Le groupe
Biographie :

Jimm, c'est le projet d'un acharné du rock. Après une dizaine d’années passées dans divers projets et une centaine de concerts dans toute la France, il décide de faire cavalier seul en 2011. S'il est avant tout connu pour son jeu de guitare, entre riffs hargneux et soli pied au plancher, Jimm est un authentique musicien : multi instrumentiste (guitare, basse, piano, chant), il est aussi compositeur et auteur (en français s'il vous plaît). Armé de ses Gibson, il puise ses influences au début des années 90 (Nirvana, Guns N ’Roses, Therapy?) en y associant une approche résolument moderne dans le son (le spectre de Papa Roach et Alter Bridge plane), sans renier sa langue natale (l'influence de Trust est aussi palpable). Fin 2011, il entre au Studio Sainte Marthe du réputé Francis Caste (Bukowski, The Arrs…), accompagné de David Hazet Viloria à la batterie (Tripod). Début 2012, l’album est là, cocktail explosif de heavy rock teinté de punk, épicé par un sens aigu de la mélodie. En résultent douze titres taillés pour la scène. Un line-up est constitué dans la foulée pour défendre l’album en live. Après la signature chez Dooweet Records, c'est la sortie de l'album éponyme le 29 Avril 2013. Et Jimm repart se forger une réputation sur les routes de France. Trois clips extraits du premier sont réalisés et diffusés sur D17. En Septembre 2014, il enregistre son nouvel album qui sort en 2015. Le troisième album, "Distorsion Cérébrale", sort le 30 Novembre 2018 sur le label Juste Une Trace.

Discographie :

2013 : "Jimm"
2015 : "In[can]decence"
2018 : "Distorsion Cérébrale"


Les chroniques


"Distorsion Cérébrale"
Note : 18/20

Si l’on devait présenter Jimm en quelques mots et caractéristiques, voilà comment nous pourrions décrire le personnage : c’est un jeune rebelle, anticonformiste, contre le prosélytisme,  protestataire et chanteur exprimant sa colère, sa révolte avec toute son envie et sa hargne avec pour seule arme son chant et sa guitare. Ce n’est pas rien ! Son style qu’il nous délivre est du hard rock français en y mêlant sa touche personnelle, aisément reconnaissable, qui engendre généralement la grandeur des groupes de rock. Entre son chant mélodieux allant jusqu’à la révolte, poussant sa voix jusqu’à crier à tout bout de champ pour exprimer son rejet ou désaccord. Le tout réalisé dans le respect des mélodies, avec de somptueux solos bien cadrés jusqu’à des solos endiablés sur sa Gibson. Un son pur et aussi saturé garanti ! Guitariste hors pair ou plutôt Gibsonien virtuose de tout ce qui touche aux Gibson Les Paul, il faut aussi noter qu’il s’est formé très tôt à la guitare et au chant. Avec lui, pas de fioriture, c’est simple et direct,  accrocheur et bagarreur (à la limite du chaos ou du KO pour certains) pour que le message passe quoi qu’il arrive dans vos oreilles, ou dans votre cerveau. Fan de rock et de hard rock, vous allez y trouver votre compte et une pépite. La prestation de l’album délivrée est intense et enrichissante. Les compositions sont variées en gardant toujours à l’esprit d’imprégner, de marteler et de faire passer des messages.

Avec "Distorsion Cérébrale", Jimm propose un album sur les thèmes de la société actuelle et veut changer un monde qui ne lui ressemble plus, en clair un monde à son image, et il dessine sa propre vision du monde. En effet, c’est un album engagé, compact, sur les thèmes de l’amour, de l’adultère, de la liberté sous toutes ses formes, de la religion, des élites, du pouvoir. En bref, tout ce qui a trait à la société actuelle. Un monde meilleur mais qui n’en prend pas le chemin apparemment, faisant référence au roman de 1984 de Georges Orwell, comme le titre "Big Brother" de l’album. De l’engagement, il y en a et ce n’est pas pour nous déplaire car avec lui engagé signifie adhésion ou désapprobation. Ses influences musicales sont à la hauteur de son talent, c’est-à-dire multiples. On y retrouvera des influences incontournables, d’AC/DC dans la chanson "Nos Elites", et de Rage Against the Machine pour "La Haine", entre autres. Avec lui, c’est tout le contraire de l’indolence. C’est la révolte permanente sur les thèmes de la société. Quelqu’un qui ne tient plus en place dans la société, et même si cela se veut minimaliste, voire à la limite enclin de candeur, c’est ce qui nous touche le plus. C’est un phénomène original à lui tout seul face à une société conformiste.

