Le groupe
Biographie :

J.B.O. est un groupe allemand de fun metal (le groupe lui-même se nomme ainsi) fondé en 1989 venant de Erlangen (Allemagne). Le groupe est alors fondé par Vito C. et Hannes "G.Laber" Holzmann pour ne faire qu'un projet parallèle et à l'origine pour une seule apparition au festival Newcomer d'Erlangen. Le nom originel du groupe était James Blast Orchester. En raison d'un conflit juridique avec la maison de disques de James Last, le groupe a dû changer son nom en 1996 en une forme abrégée (J.B.O.), nom encore utilisé actuellement, parce qu'il existait prétendument un risque de confusion.

Discographie :

1995 : "Explizite Lyrik"
1997 : "Laut!"
1998 : "Meister Der Musik"
2000 : "Sex Sex Sex"
2002 : "Rosa Armee Fraktion"
2004 : "United States Of Blöedsinn"
2007 : "Head Bang Boing"
2009 : "I Don't Like Metal... I Love It"
2011 : "Killeralbum"
2011 : "Happy Metal Thunder"
2014 : "Nur Die Besten Werden Alt!"
2016 : "11"
2018 : "Deutsche Vita"
2019 : "Wer Lässt Die Sau Raus?!"
2022 : "Planet Pink"


Les chroniques


"Planet Pink"
Note : J.B.O./20

J.B.O. est de retour ! J.B.O, le groupe allemand, pas le catcheur texan. D’ailleurs, le catcheur c’est J.B.L (tocard !). Et forcément, un album commençant en singeant le "Blue (Da Ba Dee)" ne pouvait être autre qu’un bon album (un bon album de J.B.O., mais un bon album quand même). J.B.O. c’est quoi ? Un truc qui a, un jour, rencontré le metal et en est tombé amoureux. C’est pas moi qui le dis, c’est le groupe lui-même ("Metal Was My First Love"). Et la suite ? Ça appartient à la légende. En fait, ce n'est pas J.B.O. qui a rencontré le metal, mais le metal qui a rencontré J.B.O.. Et de là… Bah de là… Tout est parti en vrille. Mais, on aime bien.

J.B.O. ça part dans tous les sens, surtout du metal of the past vers le metal of the future. Mais surtout, J.B.O. c’est le fun-metal par excellence. Même si J.B.O. c’est des mecs qui scandaient il y a quelques années "I Don’t Like Metal", J.B.O. a commencé ses pérégrinations en 1989. Soit à l’heure où la Germanie se livrait surtout aux musiques froides et militaires. Autant dire que, de base, J.B.O. ne partait pas réellement gagnant. Beaucoup trop d’années plus tard, J.B.O. est toujours là à faire du J.B.O. et répandre avec grand plaisir ses idioties, pour le grand bonheur des gens qui en ont plein le cul de ce monde un peu trop sérieux. Et "Planet Pink" dans tout ça ? Rien à voir avec la chanteuse américaine ou "So What", "Planet Pink" c’est voire le monde, la vie et surtout J.B.O. en rose. Complètement décalé, bariolé, étiolé et plein de trucs en “é”, ce nouvel album (ou “supplice” pour certains) pourrait se définir bassement comme du Ultra Vomit en allemand, ou du Tankard en pas speed du tout. Mais chacun s’accordera à dire qu’il est difficile de s'empêcher de rire face à "Rockmusik Hat Mich Versaut" et cet accent caricatural de Basse-Saxe (ou de Haute, mais on s’en fout).

Douze titres, quarante-trois minutes durant lesquelles J.B.O. fait du J.B.O.. Alors, c’est aussi festif que la fête à la saucisse en Bavière, c’est tout sauf aussi martial que leur drapeau tricolore, mais c’est (presque) aussi efficace que la Mannschaft (enfin plus période 39-45 que Mondial 2018). Bref, on a tout dit. Et, au passage, Nanowar Of Steel c'est nul.


Rm.RCZ
Octobre 2022




"Deutsche Vita"
Note : 15/20

Cela fait désormais plus de trente ans que J.B.O., James Blast Orchester pour les intimes et JBO pour les pressés, nous abreuvent de son fun-metal en provenance directe d’Erlangen (Allemagne). Cela doit faire tout autant qu’ils déblatent des conneries dans la langue de Goethe, qu’ils se tringbalent en costume de tyrolien rose et qu’ils abusent certainement de plus d’une substance illicite. Pour le reste, J.B.O. a mené une carrière plutôt normal (ou pas) en proposant plus d’une dizaine d’albums studio, quelques lives et surtout en ayant fêté son anniversaire au Summer Breeze, au Wacken ou encore au Dechsendorfer Weiher. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui J.B.O a bien dépassé son 30 Halbe, puisqu’il est désormais à 60 Halbe, il n’en a plus rien à cirer des reprises lui ayant été attribuées par erreur et plus globalement de toutes les tendances actuelles. Ce qui fait qu’aujourd’hui J.B.O. accouche d’un "Deutsche Vita" qui ne se classera nulle part mais qui est sacrément tripant, rien que cela !

