La machine Kanonenfieber est en marche. Mené par le mystérieux vocaliste, compositeur
et multi-instrumentiste masqué Noise (Leiþa, Non Est Deus), le projet signe en 2024 son
deuxième album "Die Urkatastrophe", chez Century Media Records.
Le créateur du groupe officie au chant en live, accompagné de Gunnar (basse / chant), Hans
(batterie), Kreuzer (guitare) et Sickfried (guitare). Maik Weichert (Heaven Shall Burn,
Extermination Order) est également crédité sur l’album, ainsi que Daniel Bechthold pour
l’artwork.
Nous rejoignons le champ de bataille avec "Grossmachtfantasie", une introduction inquiétante
où un sample vocal en allemand est rejoint par une mélodie entêtante qui explosera
finalement sur "Menschenmühle" qui sonne véritablement le début de la bataille. Les
choeurs et l’approche martiale font de ce morceau un véritable hymne guerrier où le
vocaliste s’épanouit pleinement, profitant des leads dissonants pour nous mener à
"Sturmtrupp" où l’assaut reprend de plus belle grâce à une rythmique surpuissante. Les
passages effrénés sont parfaits pour montrer la virulence du groupe, mais ils sont contrastés
par des moments plus épurés et oppressants comme le break, ainsi que des refrains
fédérateurs, mais "Der Maulwurf" nous proposera une approche beaucoup plus intrigante et
obscure. Le début du titre est réellement angoissant, mais le retour des riffs le rend
finalement accrocheur, en particulier sur ce refrain chantant, et on retrouve cette dualité au
sein de "Lviv Zu Lemberg", le morceau suivant, qui nous présente d’abord ses harmoniques
apaisantes avant de charger à nouveau, alimentant le chaos ambiant grâce à une déferlante
inarrêtable.
Le solo mélancolique nous fait changer d’humeur en un rien de temps, mais la
rythmique surgit à nouveau pour nous pousser jusqu’à "Waffenbrueder" où l’on retrouve à la
fois la cohésion que le morceau évoque, mais aussi l’agressivité ambiante tout comme sur
"Gott Mit Der Kavallerie" où on ressent une certaine nervosité, à l’image des chevaux sur le
sample introductif. Les parties vocales sont également plus graves, complétant la lourdeur
du morceau qui adopte un groove entraînant sur "Panzerhenker", tout en restant sur sa rage
initiale souvent poussée à toute allure ou avec des parties plus saccadées, mais aussi avec
un ton plus solennel sur le break pesant. "Ritter Der Luefte" débute assez lentement et
accélère, s’enflammant d’un seul coup pour nous emporter dans sa course vindicative aux
leads perçants, puis le groupe nous autorise un instant de répit avec "Verdun", un interlude qui
permet de temporiser pour l’arrivée d’"Ausblutungsschlacht" où des orchestrations rejoindront
les refrains imposants. Cette composition est sans aucun doute l’une des plus majestueuses
du groupe, nous proposant de véritables envolées théâtrales avant de laisser "Als Die Waffen
Kamen" refermer la marche avec ses notes douces et sa voix rassurante, nous berçant
presque avant que le son ne s’éteigne.
Kanonenfieber est une véritable machine de guerre, capable d’enchaîner sans mal sur "Die
Urkatastrophe" une ambiance agressive avec des moments extrêmement mélancoliques. Le
groupe est sorti de nulle part il y a quatre ans, et a déjà conquis tous les territoires où il s’est
aventuré dans le but d’honorer la mémoire des disparus de la première Guerre Mondiale.
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