Les compositions les plus efficaces et remplies de fougue débutent avec le titre "Big Brother" (le single de l’album affiche une très belle vidéo puissante et réaliste) sans jamais tomber dans le vulgaire. Le refrain en anglais sera la seule liberté prise sur cet album 100% français. Des riffs et des solos riches et d’une fluidité sans égale nous emportent plus loin encore. Ce titre est bien choisi pour qualifier les institutions portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des individus. Dans la continuité, on trouvera "Prêt A Penser", avec une rythmique rapide, virevoltante, sur le conditionnement des personnes, avec des solos entraînants et emballants, des breaks de guitare et de batterie sous un rythme de plus en plus vif et soutenu. Avec "L’Ivresse Du Pouvoir", c’est un son plus heavy et lourd, avec des solos d’entrée de jeu et ce refrain qui nous colle à la peau. On n’arrive plus à décrocher de cette complainte pour notre bonheur, jusqu’à l’ivresse. La rythmique est engageante et les solos rapides. Le refrain reste gravé dans les têtes. Sur le titre "Je Ne Veux Jamais Vieillir", le refrain est nostalgique, le solo saturé rapide et continuel. Une merveille de simplicité sur l’adolescence et ses amours. Enfin, "Distorsion Cérébrale" signe le retour aux fondamentaux de Jimm, avec du gros son de basse, exprimant la complainte par des petites jérémiades sans être larmoyant, et des breaks, avec l’utilisation de la guitare sèche. Le chant ne s’arrête plus en délivrant des cris continus. Avec ce refrain de révolte, comme toujours, jusqu’au cri du rebelle. La pépite concerne la superbe reprise de "La Chanson De Prévert" avec une version plus qu’explosive qui en ravira plus d’un, plus rock, avec un bon martellement avec la basse et la batterie avec une linéarité dans le chant et son timbre de voix rendant le morceau dansant. Une reprise effectuée avec panache. Le rythme est soutenu et très limpide, avec une petite accélération jusqu’au solo endiablé. Enfin, on a droit à une petite démonstration avec le bluesy "Ton Blues Dans La Peau". Le son est très lourd, les riffs bien hardis jusqu’au solo ravageur, et la rythmique est lourde et percutante. Le solo est impeccable, réalisé avec beaucoup de dextérité, inventif, précis et au sommet de la création. Tout y est ! Excellent morceau !

"Distorsion Cérébrale" est un album écrit par la jeunesse et pour la jeunesse d’une maturité exemplaire. Il fallait oser faire aussi une telle reprise de "La Chanson De Prévert", chanson écrite par le maître incontesté de la chanson française, Serge Gainsbourg,  qui lui donne à nouveau ses lettres de noblesse et une nouvelle jeunesse. "Distorsion Cérébrale" est album qui fait du bien, qui apporte un nouveau souffle au hard rock français et qui va compter car il représente bien l’état d’esprit actuel de la société. Album bien écrit, bien produit, solide et efficace…et qui plus est en français. Une très bonne sortie qui n’a pas à rougir de son talent.


Laurent Machabanski
Février 2019




"In[can]decence"
Note : 18/20

J’ai aujourd’hui, les amis, le plaisir de vous présenter "In[can]decence", le nouvel album de Jimm, artiste parisien qui, après avoir pas mal bourlingué  sa carcasse dans de nombreux projets, a décidé en 2011 de poser quelque peu ses valises et de nous offrir sa musique, à savoir un metal / rock saupoudré à souhait d’énergie punk. "In[can]decence" est le deuxième album de Jimm et fait suite à un premier album éponyme sorti, lui, en Avril 2013.

Autant vous le dire tout de suite, si vous aimez la musique énergique, mélodique et hargneuse, eh bien "In[can]decence" est pour vous, on ne va pas y aller par quatre chemins. Quel plaisir encore une fois d’observer un projet musical français d’une telle tenue, je le dis souvent, en France on n'a plus de complexes d’infériorité à avoir, surtout lorsque l’on écoute de telles productions. Si vous ne connaissez pas Jimm, laissez-moi tout de même faire les présentations. Jimm est composé de Jimm à la guitare, à la basse et au chant ainsi que de Fred Quota à la batterie. Jimm évolue donc en duo mais la tête pensante est bien Jimm qui est, comme vous l’avez remarqué, multi-instrumentiste et écrit et compose tous les titres du groupe. "In[can]decence" compte 10 titres pour 37 minutes, comme je le disais, d’un metal / punk énergique, frais, qui fait du bien par là où il passe. Pour ma part, en tant que défenseur de la scène française, je ne peux que saluer le fait que Jimm chante en français, comme quoi, malgré ce que beaucoup disent, notre langue se marie (très) avec le rock.

Je dois vous avouer que je découvre grâce à "In[can]decence", non seulement un artiste, mais également un monde et un univers. Il y a longtemps que je n’avais pas chroniqué un album en l’écoutant à volume 10 chez moi ! C’est pour dire à quel point la musique de Jimm est stimulante ! Et puis quel bonheur d’entendre des textes écrits en français certes, mais bien écrits il faut le dire. J’ai totalement accroché par exemple au titre "Occident Oxydant", complètement dans l’air du temps malheureusement. Jimm mérite vraiment que vous intéressiez à lui, à sa musique. Je ne puis que vous encourager à vous rendre sur le Bandcamp du groupe où vous pourrez découvrir une grosse partie de son travail et bien entendu le soutenir (je suis certain que Jimm se fera par un plaisir de vous dédicacer son travail ; le garçon étant très gentil de surcroît). Côté technique, "In[can]decence" a été enregistré et mixé à Paris et a été masterisé par Jens Bogren s’il vous plaît (Kreator, Opeth, Paradise Lost entre autres) aux Studios Fascination Street. Résultat : un son limpide et puissant.

"In[can]decence", le nouvel album de Jimm, c'est un metal / punk qui a la pêche et où les guitares sont omniprésentes, bref du bonheur en galette de silice ! Avant de finir, mention spéciale au titre "Sur Le Même Modèle" dans lequel, j'en suis certain, beaucoup se reconnaîtront dont bien évidemment votre humble serviteur. Une dernière chose, les amis, et je finirai ainsi : n’écoutez pas ce disque en voiture sous peine d’excès de vitesse !


Vince
Janvier 2016


Conclusion
L'interview : Jimm

Le site officiel : www.jimm.fr