous amène même une petite surprise avec "Crepuscular" qui se fait bien plus heavy metal dans l'esprit avec là encore un feeling épique et des mélodies bien plus accrocheuses et fédératrices, avec là encore un bon solo de guitare. D'ailleurs, l'influence d'Amon Amarth qui se faisait sentir sur les deux premiers albums s'entend beaucoup moins sur "Fury And Death", ce qui vient probablement de ce côté bien plus violent et direct.

King revient donc avec un album plus teigneux, plus dynamique et tout simplement plus brutal tout en gardant ce qui faisait sa spécificité jusqu'à maintenant. "Fury And Death" est donc un bon cru pour les amateurs de black / death épique et violent qui continue sur la lignée de ses deux prédécesseurs en amenant juste ce qu'il faut pour ne pas se répéter. Des ambiances glaciales, une bonne dose de blasts, des moments épiques, bref de quoi se décrasser joyeusement les oreilles !


Murderworks
Janvier 2024




"Coldest Of Cold"
Note : 15/20

Si King est un jeune groupe australien, ses membres ont déjà de la bouteille puisqu'on y trouve entre autres David Hayley de The Amenta, Ruins et Psycroptic et Tony Forde, ex-Blood Duster, donc si "Coldest Of Cold" n'est que le deuxième album du groupe, vous comprendrez qu'il sait déjà faire parler la poudre.

King pratique un black teinté de death épique qui n'est pas sans rappeler Amon Amarth dans ses moments les plus mélodiques. Les influences black metal sont toutefois plus présentes et quelques passages acoustiques font aussi leur apparition de temps en temps pour ajouter une pointe de mélancolie à un metal extrême assez belliqueux. Pas bourrin pour autant cependant puisque si les blasts sont de la partie, ils sont utilisés avec parcimonie et se contentent d'appuyer la violence de certains passages. D'ailleurs, le premier morceau de l'album s'appelle "Conquer" et nous accueille avec des blasts et des riffs froids très black metal dans l'esprit aux forts relents de vieux Satyricon, bref une entrée en matière des plus efficaces qui met ce second album sur de bons rails. "Mountains Call" présente un visage plus mélodique et accrocheur et les influences Amon Amarth font par conséquent leur retour. Nous sommes loin d'un plagiat mais on entend quand même clairement que King a été marque par le sens mélodique des Suédois. En tout cas, chez King, épique ne rime pas avec longueur puisque les morceaux tournent autour de quatre ou cinq minutes pour la plupart et la musique du groupe reste très directe. Pourtant, ce fameux souffle épique s'exprime tout au long de "Coldest Of Cold" et l'ambiance guerrière est très efficace pour déclencher un headbanging sauvage, ce qui ne doit pas manquer d'arriver en live d'ailleurs. Globalement, le groupe suit la voie qu'il s'était tracée avec "Reclaim The Darkness" et si ce dernier vous avait tapé dans l'oeil (ou plutôt les oreilles) vous pouvez y aller sans réfléchir, vous ne tomberez pas sur de grosses surprises ici.

D'autant que malgré les quelques influences citées plus haut, King a une patte et propose une mixture froide, mélodique, accrocheuse et épique aux frontières du black et du death avec quelques touches presque viking ou pagan. La fin de "Beyond The Exosphere" est d'ailleurs prenante avec ces choeurs épiques et ces mélodies mélancoliques qui font un contraste intéressant après pas mal de blasts sur ce titre ou après plusieurs morceaux assez directs qui balancent de la double grosse caisse à foison. Malgré une certaine homogénéité, ce nouvel album arrive à éviter le côté monolithique et barbant par un juste dosage de mélodie et d'agressivité, King garde par conséquent une efficacité à toute épreuve et son sens de l'accroche rend les morceaux accessibles mais suffisamment variés pour frapper fort dès la première écoute. Un minimum de profondeur dans les ambiances permet aussi de donner envie d'y revenir et nul doute que nombre de crinières vont voler au son de ces riffs épiques en diable. Pas forcément original certes mais sacrément bien foutu et metal jusqu'aux ongles ! Ces quarante-cinq minutes passent toutes seules et King a trouvé une formule efficace qui pour l'instant fait le boulot sans problème. J'espère simplement que le groupe saura à l'avenir ajouter quelques petites choses en plus parce qu'avec ce metal extrême assez simple et direct King aura vite fait de se répéter. Mais ça ce sera pour plus tard parce que pour l'instant en deux albums ça fonctionne bien et "Coldest Of Cold" s'écoute avec plaisir.

