A l’heure de son premier album, Kalidia a déjà quelques expériences notables à son actif. Un EP apprécié, des dates avec notamment Fabio Lione et Timo Tolkki, et à présent ce "
Lies’ Device", venu tenter de creuser une place aux Italiens dans la sphère metal.
L’écoute démarre plutôt pas mal, avec un "The Lost Mariner" impatient de poser des bases symphoniques grâce à l’apparition de claviers en fanfare dès le début du morceau. Claviers qui, entre parenthèses, se montreront beaucoup moins présents au fil de l’album que supposé, mais j’y reviendrai légèrement plus tard. "Hiding From The Sun" continue sur la lancée, avec une mélodie et une énergie agréables. A ce stade, l’opinion commence déjà doucement à se forger. En quelques mots : relativement sympathique, beaucoup plus doux qu’attendu, et, plus surprenant, où donc se cache le power metal annoncé ?
En fait, il est inutile de l’espérer, ce fameux power metal, parce qu’il ne se décidera finalement pas de s’imposer, ni même de nous faire un petit signe de la main pour nous prouver sa présence. Ce qui aurait pu être un atout déterminant ne figure finalement pas sur ce disque. Bon, à la place d’être un groupe de "power metal mélodique", Kalidia est en fait tout simplement un (autre) groupe de metal mélodique. Soit. Là où ça pose vraiment problème, c’est quand, les deux morceaux d’ouverture terminés, l’auditeur se retrouve plongé dans une linéarité hors du commun, des compositions elles-mêmes jusqu’à la production peu judicieuse (une fois encore, j’y reviendrai plus tard, mais vu la qualité du chant, il aurait mieux valu ne pas en faire l’élément principal). Ah, un seul morceau se distingue tout de même. Il s’agit de "Harbinger Of Serenity", où la voix d’Andrea Racco (Opening Scenery, Etherna, Noctura A.D.) vient apporter un peu de relief, à notre grand soulagement ! Pour le reste, ni les guitares –d’une platitude attristante–, ni les claviers –d’une platitude attristante–, ni la ballade affligeante "Shadow Will Be Gone", ni même le chant ne se montrent capable de briser cette linéarité soporifique.
Avant de conclure, quelques mots supplémentaires sur les performances de la chanteuse Nicoletta Rosellini s’imposent. L’élément apparemment favori du producteur ne se montre véritablement pas à la hauteur de la tâche imposée. Le timbre lui-même ? Bon, banal. Mais il n’y aurait pas de "banalité" en question si la demoiselle s’était montrée capable de varier les plaisirs, les modulations de tons… Bref, de jouer de son charme. Au lieu de cela, le chant reste fidèle à la ligne conductrice : cette fameuse platitude attristante mentionnée peu auparavant. Ajoutez à cela une justesse pas toujours formidable, et vous finirez avec ce constat simple et sans détour : non, merci.
Le bilan n’est, pour ma part, pas satisfaisant. Trop inégal, trop peu défini, "Lies’ Device" ne me convainc pas. Seul l’avenir dira si Kalidia parviendra suffisamment à plaire au public pour durer.
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