Le groupe
Biographie :

Kakothanasy est un groupe de brutal death originaire de Suisse. Créé en été 2010 sous le nom de Genocide Farm par Evil Zola à la guitare et Maréchal Putin à la batterie. Le style du groupe était alors du death metal, moins sophistiqué que le style actuel du groupe. Le duo de musiciens continua à s'entraîner jusqu'à l'été 2012, où ils rencontrèrent Marcel Prout, qui prit la place de chanteur. A ce moment-là, toutes les chansons écrites alors ont été supprimées pour recommencer complètement de nouvelles compositions, plus brutales et dansantes qu'avant.

Discographie :

2015 : "Paradoxide" (EP)


La chronique


Dans une période où l’industrie musicale a beaucoup de mal à se renouveler en termes d’originalité (en témoigne l’âge des têtes d’affiche dans les fests), le salut tient en un seul mot, le charisme, et Dieu sait que les Suisses de Kakothanasy en ont. En témoigne ce premier EP brut de décoffrage, concocté par trois beaux gosses issus d’anciens boys bands dont je tairai le nom pour une sombre histoire de droits. Le Petit Larousse a même attribué le label swag au frontman Marcel Prout, en lieu et place de La Fouine qui a décidé d’arrêter sa carrière suite à cet évènement. Il faut dire que les influences du combo ne manquent pas: Gorgasm, Devourment, Defeated Sanity se la disputent au légendaire David Guetta et surtout au rappeur… Booba…ce qui plongea La Fouine dans une dépression qui le vit se raser la barbichette… Une barbichette que le frontman arbore fièrement, tel un trophée. La boucle est bouclée, la messe est dite.

Groupe engagé pour la cause animale, vegans convaincus, il se murmure dans le paf que Zemmour et Nolleau, grands fans des Suisses, prépareraient un prime sur Teva, pour une diffusion prévue le jour de la fête des grands-mères. L’intégrité du trio impressionne, tant par la violence de sa musique que par celle des thèmes abordés. Formé en 2010 sous l’AOC Genocyde Farm par Evil Zola, qui n’est pas, bande d’ignares, le petit frère du grand écrivain Evil Dead, mais également par le Maréchal Putain, qui n’a rien à voir avec Dodo La Saumure, le duo est rejoint par Marcel Prout, connu dans le milieu musical pour organiser des bals musette le dimanche après-midi.

Le style du groupe évolue, les premiers growls sont hésitants mais préfigurent déjà un talent de goret. Une revanche sur la vie pour ces trois artistes qui n’ont pas eu la chance de naître dans une famille de banquiers. Mais comme le dit si bien Michel Onfray : "Révéler tout ça, le dire, le raconter, l'expliquer, c'est la tâche de Kakothanasy : enseigner la nature tragique du monde, puis donner des solutions pour y vivre et parvenir à la joie". Mission accomplie, en témoigne "Paradoxide", leur premier effort. Sept titres et une cover superbe, à l’ancienne, avec des hommes et des femmes nus, surtout des hommes m’a récemment fait remarquer Steevy Boulay.

L’album ouvre sur "Schrödinger’s Uterovaginal Pumpkin Penetration, Dismembered Or Not", un morceau très psyché qui narre les aventures d’un physicien théoricien autrichien connu pour son travail sur la mécanique quantique et dont le problème réside ici, dans la difficulté à faire pénétrer une citrouille dans son tréfonds (ou celui de Madame, je n’ai pas tout compris, un peu trop complexe pour moi).

Le deuxième titre, "Organic Post-Curry Anal Torment AKA Dilapidating The Toilets With Brutal Indonesian Spicy Vortex" aborde un problème que l’on connaît tous, à savoir la courante après une ingestion massive d’épices. Une difficulté connue chez les vegans justement et qui occasionne cette odeur corporelle très punk à chien. Nul doute que le chocolat suisse connu pour ses vertus constipantes autant que les politiques ont la réputation de faire chier, constituera une solution au problème.

"Regurgitated Purulent Banana Nectar With Quantum Behavior" pose un défi de taille, l’observation comportementale d’un jus de banane fraîchement rendu à l’air libre, inspirés par ce titre les Bogdanoff plancheraient d’ailleurs sur un ouvrage intitulé "La Banane de Dieu".

Petite interlude musicale, "The Existential Interlude Exploring The Boundaries Of The Time-Travelling Tormented Aspargus That Is Never To Be Gutted (With Special Appearance Of Simon Jaccard's smegma)", dont la particularité inspira au célèbre chocolatier  Rodolphe Lindt, le désormais célèbre "quelques grammes de finesse dans un monde de brutes". Une bien belle mélodie qui avait ému aux larmes le jury de The Voice, on se souvient de la déclaration d’amour de Jennifer au groupe "Si vous me choisissez, j’arrête la musique…". Malgré les encouragements des plus de trente ans, Kakothanasy choisi d’arrêter l’émission, et Jennifer de sortir un nouvel album. Dur.

"Meta-Spacetime Tofu Disgorgement (With Full Galaxy Prolapse)" s’apparente à un long bruit digestif extraterrestre et représente en ce sens, ce que l’art contemporain a produit de plus coloré depuis le pop art et Patrick Sébastien (avec qui le groupe enregistre actuellement une reprise de "Tourner Les Serviettes").

"The Treacher-Collins Syndrom Related To The Pineapple's Angular Fequency" présente le même problème que la banane, trois titres auparavant, ce qui permis aux Bogdanoff de rédiger une seconde thèse, Nous ne sommes pas seuls dans l’ananas… Succès musical et littéraire, BHL en fit un AVC.

"When The Universal Wave Function Met The Spectral Carrot Space Cake" clôt l’EP sur un vibrant hommage à une fonction numérique avancée se délectant d’un space cake. Le "carrot" du titre faisant référence au lapin communiquant Karotz, avec qui le groupe aime entretenir des relations ambiguës après lui avoir fait ingurgiter des substances illicites, le "space cake" du titre, Cyril Lignac en propose la recette dans son bistrot bobo du 11ème.

Kakothanasy est une bien belle découverte et nous offre un opus rempli de fraîcheur, bestial sur la forme mais terriblement humain sur le fond, à tel point que l’album vient d’être généreusement offert à toutes les unités de soins palliatifs en Suisse. Des paroles tellement belles que même Solaar pleure. Il se murmure dans les coulisses du pouvoir que Manu Valls itself voit en Kakothanasy le symbole d’une unité nationale retrouvée. Soyez prévenus, nous sommes tous Kakothanazy.


Braindead
Février 2015


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.kakothanasy.bandcamp.com