Le groupe
Biographie :

Journey Into Darkness est un one-man band de death / black metal symphonique américain dans lequel opère Brett Clarin (instruments / ex-Sorrow, ex-Apparition). Journey Into Darkness sort son premier album, "Life Is A Near Death Experience", en Janvier 1996 chez None Of The Above Music, suivi de "Multitudes Of Emptiness" en autoproduction en Juillet 2020, et de "Infinite Universe Infinite Death" en Septembre 2021 chez Spirit Coffin Publishing.

Discographie :

1996 : "Life Is A Near Death Experience"
2020 : "Multitudes Of Emptiness"
2021 : "Infinite Universe Infinite Death"


La chronique


Le one-man band américain Journey Into Darkness est de retour avec un troisième album, "Infinite Universe Infinite Death". Après un premier album entièrement instrumental et entièrement joué aux claviers sans aucune guitare ni basse, un deuxième album plus orienté black / death atmosphérique et symphonique, ce troisième opus se propose de suivre la voie tracée par son prédécesseur.

On garde aussi la durée très compacte puisque "Infinite Universe Infinite Death" ne dépasse pas les trente-cinq minutes, attendez-vous donc à quelque chose de direct. "Leave This Place" ne perd pas de temps avec une intro et démarre l'album avec une bonne série de blasts sur fond de black / death symphonique plus ou moins similaire à ce que proposait "Multitudes Of Emptiness". Sauf que cette fois on sent un côté plus brutal et plus teigneux, plus sombre aussi, même si Journey Into Darkness garde ces fameuses ambiances et orchestrations. Même si la plupart des morceaux atteignent cinq minutes, Brett Clarin, le maître d'oeuvre de ce projet, ne s'étale pas et nous envoie une rafale de morceaux assez brutaux, toujours fortement teinté d'ambiances spatiales et suffisamment vivant pour ne pas assomer. Ce nouvel album, comme son prédécesseur d'ailleurs, ne se contente pas de blaster comme un malade et sait ralentir le rythme pour installer une ambiance plus écrasante ou contemplative. L'ensemble reste quand même assez violent et quand les blasts s'en mêlent, ça ne plaisante pas. C'est une boîte à rythmes qui s'en charge certes mais sa sonorité légèrement synthétique colle plutôt bien aux ambiances développées par Journey Into Darkness. Et si les orchestrations aux claviers sont très présentes, elles ne prennent pas toute la place dans le mix et laissent les guitares se faire entendre, un bon équilibre qui manque à certains groupes et qui permet de garder l'impact des passages les plus teigneux. L'aspect symphonique est bien là pour appuyer les ambiances là où certains ont tendance à le laisser mener la danse. Journey Into Darkness s'en sert intelligemment et ses mélodies n'en prennent que plus d'ampleur et de pouvoir d'évocation.

Quelques courts interludes instrumentaux viennent couper tout ça en apportant une ambiance d'autant plus symphonique, voire même cinématographique et bien sûr toujours spatiale. Il suffit de voir la pochette de ce nouvel album et celle de son prédécesseur pour comprendre que ce thème a une grande place dans son univers (sans mauvais jeu de mots). "Impossible Universe" nous ramène aux black metal symphonique que l'on entendait régulièrement dans les années 90 et qui se fait bien plus rare aujourd'hui. Pour le reste, Journey Into Darkness propose quelque chose de plus dur que ce style-là, les quelques sonorités death discrètement placées par certains riffs contribuent à lui donner une agressivité que les groupes de la scène symphonique de cette époque n'avait pas. On y trouvait une certaine naïveté dans les mélodies qui n'a pas sa place ici, "Infinite Universe Infinite Death" développant des ambiances plus sombres. Même si l'inspiration spatiale s'entend vite, ce troisième album reste assez teigneux et si les blasts ne sont pas constants, les accès de violence sont suffisamment nombreux pour rendre l'album plutôt méchant dans le genre. En tout cas, l'équilibre avec les ambiances et les mélodies est assez réussi et le fait que l'album ne dure que trente-cinq minutes le rend percutant et efficace. Journey Into Darkness a un certain talent pour susciter l'immersion et produire des ambiances évocatrices, il suffit de se laisser guider et l'espace infini vous apparaîtra dans toute sa splendeur. Le voyage est garanti et ce one-man band se démarque d'autres représentants de la scène black atmo / symhpo / spatiale auxquels des comparaisons seraient inutiles (comme par exemple un excellent trio suisse dont la musique est très différente).

"Infinite Universe Infinite Death" est donc un bon album de black / death symphonique et atmosphérique qui délivre des ambiances prenantes et assez spatiales. Journey Into Darkness évite le piège qui consiste à s'étaler sur des morceaux interminables et garde sa violence et son efficacité. Un troisième album qui fait plutôt bien le boulot, qui dispose d'une bonne dose d'agressivité et d'une certaine puissance d'évocation.


Murderworks
Novembre 2021


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.jidarkness.com