Le groupe
Biographie :

Iwrestledabearonce (plus connu sous le diminutif iWaBO) est un groupe mathcore américain formé en 2007 à Shreveport, en Louisiane, et actuellement basée à Birmingham, en Alabama. Ils ont sorti un EP et un album complet, et ont fait des tournées avec August Burns Red, The Dillinger Escape Plan, Dance Gavin Dance, The Human Abstract, Blessthefall, Fact, Greeley Estates, Sea Of Treachery, Enter Shikari, Winds Of Plague, All Shall Perish, Vanna et Horse The Band. Leur musique, assez inclassable, se situe entre le deathcore, le grindcore et le death metal technique. En l'espace d'un EP, ils ont connu un succès grandissant, notamment grâce à leur aisance technique dans les solos ou encore grâce à leur paroles loufoques ("Tastes Like Kevin Bacon"). Point caractéristique de ce petit groupe, la présence d'une chanteuse, rare dans ce style musical.

Discographie :

2009 : "It's All Happening"
2011 : "Ruining It For Everybody"
2013 : "Late For Nothing"
2015 : "Hail Mary"


Les chroniques


"Hail Mary"
Note : 16/20

Drôle de nom pour un groupe que celui de "j'ai combattu un ours une fois". Passons sur l'anecdote ridicule qui a abouti à cela, et concentrons-nous tout de suite sur la musique produite par ce groupe américain venu de Louisiane. Si je vous dis qu'il s'agit d'un groupe à chanteuse, vous risquez de prendre peur, mais quelle erreur vous feriez alors. En effet, "Hail Mary" est un album à classer dans la catégorie mathcore (ouais voilà, pire que du grind !), faisant appel à tous les aspects les plus perchés du metal, pouvant switcher du néo au grind en quelques secondes.

IWABO a beaucoup évolué depuis sa dernière production, "Late For Nothing" (2013). Pourtant, cette appréciable évolution était prévisible. On sentait déjà une volonté d'abandonner leur côté n'importe'core electro-vomito-destroy pour enfin faire de la vraie musique. Alors certes, si vous commencez par écouter un morceau comme "We All Float Down Here", vous risquez d'y laisser quelques neurones, tout en prenant une sacrée biffle sur les tympans. Bon perso, un morceau comme celui-ci ou même le premier, "Gift Or Death", j'accroche direct, ça m'a un peu fait penser à Department Of Correction (Kaotoxin). Mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est que IWABO est capable de tout faire, ce qui permet aujourd'hui d'aboutir à un album vraiment complet. Le talent de chacun de ses musiciens a l'occasion de s'exprimer pleinement, et leur chanteuse (Courtney LaPlante) saura hurler, growler et même, OH MON DIEU, chanter d'une voix douce et délicate. Moins crade que Candace Kucsulain (Walls Of Jericho), elle m'a immédiatement fait penser à Otep Shamaya (Otep), notamment pour son extrême polyvalence au micro. Et cette polyvalence se ressent sur toute la musique d'IWABO, tout au long de l'album. Ils sont capables de nous rappeler d'excellents groupes, qui n'ont en commun que le plaisir qu'on a à les écouter, allant de Mudvayne à Coal chamber, en passant par de nombreux groupes de metalcore plus classiques, comme The Dillinger Escape Plan. Pour l'accompagner, on peut notamment faire confiance à des riffs totalement triturés, psychédéliques, ce qui risque d'ailleurs d'en surprendre plus d'un, pour le meilleur comme pour le pire. Le pire, parlons-en. Alors que tout semble se dérouler pour le mieux, on se prend un genre d'electro-pop-dubstep sur la gueule, comme le morceau "Doomed To Fail Pt2" qui, selon moi, n'a strictement rien à faire sur une production metal. La délicieuse voix planante de notre chère Courtney n'y change rien, cette piste n'a définitivement rien à faire là. Son chant clair m'a d'ailleurs fait penser à la voix de Shakira, pour vous dire à quel point le niveau tombe bien bas... Malheureusement, ce type ne passage n'est pas assez rare, surtout dans la seconde moitié de l'album, où un excellent titre peut vite être gâché, comme "Trips" par exemple.

