Nantes terre de metal, ce n’est pas Karma Zero qui dira le contraire . "Monsters", sorti en 2017, est bien là pour enfoncer le clou. C'est un album compact, puissant, bardé de growl, de breakdowns et autres joyeusetés musicales et vocales.

Un album bien amené, cohérent dans la construction, qui se veut ultra rythmé avec une grosse session batterie. Avec cet album de 11 titres dont une intro, il n'y a pas de temps mort, les morceaux s’enchaînent parfaitement et collent baffe sur baffe. Toi qui pensais être tranquille au fond de ton canapé à attendre que ça passe, Karma Zero frappe fort à chaque morceau, avec des parties puissantes, voire surpuissantes, entrecoupées de gros breaks bien sales. Dans le pit, ça va mosher sévère. On notera sur deux morceaux les featurings de Julien de Deep In Hate et d'Emilie Nox de Gravity, deux morceaux qui ne dépareillent pas du reste de l’album autant au niveau de la puissance que de la qualité.

Un petit moins cependant pour la reprise de "Blind" de Korn, l’exercice des reprises est toujours délicat, même si celle-ci bénéficie de la touche "Karma Zéro". Je suis toujours mitigé quant à cet exercice qu’il soit bien ou mal fait, surtout sur un album. Karma Zero, après son album "Architecture Of A Lie" de 2012, est donc de retour avec une section rythmique impeccable et des morceaux qui s’enchaînent à la perfection pour qui aime le genre, une performance de haut vol du frontman et une production parfaite finiront d’achever vos oreilles.

Certes le groupe nantais ne réinvente pas le genre mais va le fouiller plus en profondeur, en donnant encore plus de corps à l’ensemble de son album grâce à une production sans faille, et en le plaçant directement dans les albums à se fournir absolument pour tout adepte de metalcore. Je ne m’étalerai pas inutilement des heures sur cet album, le mieux c’est que vous fonciez dessus les yeux fermés pour faire saigner vos oreilles.

Ces derniers temps, la scène métallique française nous abreuve de bons groupes, de bonnes découvertes à en mettre en péril la domination ricaine dans les domaines du hardcore-metalcore et ses dérivés. Karma Zero n’échappe pas à la règle et après deux EPs de bonne facture nous gratifie d’un album simple et très bon. Beaucoup plus musical que ce que l’on pourrait penser à première vue, le groupe sort véritablement ses couilles, les pose sur la table et balance à tout va. Bien construit, il ne fait pas dans la demi-mesure avec des accords léchés, et une section rythmique qui tabasse. Les riffs de guitares sont ravageurs et s’enchaînent à la perfection, avec des variations, de la puissance et de la maîtrise. La production de bonne facture nous plonge rapidement dans l’univers du groupe très sombre. Le chant clair connaît des fortunes diverses avec une qualité inégale, des passages très bons mais d’autres un peu plus "poussifs" dirons-nous, de même que certains backings qui, à mon sens, ne sont pas appropriés.

Le groupe fait la part belle aux growls, et parties dites "growls" avec des passages assez énormes dans leur construction. Loin de rester dans les sentiers battus du metalcore, le groupe se permet avec une certaine réussite l’inclusion de parties électroniques, ce qui donne une tonalité un peu différente et organise une certaine profondeur dans les compositions. Oscillant entre hardcore, metalcore, thrashcore, parties death métalliques et growlées, et parties blast omniprésentes, cet album provoque des hochements de têtes dévastateurs… "Architecture Of A Lie" est une bonne galette, mettant en avant tout le savoir-faire et la puissance d’un groupe qui donne envie d’envoyer du bois. Les véritables passages qui diffèrent Karma Zero de ses "concurrents" sont donc bien ces parties growl avec des riffs bas tempo et des accordages très bas (merci les basses), ces placements avec les alternances de parties plus "speed" s’enchaînent à la perfection.

Très bon sur la composition de base, les enchaînements et les ambiances, Karma Zero se retrouve un peu plus en deça sur tout ce qui est originalité où au fil des morceaux on se trouve un peu… en interrogation si la galette n’a pas déjà fait un tour complet, mais le plaisir reste entier et la puissance des morceaux ne se dément pas, la qualité technique des musiciens, que cela soit dans le chant, la partie rythmique qui est véritablement une assise pour les guitaristes, fera le reste. Karma Zero, avec ce "Architecture Of A Lie", nous offre un bon album, plein de promesses, qui s’épuise un tout petit peu sur la longueur mais qui reste un bonheur auditif… A découvrir d’urgence sur CD et sur scène.

"Karma Zero"
Note : 14,5/20

Karma Zeron c'est un peu l'accouplement entre le metal mid tempo et le thrash. Alternance de passages double pédale, de cris déchirés et de passages "couplets" beaucoup plus mélodiques. Le groove a également une grande partie avec une section rythmique qui "fait le boulot".

L'ensemble sonne hyper juste avec seulement une partie un peu longuette dans le second morceau. Directement au troisième titre "Terre Affamée", on retrouve un punch et une puissance digne des plus grands ! Le mélange death / hardcore se fait à la perfection et les lignes de double pédale et croche redoublées aux guitares alternent avec les breakdowns ravageurs. Le concept est efficace, le niveau technique bien senti et pas mal du tout, et même si le groupe n'invente pas forcément quelque chose il a le mérite de le faire plus que correctement.

Un cinq titres de toute puissance qui fera forcément des adeptes. 25 minutes bien tassées, une cervicale en moins, on attend la suite. Stay brutal. Et comme dit leur adage : "Violent World. Violent Music".

Sam Avril 2010