"Ah sacré graal !" qu’ils s’écriaient nos couillons des Monty Python, "Archt mein führer" qu’il esquissait De Funès dans quelques bariolades cinématographiques et désormais "Mais qu’est-ce-que c’est ce délire ?" s’écriera le commun des mortels. Et si Alain Finkielkraut leur répondrait très calmement "Mais taisez-vous, taisez-vous" parce qu’il écoute la chose, "Deutsche Vita" n’en reste pas moins une expérience très originale et étrange, comme n’importe lequel de ses prédécesseurs. Quoi qu’il en soit, réussir à caser "Alain Finkielkraut" dans une chronique c’est fait, alors essayons de parler musique désormais (d’ailleurs, je me suis toujours demandé, "Finkielkraut" ça vaut combien au Scrabble ?). A l’instar de son artwork, "Deutsche Vita" entend certainement clamer son amour de la porte de Brandebourg et redonner à l’aigle national toute sa grandeur d’antan en lui filant une guitare fuchsia. Le résultat est que ce nouvel album est totalement déjanté, complètement inclassable, étrange, pour le moins original mais il donne une pêche incommensurable avec cette impression omniprésente d’être à la fête de la saucisse avec une choppe dans chaque main et une große fraulein sous chaque bras ("Nur Geträumt", "Wer Ist Der Fahrer", "Grande Finale"). J.B.O. mixe donc comme à son habitude un peu n’importe quel genre avec n’importe quel autre genre, nous passons donc par un assaisonnement metal-folk-musique traditionnelles-heavy-rock-fanfare du coin-tyrolien pour un truc qui faisait du Kontrust bien avant Kontrust (pour donner un exemple que tout le monde connaît). Pour la suite, bien évidemment, cet album est à prendre avec quelques degrés (que ce soit d’humour ou de pissette boche). Alors, pas vraiment besoin du Guide Michelin pour arpenter la Germanie de cette façon, il suffit simplement de se laisser guider par "Karneval In Sodom", "Deutsche Vita", "Wickie" ou encore "Ich Will Spaß" !

Faisons court, faisons simple et affirmons que ce nouveau J.B.O. donne aisément de quoi filer la bonne humeur à Olga, apporter une Kartoffelpuffer à Helmut et dire "Halo, ich liebe dich" de façon assez nasale à n’importe quel sympathisant du SPU. Mais là rien d’exceptionnel, "Deutsche Vita" suit le délire ambiant et continu de ces allumés de l’Outre-Rhin donnant dans l’amusement auditif pour des soirées festives. Pour la fin, enfile donc un maillot de la Mannschaft, un ensemble tongs-chaussette et laisse-toi embrigader dans le camping le plus proche (mais attention, pour aller pêcher, t’auras pas le droit au short, juste au caleçon)...


Rm.RCZ
Juillet 2018




"Nur Die Besten Werden Alt!"
Note : 17/20

J.B.O., voilà une formation qui, depuis sa création en 1989, aura su composer à la fois avec l'humour et le metal. Ce qui à la base devait être un groupe one-shot pour un concert s'est transformé en véritable projet qui, cette année, fête ses 25 ans de carrière ! La formation allemande originaire d'Erlangen en Bavière nous propose aujourd'hui son dixième album "Nur Die Besten Werden Alt!" avec le soutien et le concours du label AFM Records.

Autant le dire tout de suite, le groupe a beaucoup d'humour et il le fait savoir. Regardez un peu d'emblée le visuel de l'album, vous connaissez beaucoup de groupes de metal qui s'habille en rose ? Il n'y en a pas beaucoup... Mais J.B.O. n'a qu'un but : nous faire, vous faire, passer un agréable moment en leur compagnie. Malgré les années, les nombreuses récompenses outre-Rhin (ce n'est pas en France que l'on récompensera un groupe de metal), les quatre membres de J.B.O. ont la gnaque, l'envie et cet album fait du bien. Avec J.B.O., on sort des sentiers battus, on est entraîné dans une farandole musicale qui va du bon heavy metal avec le titre "Vier Finger Für Ein Halleluja" qui ouvre l'album à la grosse parodie (mais très sérieuse) du "Life Is Life" d'Opus en "Death Is Death" ou l'étonnante reprise du classique d'Alice Cooper "School Daze" en version allemande qui devient "Schule Aus". Et c'est comme ça durant tout l'album. Comment dire ? Cet album est un réel plaisir, on rirait presque, mais ça serait sincèrement manquer de respect à J.B.O. tellement le groupe s'applique à donner un côté presque novateur et surtout très surprenant aux morceaux. Vous voulez du fun, en voilà ! J.B.O., entre les morceaux, a placé d'habiles passages parlés, sortes d'interludes un peu comme si un enfant posait des questions à son père (un peu à l'image du titre "The Warrior's Prayer" de Manowar), sauf que là c'est Vito et Hammes, les membres historiques de J.B.O., qui s'y collent, je vous laisse imaginer le reste... En somme, le groupe s'éclate, et est à fond dans son délire. La production est claire, limpide, le metal de J.B.O. claque nos enceintes comme un fouet sur un sado-maso en manque de sensations fortes...

J.B.O. est vraiment un o.v.n.i musical, malgré ses 25 ans de carrière il aura fallu que je les découvre en 2014, et peut-être qui sait vous aussi. Si vous les connaissez, ce nouvel album vous ravira, c'est certain. Ne boudez surtout pas votre plaisir, laissez-vous convaincre par de ce disque de fun metal, il a des effets curatifs, croyez-moi. Jetez une oreille au titre "Mittelalter", je ne vous en dis pas plus... Comme ils le disent si bien, "We don't like metal, we love it" !


Vince
Septembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.jbo.net