Le groupe
Biographie :

Jack Face, groupe de Salon de Provence formé en 2004 distille un thrash metal aux influences multiples, bien que les grooves de Pantera, Entombed et Mastodon soient essentiels, les membres du combo sont également marqués par le rock'n’roll à l’huile de vidange, le metal extrême instable et même le jazz rock sirupeux. Forts de leurs deux premières démos enregistrées en 2005 et 2007 et de nombreux concerts, les Jack Face sortent en 2010 leur EP éponyme 5 titres et confirment leurs intentions. En Octobre 2011, Jack Face enregistre son premier album, "Strange Birds", en compagnie du producteur Terje Refsnes (Carpathian Forest, Nightmare, Trail Of Tears…) au Sound Suite Studio. L’artwork est signé par Slo, dessinateur de la BD Metalmaniax. En 2017, Jack Face revient avec un second album, "Golden Cage".

Discographie :

2010 : "Jack Face" (EP)
2012 : "Strange Birds"
2017 : "Golden Cage"


Les chroniques


"Golden Cage"
Note : 16/20

Qui n’a jamais rêvé de s’improviser psychanalyste et de lire dans les pensées d’un inconnu comme dans un livre ouvert ? Personne ?! Et bien, aujourd’hui, "Golden Cage" de Jack Face (du moins son artwork) nous en donne la possibilité ! Le patient du jour nous livrera ses états d’âme, ses sentiments, ses pensées et ses désirs, et le gusse est quand même sacrément dérangé. En fait, à en croire la pochette de l’album, deux choix s’offrent à nous. Soit nous considérons notre bonhomme comme un brillant activiste engagé en fouillant ses pensées telles que "guerre, environnement, centrales nucléaires, naufrages, marées noires", soit d’un autre côté nous considérons notre gugusse comme un bon gros beauf avec ses aspirations "foot, porno, fric, call of duty ou encore AK47". Personnellement, loin de voir une pomme golden dans notre gars, je préfère considérer notre protagoniste, comme un cliché beauf ! En plus, il y a encore la fille aux allures un peu facile et surtout aux trois nichons de l’album précédent, "Strange Birds" (pour rappel, celle de l’EP "Jack Face" n’en avait que deux…). Quoi qu’il en soit de la poitrine de certaines de ses protagonistes, l’artwork de "Golden Cage" a de quoi rendre Dora l’exploratrice addicte aux verges et envoyer les G.I. ricains mater des triples-nichons à Hiroshima. L’écoute de "Golden Cage", quant à elle, a de quoi rendre Babouche adepte du gonzo-bondage-SM et emmener Céline Dion en croisière sur l’Erika…

Passé la surprise de la première vue, se dresse désormais la surprise des premiers décibels. Entrons donc dans le vif du sujet et abordons plus en détails l’écoute (ou plutôt les multiples et plaisantes écoutes !). Et c’est "Fear Trooper" qui se voit conférer la petite tâche d’ouvrir la cage et de démontrer la belle couleur dorée qui giclera de ce "Golden Cage". Le moins que l’on puisse dire est que notre soldat de la peur multiplie les explosions et promet de nombreux envois de purée pour la suite. Niveau son, si la boussole d’or était à la croisée des mondes, Jack Face lui est à la croisée des genres. Mêlant death, technique, atmosphérique voire (légèrement mais très très légèrement) black, Jack Face est un melting-pot original prêt à envoyer un sacré bordel ("Coward Town"). Comme son artwork le laissait présager, on ne sait pas trop où caser "Golden Cage" sans doute dans la catégorie "espèce de death metal futuriste, à la limite de l’avant-gardisme parfois, avec son lot d’ambiances, de cris chelous et de gros riffs" tandis que Jack Face se retrouverait dans celle des "fous dangereux à interner d’urgence"… Quoi qu’il en soit, nos bonhommes en ont dans les tripes, dans les nuques et un peu trop dans le cerveau ! Y'a du growl, du blast, des solos et de la caillasse ("I’m Coming To School To Destroy You !").

