Cela fait plus de vingt-cinq ans que j’écris des chroniques d’albums de metal et mon parcours a débuté principalement en couvrant la scène power metal. C’est plus tard que mes goûts et mes horizons se sont élargis et que j’ai appris à apprécier d’autres formes de metal, comme le black et le death, qui pour moi étaient pratiquement des aberrations à l’époque. Cette entrée en matière se veut une forme d’avertissement puisque je me lance dans une chronique d’un style dont je suis moins familier. Vous pourrez me lancer des pierres si vous en ressentez le besoin.

Kimaera nous vient directement du Liban, un pays qui ne sort pas nécessairement en tête de liste quand il est question de black / death metal symphonique. Même s’ils mentionnent refuser d'être catégorisés dans leur bio, je me permettrai quand même de peindre le portrait suivant : la musique du groupe rappelle Dimmu Borgir, Children Of Bodom et Behemoth. Je crois que c’est loin d’être un mauvais rassemblement avec qui être comparé.

Il existe vraiment plusieurs moments marquants sur cet album, quatrième du groupe, mais c’est surtout sur "The Ides Of March" que le groupe se démarque, avec des blast beats furieux, des arrangements orchestraux funestes et la voix de JP Haddad (décédé seulement un mois avant la sortie de l'album), malsaine et agressive au possible. Ce même morceau témoigne également du talent de Kimaera à s’assurer d’une diversité dans sa musique, avec des passages plus lents et d’autres plus techniques. Et quand toute la place est laissée aux orchestrations, le tout s’avère grandiose.

Je ne pourrais dire que je suis un adepte du black et du death dans sa pure tradition, mais cet amalgame black / death ultra mélodique que propose Kimaera me plaît beaucoup, et j’espère qu’ils poursuivront dans la même veine.