Le groupe
Biographie :

Khold est un groupe de black metal norvégien formé en 2000 et actuellement composé de : Sarke (batterie / Sarke, Tulus, ex-Valhall, ex-Sensa Anima), Rinn (guitare / ex-Death Mission, ex-Sensa Anima), Gard (chant, guitare / Tulus, ex-Sensa Anima) et Steinar (basse / Sarke, Spiral Architect, ex-ICS Vortex, King's Quest, ex-Lunaris). Khold sort son premier album, "Masterpiss Of Pain", en Avril 2001 chez Moonfog Productions, suivi de "Phantom" en Avril 2002 chez Moonfog Productions, de "Mørke Gravers Kammer" en Avril 2004 chez Candlelight Records, de "Krek" en 2005 chez Tabu Recordings, de "Hundre År Gammal" en Juin 2008 chez Tabu Recordings, de "Til Endes" en Septembre 2014 chez Peaceville Records, de "Svartsyn" en Juin 2022 chez Soulseller Records, et de "Du Dømmes Til Død" en Mars 2024.

Discographie :

2001 : "Masterpiss Of Pain"
2002 : "Phantom"
2004 : "Mørke Gravers Kammer"
2005 : "Krek"
2008 : "Hundre År Gammal"
2014 : "Til Endes"
2022 : "Svartsyn"
2024 : "Du Dømmes Til Død"


Les chroniques


"Du Dømmes Til Død"
Note : 16/20

Retour de Khold avec un huitième album. Suite à leur retour triomphal il y a deux ans, Gard (guitare / chant, Tulus), Rinn (guitare, ex-Ancient Reign) et Sarke (batterie, Sarke, Tulus), accompagnés à présent par Steinar (basse, Sarke, ICS Vortex, ex-Lunaris) remettent le couvert avec "Du Dømmes Til Død", chez Soulseller Records.

"Myrdynk" nous présente d’abord une rythmique lente et entêtante où les grognements rauques s’installent, laissant les racines glaciales mener la marche lancinante vers des sonorités heavy plus martiales. Le son se coupe net pour accélérer avec "Vanviddfaren", une composition un peu plus motivante où les riffs saccadés infusés au thrash vont nous faire remuer le crâne, puis c’est avec des racines old school assumées que "Heks (Du Dømmes Til Død)" nous dévoile ses leads inquiétants qui prennent vie sur une base relativement mouvementée, mais qui sait s’adapter à l’angoisse ambiante. "Skoggangsmann" revient aux patterns énergiques et fédérateurs tout en délaissant quelques mélodies à la basse, puis c’est avec une introduction très (trop ?) calme que "Misgrep" nous attire dans ses filets avant d’accélérer grâce à ses influences black’n’roll accrocheuses.

La noirceur pure refait rapidement surface sur "Trolldomsdømt", suivie de près par la base efficace et énergique que seul le break apaise avant de la laisser exploser et retrouver sa vivacité en nous conduisant à "Lædel", un titre légèrement plus pesant qui compte sur des touches lentes et dissonantes pour couvrir sa marche. Nouvelle accélération avec "Galgeberg Og Retterbakke", la composition suivante, qui couple sa fureur et sa froideur aux sonorités habituelles, puis le groupe nous hypnotise une dernière fois grâce aux riffs groovy et secs de "Dølgsmål", la neuvième composition, qui s’assurera sans mal des poings levés et des crânes qui remuent en live.

Khold conserve sa noirceur avec le court "Du Dømmes Til Død". L’album prend peu de risques, mais il reste fidèle à ses racines et va sans aucun doute satisfaire les habitués avec une régularité impressionnante.


Matthieu
Juillet 2022




"Svartsyn"
Note : 18/20

Khold est sorti du silence. Huit ans après son dernier album, le groupe norvégien créé en 2000 et composé de Gard (guitare / chant, Tulus), Rinn (guitare, ex-Ancient Reign), Sarke (batterie, Sarke, Tulus) et Crowbel (basse, Minas, Funeral, Tulus, ex-Sarke) nous dévoile "Svartsyn", son septième album, chez Soulseller Records.

Les racines du black metal norvégien s’expriment immédiatement sur la glaciale "Apostel", une composition très brute et abrasive qui sait se montrer pesante sur les refrains tout en offrant aux parties vocales une dimension mystique oppressante. On sent également quelques influences indus dans cette noirceur, qui laisse place à l’accrocheuse "Ødslet Blod" et à sa lourdeur mélodieuse. Le groupe dévoile une sorte de groove malsain combiné à des harmoniques entêtantes, puis c’est la dissonance que les musiciens nous offrent avec "Evig". La composition est assez lancinante, mais elle se montre parfois énergiques tout en restant imposante, puis "Skarpretter" vient placer des éléments black’n’roll dans ce mélange qui propose des pointes de technicité hypnotiques. Le titre sera soudainement brisé net par une déferlante old school qui nous mène jusqu’à "Helligdom Av Døde" et sa mélancolie sombre, laissant les harmoniques dissonantes et étouffées emplir l’air.