Au final, on pardonne aisément ces quelques travers, et de cet album, on ne retiendra que le principal : IWABO se met enfin à faire de la vraie musique, du vrai métal. Alors certes leur talent aboutit sur quelque chose d'assez déglingo, mais on ne peut que saluer cette charmante originalité et savourer pleinement ce déchaînement matho-grindcore tendance ultra noisy / méga sexy !


Grouge
Juin 2015




"Late For Nothing"
Note : 16/20

Wow, mais ce nom est compliqué !! Déjà, il est quasiment impossible de le prononcer entièrement et parfaitement la première fois, mais en plus de cela, il est assez difficile à retenir. C'est sûr, pour faire compliquer, ça l'est ! Toutefois, cela ne leur a pas empêché de les faire connaître et de faire grimper leur côte de popularité ! Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que leur musique plaît, paraît-il. C'est ce que l'on va voir !

Selon le groupe, leur musique se classe dans le core et dérivés. Il est constitué d'une chanteuse qui, bordel, a une sacrée voix ! Dotée d'une puissance extrême, cette nana décoiffe ! Elle monte haut dans les aigus et elle tient bien les notes sur la longueur ! On sent qu'il y a du travail là-derrière ! Ses notes semblent être sorties des profondeurs de son âme, et de plus elle semble ne pas s'en fatiguer ! C'est sûr, cette demoiselle a de la voix, et c'est le cas de le dire ! Ecoutez "Thunder Chunky", et vous vous en ferez une idée ! Toutefois sur "Letters To Stallone", lorsqu'elle ne chante pas dans les extrêmes, bien qu'elle ait une jolie voix, sont chant paraît plat, sans charme. C'est bien dommage. Aurais-je oublié de vous dire qu'elle growle aussi ? Oui, cette nana fait tout tout tout avec sa voix ! Mais elle est quand même plus appréciable dans son chant clair. Elle porte mieux les notes aigues, et finalement peut-être que sa place serait plutôt dans un groupe symphonique ? En tout cas, sur "Snake Charmer", on ressent les influences metal prog qui délaissent clairement le core. Ils font un peu de tout, c'est très éclectique, très varié. Sur le morceau "Boat Paddle", cette fois-ci la chanteuse s'essaie à un nouveau mode de jeu, les trémolos. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit des notes où un effet de vibration se fait entendre. Ca rajoute un petit plus à la chanson. Mais si je cessais de parler un peu d'elle pour me concentrer sur la musique en elle-même ? Finalement ce ne serait pas une si mauvaise idée !

L' alliance du timbre growlé avec le timbre claire féminin en fait une force pour le groupe, une originalité. Surtout lorsque l'on sait que ces voix constituent une seule et même personne. Quand on l'entend, on s'imagine que sur scène, en live, celle-ci est en avant, tandis que les zicos sont eux, malheureusement en retrait. Elle a une telle prestance, une si forte personnalité qu'on ne voit et n'entend qu'elle. Mais si on se concentre bien, on entend le travail fourni par les musiciens qui ne se reposent pas sur leurs lauriers. Non, ils sont bel et bien là, et s'adonnent à leurs instruments de façon à ce qu'ils soient habités par la musique qu'ils jouent. Sur "Firebees" par exemple, on entend bien le batteur, qui mine de rien, s'acharne comme une bête sur sa batterie ! Il ne se repose pas, il donne tout ce qu'il peut. Le batteur est essentiel dans leurs productions musicales. Malheureusement trop effacé, il constitue un élément majeur dans le groupe. De plus, dans le groupe il n'y a non pas un, mais deux gratteux. Et ces deux-là, forcément, ne sont pas dispensables. Ils font beaucoup, une grande partie des morceaux. Sur la version CD, ce n'est peut-être pas flagrant, mais lorsque l'on regarde des lives de ce groupe, on voit bien que ces deux hommes se lâchent complètement, qu'ils prennent leur pied sur scène et surtout, qu'ils envoient la musique !

