Le groupe
Biographie :

Jenner est un groupe de speed / thrash metal serbe formé en 2013 et actuellement composé de : Aleksandra Stamenković (chant / Sigma Epsilon), Anja Mirković (basse) et Selena Simić (batterie / Nemesis, ex-Æternia, ex-Fandango, ex-Goatmare & The HellSpades, ex-Hadži Prodane Duše, ex-Raskid13, ex-Svilen Konac Project, ex-Vibrator U Rikverc). Jenner sort son premier album, "To Live Is To Suffer", en Février 2017 chez Infernö Records.

Discographie :

2017 : "To Live Is To Suffer"
2020 : "The Test Of Time" (EP)
2024 : "Prove Them Wrong"


Les chroniques


"Prove Them Wrong"
Note : 15/20

D’emblée, je ne sais pas à qui ce "prouve leur le contraire" s’adresse de la part du groupe, mais si cela était en lien avec un besoin de démontrer de quel bois elles se chauffent, disons que les trois membre de Jenner ont réussi leur pari avec ce nouvel album.

Deuxième seulement en onze ans d’existence, "Prove Them Wrong" est un véritable hommage au thrash / speed metal traditionnel. En effet, celui-ci démarre en trombe, dans une explosion de riffs de guitare appuyée par une section rythmique déjantée, le tout n’ayant pas peur de démontrer un certain niveau technique maîtrisé. Sans faire dans le Watchtower ou le Mekong Delta, disons que Jenner s’en inspire tout de même. Dès "Born For Something More", troisième pièce de l’album, un léger changement de cap est réalisé. On demeure dans le thrash, mais cette fois-ci avec une approche plus mélodique, au rythme galopant, rappelant le travail d’Iron Maiden. C’est le moment parfait pour parler de la chanteuse du groupe. La voix d’Aleksandra Stamenković est un mélange entre Pat Bennatar et Ann Wilson, mélodique, mais avec juste assez de hargne pour se combiner parfaitement avec la musique.

Jenner n’hésite pas également à ralentir la cadence, question de diversifier l’offre, mais tout en conservant sa signature thrash et l’incroyable prestance vocale de Stamenković, qui fait également office de guitariste sur l’album. Elle n’est d’ailleurs pas en reste avec à ses côtés la talentueuse Anjan Mirković à la basse et Selena Simić à la batterie. À seulement trois membres (je sais que l’on peut faire des miracles en studio, mais n’empêche), Jenner sait se faire entendre, et cela en partie grâce à une production sans faille très puissance, claire, dynamique mais en conservant tout de même ce petit côté crasse du thrash metal.

Le groupe a connu des hauts et des bas dans les années passées et souhaitons sincèrement que cette fois-ci les filles de Jenner sont là pour rester car leur apport au thrash metal est plus qu’important.


Mathieu
Janvier 2024




"To Live Is To Suffer"
Note : 14/20

Jenner est un groupe de speed / thrash serbe formé en 2013. Il est composé de Andelina Mitic (chant), Aleksandra Stamenković (guitare) et Marija Dragicevic (batterie). Mina Petrovic (basse), présente sur cet opus, a quitté le groupe depuis. Leur premier album "To Live Is To Suffer" est sorti le 20 Février chez Infernö Records.

Il faut l’avouer, les femmes, ce n’est pas ce qu’il y a de plus courant dans le metal en général. Et pourtant, nous retrouvons quand même certains groupes uniquement féminins, et ça fait plaisir à voir ! C’est ainsi que nous en venons à Jenner, qui commencent à faire parler d’elles dans la scène speed / thrash old school. C’est avec curiosité que je démarre l’écoute de cet album, qui commence par "Factory Of Death". Effectivement, on ne nous avait pas menti, le riff de guitare au son cradingue est speed comme il faut, simple mais efficace. En revanche le chant m’enchante moins, Andelina semble pousser sur sa voix, le résultat est un peu faiblard. Dans l’ensemble, "Factory Of Death" est un morceau sympathique, mais du fait de sa relative banalité, ne casse pas trois pattes à un canard. "Hear The Thunder Roar" qui le suit est du même acabit, il est trop bateau pour être inoubliable. Le potentiel de Jenner est cependant palpable ; musicalement c’est de très bon niveau, elles pourraient sans aucun problème se démarquer un peu plus, mais surtout pousser plus loin leurs compositions. Et en effet, "Demon’s Call" nous réveille déjà un peu plus ! L’intro de pas moins d’une minute est un enchaînement de riffs guitare / basse, puis d’un solo qui vient magnifier le tout. La rythmique hypnotique est tout simplement terrible, sur laquelle le chant parvient tant bien que mal à tenir le cap. Ne soyons pas trop dur, nous avons là un titre qui s’inscrit dans la lignée speed / thrash de la bonne époque, et qui fera sans aucun doute secouer toutes les tignasses.

Globalement, et il me coûte de le dire, tout l’album se déroule de manière inégale. Nous nous retrouvons avec des morceaux très bons tels que "On The Judgement Day", où le tempo et le phrasé incisifs sont très catchy. Les chœurs portés par les musiciennes apportent une petite énergie thrash de la vieille école, comme on aime. La puissance rythmique est le cœur de travail de Jenner, qui de ce point de vue n’a strictement rien à envier à des formations plus vieilles. Chapeau ! "How Deep Is Your Greed" est tout aussi jouissif, si ce n’est qu’il est encore plus thrash dans les riffs et l’ambiance générale. Une réelle dynamique est créée dans ce morceau, portée en grande partie par les chœurs qui scandent inlassablement "How Deep is Your Greed !", en contraste avec le chant assez grave et sombre. Le pont suivi d’un solo mélodique ne sont pas sans rappeler les Américains de Heathen, et c’est un beau compliment qu’il faut voir là ! Mais comme je le disais, qui dit inconstance, dit morceaux moins efficaces que d’autres… c’est hélas le cas pour "The Heath Is Coming Again" ou encore "Silent Killer" qui se perdent dans les méandres heavy / speed / thrash, et manquent ainsi d’identité pure et bien définie. On a l’impression que le groupe se cherche encore, il tâte le terrain de ces différents styles pour en extraire leur essence. Or le cocktail est un peu empoisonné, on a plus l’impression d’une expérimentation qu’une œuvre réellement achevée. Cependant l’album se termine sur une meilleure note avec "Opened (On The Table)", qui nous transporte dans sa cadence effrénée, où la batterie et la guitare tapageuses mènent la barque d’une main de maître.

"To Live Is To Suffer" est un album qui a de quoi rendre indécis. Certaines compositions savent parfaitement où aller, tandis que d’autres naviguent en eaux troubles, nous avons du mal à nous accrocher à elles. Gardons tout de même en tête qu’il s’agit du premier opus des Serbes, il convient donc d’être un peu plus indulgent. Ainsi, "To Live Is To Suffer" présente quelques faiblesses mais est tout de même convenable. Une nouvelle jeune formation que je conseille de suivre !


Candice
Mai 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/jennerserbia