L’ambiance est assez menaçante, mais la longue composition reste très mystérieuse, ne dévoilant qu’un court moment de lourdeur martiale avant de renouer avec la dissonance, puis "Manngard" revient dans cette vague de sonorités sombres et plus brutes. Le morceau reste ancré dans ces sonorités malsaines et abrasives, puis "Dystopi" fera à nouveau ralentir la rythmique, permettant au groupe d’alimenter ce son oppressant. Une fois de plus, le tempo assez lent rend le titre aussi accessible que martial, alors que "I Demonens Bok" use à nouveau de racines black’n’roll accrocheuses et groovy. La basse fera un travail incroyable pour tenir la rythmique pendant que les guitares s’accordent à jouer avec la dissonance, tout comme sur "Villvandre" qui relie les deux parties de l’univers du groupe pour nous proposer une froideur entraînante. L’album prend fin avec "Bryt I Udåd Ut", une dernière composition légèrement plus douce mais aussi expérimentale qui proposera un son lent agrémenté de quelques influences prog.

Khold a beau avoir été absent de la scène pendant huit ans, sa présence n’a pas été oubliée. Avec "Svartsyn", le groupe nous dévoile un mélange oppressant qui lie lenteur, sonorités old school, influences black’n’roll et tonalités lancinantes froides pour un résultat accrocheur.


Matthieu
Juillet 2022




"Til Endes"
Note : 14/20

Khold est un groupe norvégien de black metal, fondé à Oslo en 2000. Ils se sont fait un nom au travers de tournées avec des groupes tels que Satyricon, et ont depuis continué leur petit bout de chemin. Six ans après leur dernier album, les revoilà donc pour remettre une dose de black metal glacial dans nos vies.

Penchons-nous donc sur cet album, qui débute avec "Myr". On y retrouve la sonorité spéciale de Khold. A noter la basse, assez mise en avant, qui contribue à instaurer cette atmosphère un brin discordante. Aucune surprise, ni nouveauté donc, sinon l’application d’une recette qui marche. J’y entends un petit côté Mayhem, mais au final, au vu de leurs influences, ce n’est pas franchement étonnant. Le titre suivant "Skogens Øye" reprend la même formule avec brio. Ils se tiennent à la combinaison gagnante : vocaux haineux et glacials, guitares tranchantes et batterie qui assène avec violence leur façon de voir les choses. Passons à "Ravnestrupe" qui instaure un léger changement de rythme, qui se révèle être bénéfique pour l’album. Baser tout l’album sur la même tonalité aurait pû être une erreur que font certains groupes de black, et qui rend le tout profondément ennuyant. On retrouve toujours le son de Khold, on se doute que c’est eux, mais ce léger changement est appréciable. Le titre se révèle entraînant, parfait pour le live, et les vocaux sont juste parfaits ici. Je citerai ce cri qui part en gémissement vers le milieu de la chanson, à mi-chemin entre haine et souffrance... superbe. Le tout était donc de continuer sur cette lancée, et c’est "Dommens Arme" qui va s’y risquer. Le rythme s’accélère, les instruments martèlent de plus en plus. Accumulation, accumulation et encore accumulation. Mais le black metal est connu pour fonctionner avec ces accumulations... Khold fonctionne donc !

"Til Endes", titre représentatif de l’album, joue encore sur les mêmes éléments. J’ai presque envie de dire que Khold fait du Khold en essayant de rester Khold, et ça fait beaucoup de Khold. On ne pourra pas leur reprocher d’être fidèles et cohérents à leur vision des choses, parce que c’est uniquement ce qu’ils vont proposer tout au long de l’album, sans s’écarter d’un poil de leur ligne conductrice. Soyons clairs, j’apprécie qu’un groupe reste fidèle à lui-même, mais au final le problème de tourner en rond et de se lasser ne va-t-il pas se poser ? Je ne vais pas chier dans la colle, j’adore Khold. Mais un brin de folie leur ferait sans doute du bien. Avec "Det Dunkle Dyp", je vais rapidement me trouver à court de choses à dire parce que... ça sonne exactement pareil que les autres morceaux. Et là, je vais en revenir au problème évoqué plus haut : la répétition provoque l’ennui. Le moindre changement aurait apporté une dimension supplémentaire au titre, juste parce que ça aurait été... différent. Ce n’est pas très clair ce que je raconte (c’est fin de journée pour tout le monde !). Poursuivons donc avec "Avund" et "Hengitt". Vous l’aurez compris, le soufflet de mon excitation est déjà retombé depuis un petit moment, et je vais sans doute me montrer un peu moins réceptive. Je vais traiter ces deux titres ensemble car comme le reste... ils se ressemblent ! Même vocaux incisifs, même ligne conductrice, même intention à peine dissimulée... du Khold quoi.

Au final, cet album est un parfait résumé de ce que fait Khold. Si vous voulez présenter ce groupe, vous pouvez passer l’album et avoir une idée assez claire du talent de ces musiciens, car oui ils sont talentueux. Le problème est ailleurs. En ayant écouté les anciens albums, vous avez déjà une idée de qui sont Khold, de ce qu’ils représentent et expriment au travers de leur musique. Et en écoutant "Til Endes", j’ai eu l’impression d’avoir la même présentation d’introduction au groupe, reprenant les mêmes éléments distinctifs, les mêmes sonorités et les mêmes envies. C’est agréable à écouter, je n’en démords pas, mais il m’a manqué ce petit quelque chose qui m’aurait fait penser que oui, c’était génial et que je voulais réécouter cet album. Là, j’ai plus envie de me dire que oui c’est sympa, mais que ça ne me marquera pas outre mesure. Dommage donc, car les ingrédients étaient là pour avoir plus.


Velgbortlivet
Décembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/khold.official