Le groupe
Biographie :

John Garcia est un extraterrestre musical tant il a de projets en cours. Il débute sa carrière en 1989 en formant les Sons Of Kyuss, groupe qui allait devenir une figure emblématique du stoner. Depuis, que ce soit avec Kyuss, Unida, Slo Burn, Hermano, Vista Chino, ou son projet solo, chaque sortie de ce chanteur est un évènement. Son premier album solo, "Garcia vs Garcia", aurait dû voir le jour en Septembre 2008. Finalement, cet album est sorti en Juillet 2014 sous le titre "John Garcia". En 2016, le desert crooner s’entoure d’Ehren Groban (guitare accoustique), de Greg Saenz (percussions) et de Mike Pygmie (base) pour enregistrer un album se voulant entièrement acoustique et reprenant certains des plus grands classiques de Kyuss. Répondant au nom de "The Coyote Who Spoke In Tongues", cet album sort début 2017 via Napalm Records.

Discographie :

2014 : "John Garcia"
2017 : "The Coyote Who Spoke In Tongues"


Les chroniques


"The Coyote Who Spoke In Tongues"
Note : 16,5/20

Quitte à tomber dans les clichés trop mainstream, parfois cela fait du bien de délaisser la lourdeur électrique, la vitesse des riffs ou encore la cymbale crash pour poser ses couilles et ses santiags sur le coin de table. Le mieux est encore d’installer son fessier confortablement au fond de son rocking chair et de ressortir une vieille Gibson poussiéreuse pour refaire vibrer ses six cordes quelque peu désaccordées. Et c’est sans doute là que réside l’essence originelle du rock’n’roll, là et dans le fait d’oublier pour recréer et d’en revenir à l’essentiel : une voix, une gratte sèche et un disque entièrement acoustique…

Du coup, il n’y a là rien d’improbable dans le fait de tomber sur un disque de la sorte sur le site d’un webzine spécialisé metal, d’ailleurs c’est même une obligation, pire un devoir ! Et le représentant, l’élu, ne sera autre que l’esprit stone’n’rollesque de Monsieur John Garcia et son nouveau venu "The Coyote Who Spoke In Tongues". Tout d’abord car la voix de John Garcia c’est également Vista Chino, Unida, Hermano, Slo-Burn mais surtout les légendaires Kyuss. Et rien que cela, ça légitime le bazar ! Et puis merde quoi, il y a du John Garcia sur French Metal parce qu’il y a du John Garcia sur French Metal et que "The Coyote Who Spoke In Tongues" reprend certains titres de Kyuss et en excitera assurément plus d’un ! De ce fait, il n’y sans doute pas besoin d’épiloguer davantage sur le fait que "The Coyote Who Spoke In Tongues" soit le premier album entièrement acoustique de ce grand Monsieur (que ce soit en solo ou pas d’ailleurs) et qu’il s’agit d’une espèce de best-of-compilation-réarrangement du meilleur du meilleur de John Garcia au travers le meilleur du meilleur groupe de ses groupes, à savoir Kyuss (oui, c’est un parti pris !).

Alors non, pas de gros riffs bien lourd au rendez-vous ici et à la limite, peu importe si la qualification de désert rock s’applique encore ou non. Le résultat est là et "The Coyote Who Spoke In Tongues" a ce côté déconcertant de sonner John Garcia tout en explorant à la fois de nouveaux horizons ("The Hollingsworth Session", "Court Order"). Assez naturellement, certains détracteurs diront que c’était mieux avant et qu’il est bien loin le temps du stoner massif qui a fait la renommée de sa voix (pas vrai "Welcome To The Sky Valley" ?), mais Johny Johny semble a priori s’en carrer le coyote dans le sable et le résultat est loin de déplaire ("Give Me 250ml", "Kylie"). En somme, "The Coyote Who Spokes In Tongues" est un condensé acoustique et ambitieux retraçant l’ensemble des presque trente années d’expérience de John Garcia pour l’amener aujourd’hui à l’apogée de sa maitrise musicale et ce, sans crunch ni distorsion pour briller. Presque tous les grands classiques de Kyuss sont ressortis, réexaminés et revisités ("Gardenia", "Space Cadet", "Green Machine", "El Rodeo"). Du coup, il est assez logique de décompter les références, même implicites, à la jeunesse électrisée du Monsieur mais aussi à ses projets parallèles, notamment Unida et Hermano. Toutefois, "The Coyote Who Spoke In Tongues" ne se limite pas à une simple compilation unplugged, mais vient également compléter et surpasser le premier jet solo éponyme de 2014 ("Argleben II", "The Hollingsworth Session"). En fait, rien ne décrira mieux cet album que les propos de l’artiste lui-même : "Ceci est l’album le plus important de ma carrière, difficile et un vrai défi à réaliser, mais il vaut chaque minute de sueur !".

Et c’est clairement ça, "The Coyote Who Spoke In Tongues" est sans doute l’album le plus surprenant de la longue discographie de l’Arizonien et a entièrement sa place aux côtés de "Amusing The Amazing" ou de "Blues For The Red Sun". Avec cet intrépide choix musical, et pour le moins simplement, John Garcia redessine les titres de ce qui l’a fait et le fera vibrer sans doute au mieux : une guitare, sa voix et un putain de disque ! Comme quoi, un peu de piments acoustiques, de cactus et de coyotes peuvent faire un bien fou…


Rm.RCZ
Février 2017




"John Garcia"
Note : 17/20

Tout bon fan de stoner connaît John Garcia. Pourquoi ? Parce que c'est tout simplement le plus talentueux des chanteurs, ayant quasiment atteint le niveau du culte pour certains, qui voient en lui le créateur de ce courant musical. Après avoir participé à de nombreux disques d'amis, il s'occupe enfin de lui en s'entourant à son tour de ces mêmes amis autour de son projet solo. On retrouve donc entre autres sur ce CD : Nick Oliveri (Vista CHino, Queens Of The Stone Age), Danko Jones et Robby Krieger (ex-guitariste des Doors). Bref, du beau monde pour un disque qui est en fait un résumé de la carrière musicale de John Garcia.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien, voilà l'idée : une route droite qui traverse le désert américain, avec des épaves de vieilles voitures sur le bord, au volant d'un HotRod cabriolet, la musique à fond. Le résultat est digne de ce que j'attendais en lançant le premier morceau. John Garcia propose un CD plus que bien composé qui lui ressemble. À la frontière du rock'n'roll classique old school et du stoner, il alterne les morceaux doux et les titres musclés. Mais que ce soit des compos calmes ou plus accrocheuses, elles ont toutes un point commun : le groove !

À 43 ans, John Garcia a pris le temps de se consacrer enfin à lui après avoir collaboré avec ses amis de différentes formations. L'album n'en est que meilleur. On sent nettement la maturité de l'homme qui sait ce qu'il veut et où il veut aller. En homme assez discret, il nous livre un album simple et efficace qui satisfera aussi bien les fans du genre que les curieux de découvrir qui il est.


Nicko
Septembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/johngarciaofficial