"Golden Cage" sonne bien plus mature et abouti que le reste de la discographie de Jack Face ("No Turning Back". Même si le son a clairement été travaillé vis-à-vis des précédentes sorties, l’empreinte Jack Face est toujours présente (elle est même bien plus perceptible d’ailleurs). Contrairement à son artwork presque grand guignolesque et à ses lyrics assez délurés, "Golden Cage" interpelle par le sérieux de sa composition et la technicité des enchaînements ("What Do You Need ?"). La durée des morceaux est également impressionnante, seul l’interlude musical languissant tendrement entre les jambes d’une demoiselle pointe en deçà des cinq minutes ("Between Her Legs…"). Malgré cette durée pouvant paraitre assez importante pour certains (un total de quarante-cinq minutes), l’écoute passe relativement rapidement, "Golden Cage" arrive à transporter facilement le tympan tandis que Jack Face démontre entièrement la maîtrise de son propos. L’oreille se régalera d’ailleurs de certains passages qu’elle retiendra pendant un petit bout de temps ("Animal", "One Choice"). En fait, Jack Face est une vraie surprise, "Golden Cage" se plaît à retourner le cerveau par le côté inattendu et saugrenu des enchaînements ou des variations d’ambiance, mais surtout "Golden Cage" est un trip complètement improbable bien souvent à la limite de l’expérimentation (auquel il faut bien évidemment succomber plusieurs fois).

Jack Face, c’est un peu ce qu’il se passe lorsque ton disque dur sature de porno, de nanars d’action et de metal. Une sorte de mélange explosif et un peu what the fuck sur les bords. Bref, comme son artwork, "Golden Cage"t’éclate le cerveau et te fait une petite opération à crâne ouvert pour t’injecter son esprit tordu où Ronald McDonald règne aux côtés d’Angela Merkel et du Monopoly. En plus, les (presque) derniers lyrics de l’album sont fantastiques "You shit, you burp, you fart ! You’re using your ass hole like a trumpet !" ("Awaken"). Alors si toi aussi tu pues, tu pètes, tu prends ton cul pour une trompette, Jack Face est pour toi !


Rm.RCZ
Mai 2017




"Strange Birds"
Note : 17/20

A l’heure des téléchargements numériques, j’ai beau essayer d’être moderne je n’en reste pas moins toujours admiratif quand je reçois un vrai CD avec une pochette terrible ! On a beau dire mais ça donne vraiment envie d’ouvrir ce boîtier pour y découvrir une atmosphère, un univers. En se penchant davantage sur la pochette j’ai pu apprendre qu’il s’agissait du talentueux Slo qui officie pour la BD "MetalManiax" qui est le responsable de cette pochette génialissime. Surtout quand on voit que c’est une autopro'd, on se dit qu’on ne va pas être déçu à l’écoute de cet album et que Jack Face a décidé de frapper fort. Une motivation sûrement décuplée suite à leur victoire au tremplin de l’Usine à Istres leur permettant de faire une première partie pour un groupe émergeant, Lofofora, peut-être que vous connaissez… (bah quoi, on peut faire un peu d’humour dans les chroniques quand même !) Voilà le décor est planté, concentrons-nous maintenant sur le son ! Alors je dirai "bim" et re-"bim" et re-claque dans la tête et wouah ! Une bière pour récupérer et on continue la distribution de claques ! C’est du lourd, du très lourd ça pulse sévère ! L’ensemble du disque est cohérent, une seule direction : la pulse ! Les riffs se succèdent aussi destructeurs les uns que les autres. Les titres "Excess", "Stink", "Back To Front" ont musicalement des influences solides façon Pantera, Slayer, Indust, In Other Climes pour l’énergie des riffs et la voix, des sensations grâce aux refrains doublés de Black Bomb Ä, du groovy à l’ancienne esprit Suicidal Tendencies. "Radiant Sun" surfe avec du Cannibal Corpse pour l’ambiance brutal death core. "Strange Birds" sonne aussi puissant que Mastodon, aussi groovy qu’un Hendrix ayant pris une dose de Machine Head, un break aussi puissant qu’un "Bullet In Your Head" de RATM. "Ethanol" ressort davantage comme un titre metal progressif dans sa construction très large, des solos qui scotchent grave, des changements d’atmosphère au fil du morceau sans tomber du tout dans la démonstration de notes non plus. "Deleted" offre un riff d’entrée Deftonien qui attire direct, ça pulse de suite façon death à la Exhorder, on ne risque pas de s’ennuyer avec les Jack Face ! "Squalid Skin" vient nous achever au cas où on serait encore debout ! Du riff assassin à la Lamb Of God, des pulses punk hard core et black metal au fil de ce petit bijou. Je les verrais bien chez Nuclear Blast comme label, enfin je dis ça je dis rien… L’album est dans sa globalité très bon, le niveau musical de haut niveau, une autoprod' vraiment accomplie, un énorme big up pour ce groupe sincère. Merci.


Unam
Avril 2012


Conclusion
L'interview : Dim

Le site officiel : www.facebook.com/metaljackface