Au final, ce deuxième album s'inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur et délivre un black aux accents death épiques très efficace et accrocheur. Pas de raison de passer à côté si vous aviez aimé "Reclaim The Darkness" et sûrement une bonne découverte pour ceux qui seraient passés à côté.


Murderworks
Décembre 2019




"Reclaim The Darkness"
Note : 17/20

King est un trio australien de blackened metal. Si je dois être honnête avec vous, je n’en avais jamais entendu parler auparavant. Et comme pour tout groupe que je découvre grâce à ces chroniques, me voilà ravie de me confronter à de nouvelles sonorités et de peut-être trouver une nouvelle addition à ma playlist. Le trio se revendique d’influences telles que Satyricon, Immortal ou encore Moonsorrow. Un mix qui semble prometteur. Et mention spéciale à l’artwork que j’ai trouvé magnifique.

L’album s’ouvre donc sur "Cold Winds" et sur ... le vent qui souffle. On entend également quelqu’un marcher. Très rapidement, le vent laisse place à la guitare accoustique et à d’occasionnels bruits de tonnerre. Puis les hostilités démarrent véritablement. Et c’est là que la magie opère et qu’on est définitivement prêts pour ce que King a à nous proposer. Car ce premier titre se révèle être une introduction de choix à la musique du groupe. C’est donc avec enthousiasme que j’attaque le titre suivant "Reclaim The Darkness". Et soyons clairs : c’est LE morceau pour headbanguer. King se découvre une puissance et assène son message avec conviction. Il y a même un petit côté Amon Amarth, je trouve... mais en mieux. Suit "All In Black" qui développe une dynamique un peu plus rythmée, mais qui reste dans la même ligne directrice pour notre plus grand plaisir. Le titre suivant est "My Destination The Stars" qui est sans doute mon morceau favori. La montée en puissance se fait plus graduellement et l’ambiance est soigneusement travaillée et maîtrisée. C’était ce qu’il me fallait pour être définitivement conquise, et King me l’a offert. Suit "Night Sky Abyss" qui n’atteint pas le niveau du morceau précédent, mais ne démérite pas pour autant, offrant une véritable démonstration de maîtrise musicale. J’ai eu un peu plus de mal avec "Winter Sons" mais le morceau reste très satisfaisant, et fera sans doute mouche.

King s’essaie ensuite à un registre un peu plus mélancolique avec "The Journey Begins", avant de se replonger avec délectation dans le martélement systématique de l’auditeur. A noter d’ailleurs, le travail du batteur qui se démêne avec un enthousiasme peu dissimulé ! Mais encore une fois, c’est une réussite. Viennent ensuite "Black North" et "One World One" qui permettent d’assister à l’apogée en puissance du groupe. Je pense honnêtement qu’ils n’auraient pas pu faire de meilleur choix pour la conclusion de leur album. Le dernier titre est tout simplement épique.

Et me voilà ravie de cette découverte, et enchantée de pouvoir ajouter King à ma playlist. C’est un groupe convaincant qui fournit un effort remarquable. Le travail sur certains titres en particulier est tout simplement édifiant, et il y a matière à marquer de manière durable l’esprit de l’auditeur. J’apprécie tout particulièrement qu’ils soient restés fidèles à eux-mêmes et que cette authenticité se ressente dès la première écoute. Une très bonne découverte.


Velgbortlivet
Décembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/oneworldoneking