Pour défendre cet album, on ne peut passer à côté de l'incontournable "Carnage Asada" car comme le titre l'indique, il s'agit d'un vrai carnage musical ! Les cordes se livrent à des sonorités grinçantes qui font devenir fou ! C'est si strident que rien qu'à l'écoute, ce morceau achève. "The Map" est tout aussi renversant. C'est du son qui te retourne la tête, l'estomac, le coeur. Tu ne peux y échapper, lorsque les vibrations des sonorités te prennent. Et lors des pauses marquées par le chant doux et reposant de la chanteuse, tu te dis que le calvaire est enfin fini. Mais attention, il finit toujours par vous rattraper...

D'autres morceaux figurent sur l'album, mais je n'ai rien de plus à rajouter puisqu'ils se rapprochent de près aux morceaux précédents. Finalement, le groupe essaie de jouer les grands et de créer des morceaux d'un nouveau genre à l'aide de plusieurs influences (core, prog...) mais ils ne créent rien du tout, ayant des concurrents bien plus importants. Ainsi, ce qui démarque ce groupe plus qu'un autre et qui les projette vers la lumière, c'est bien la chanteuse qui en impose avec sa double personnalité (growl / clair). Comme quoi, les nanas font toute la différence, et ça ne se discute pas.


Cassie
Août 2013




"Ruining It For Everybody"
Note : 11/20

Bon alors que dire… techniquement, ces mecs (et cette fille), c’est le haut voire le très haut du panier, ça c’est sûr, ça balance sec entre du deathcore, des riffs limite grindcore et un truc très technique ! Une production assez puissante et bien foutue. Les Ricains, forts d’un premier EP sorti en 2008 et d’une somme de concerts intéressants avec des groupes comme August Burns Red ou encore The Dillinger Escape Pan, balancent toute leur science de la (dé)composition. Alors oui Krysta a plus de couilles que n’importe quel mec et derrière, la partie instrumentale individuellement, fait flipper : breakdown par ici, death technique par là, harmonique en-veux-tu, dissonance en-voilà… Mis bout à bout, toutes les parties sonnent quelquefois un peu bizarrement. "Mathcore" qu’ils appellent ça... ouais, vous êtes sympa ! Difficilement classable, le groupe buzze pas mal par la qualité de sa production, et par la technique (irréprochable) de ses musiciens. Et par une chanteuse (fait assez rare dans le metal) assez charismatique, il faut le dire également, capable d’enchaîner chant clair et guttural sans aucun problème. Une sacrée performance. Une foule de bonnes idées, des breakdowns, des passages qui accrochent l’oreille et des sonorités qui restent. Mais malheureusement, l’ensemble alterne avec de bons passages et de moins bons. L’empilement de riffs nuit quelquefois à la bonne compréhension des morceaux. L’intégration de plans un peu synthé-electro au sein des morceaux est plutôt bien sentie malgré des transitions à outrance complétement décentrées et hors du temps par rapport aux morceaux et par rapport au fil conducteur (lorsqu’il y en a un) des morceaux. En résumé, le groupe se situe dans un style particulier, voulant mêler beaucoup de genres mais ne se raccrochant à aucun. Leurs morceaux sont certes barrés, mais franchement lourds et incompréhensibles à la longue. De bonnes idées mal exploitées malgré une prod' de qualité et un talent musical certain… Après, tenter le mariage improbable du death technique et de la techno des premières années, c’est faire un peu du Enter Shikari des débuts en beaucoup moins inventif et beaucoup moins bien…


Sam
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.iwrestledabearonce.com