Difficile de ne pas lier Liimatainen avec son travail au sein de l’ancienne formation de power metal Sonata Arctica. Membre fondateur du groupe, celui-ci les a quittés depuis maintenant plus de quinze ans, suite à la sortie du controversé "Unia". Aujourd’hui, le prolifique guitariste est surtout reconnu pour son apport avec Insomnium, The Dark Element (avec Anette Olzon) et Cain’s Offerin (avec Timo Kotipelto de Stratovarius).

Tout comme Ayreon le fait de son côté, Liimatainen tente d’adapter sa musique au profil du chanteur avec lequel il collabore, avec plus ou moins de succès. "All Dreams Are Born To Die" avec Tony Kakko au chant, se veut une pièce mid-tempo typique des morceaux les moins intéressants de Sonata Arctica. Sur "Breathing Divinity", la voix de Björn Speed Strid (Soilwork) n’est exploitée que pour sa facette claire. C’est cependant lorsque la voix des chanteurs est poussée dans des avenues méconnues de ceux-ci que la magie opère, comme sur l’aérienne et épique à la fois "Who Are We" chantée par Timo Kotipelto.

Certes cet album solo de Liimatainen ne réinvente pas la roue du power metal, mais c’est lorsque celui-ci s’aventure du côté du AOR comme sur le morceau avec Pekka Heino que l’on découvre une facette peut-être méconnue de Jani, et l’on réalise que celui-ci possède une sacrée oreille pour produire des chansons aux refrains mélodiques et accrocheurs. Certains, dont moi, je l’avoue, se seraient attendus de la part de Liimatainen à un album de pur power metal, ce qui n’est vraiment pas le cas. Celui-ci, au final, explore plusieurs influences du metal melodique, du power metal, et même du AOR comme je le mentionnais plus haut. Est-ce que l’originalité est au rendez-vous ? Pas vraiment, c’est certain. Par contre, l’on peut saluer les efforts de Jani pour produire un album des plus diversifiés, sans trop se répéter. D’ailleurs, un autre des meilleurs moments est la chanson "I Could Stop Now", avec Anette Olzon au chant, avec son approche techno-folk rappelant certains albums solos de Anneke Van Gersbergen.

Il y a une chose qui m’a frappée à l’écoute de cet album et qui concerne l’instrument de prédilection de Jani directement. Virtuose de la guitare, Liimatainen est plutôt effacé sur son album, laissant plutôt la place entière aux chanteurs et autres instrumentistes. Les amateurs de la six cordes remarqueront également que les solos sont plutôt rares. Et que dire de Liimatainen lui-même au micro ? Il est pour le moins intéressant de l’entendre, sa voix possédant un petit côté metal gothique feutré et fort agréable.

Cet album s’adresse donc aux amateurs de metal mélodique principalement ainsi que ceux qui apprécie le power metal fait différemment. Pour ceux qui auraient espéré un retour aux sources de Sonata Arctica, désolé, ce sera pour une autre fois.