L’avantage que j’ai à être chroniqueur, c’est de pouvoir découvrir des groupes. Il y a une
telle diversité de formations à présent que la découverte est devenue rare. Souvent, on se
dit “Eh, ce groupe il avait sorti un album cool y'a deux ans…”, donc on connaît. Mais pas
Khôra. Créé en 2013 en allemagne par Oleg I.
(guitare / claviers / batterie / choeurs / paroles / composition, ex-Cryptic Forest, ex-Lycanthropy,
etc…), l’homme sort une démo en 2016. Mais c’est avec l’arrivée de Kranos
(chant / guitare / claviers, Savaoth, Arkhangelsk) que la formation se penche sur la
composition de "Timaeus". L.E. Måløy (basse, Dødheimsgard , INI) se joint à l’aventure en
2018, puis il faut attendre 2019 pour que Wayne (orchestrations, Wilderun), Dan
(orchestrations, Wilderun) rejoignent le groupe, suivis de Kjetil (claviers, Haimad, Profane
Burial).
A ces musiciens, on ajoute une poignée d’invités, tels que Frédéric A. Gervais (Orakle,
Cor Serpentii), Arnhwald R (Deathcode Society, Glaciation), Henri Sorvali (Finntroll,
Moonsorrow), Antti Simonen (... And Oceans, Morian), James Benson (Amiensus,
Chrome Waves), Vicotnik (Dødheimsgard) et bien d’autres, ouvrant encore un peu plus
les horizons musicaux du groupe. Principalement axés sur un black metalatmosphérique, le
groupe n’a visiblement aucune limite. Si la base est sombre, malsaine, dissonante… les
invités apportent chacun une touche à la création. On reste sur des sonorités inquiétantes,
dissonantes et pleines de distorsion, mais le chant passe d’un hurlement massif et viscéral à
une voix claire mélancolique, des paroles en français, en anglais…
Côté tempo, il n’y a pas
de mot d’ordre, chaque morceau a le sien et il colle à la perfection à l’ambiance du titre,
passant d’une rapidité incroyable à une langueur prenante. Et si vous appréciez la musique
du groupe autant que moi, je vous conseille de vous attarder un minimum sur les paroles.
Bien sûr, ce ne sera possible que pour une oreille avertie, mais comme le nom du groupe
l’indique, le groupe se base sur de la philosophie et des réflexions concernant l’existence et
la psyché humaine. Ca hurle, ça brise, ça arrache, ça fait mal, ça transporte, ça fait planer,
ça envoûte. Et d’un coup, ça s’arrête. Car oui, l’album a beau durer 40 minutes, c’est court.
Pour ma part, Khôra a été une découverte. Et une claque. Timaeus est l’un des albums les
plus riches qu’il m’ait été donné d’écouter ces dernières années. On trouve de tous les
styles, de tous les types de chant, de toutes les ambiances, mais également de toutes les
énergies. Vous devez l’écouter au moins une fois.
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