Le groupe
Biographie :

itSELF est un groupe de death / thrash metal brésilien formé en 2005, reformé en 2020, et actuellement composé de : Ricardo Falcon (guitare, basse / ex-Sinister) et Estevan Furlan (chant, batterie / Kahanka, Sangre, ex-Dying Silence, WhitoutLiver, ex-Kamala, ex-Project46, ex-Tribal Scream, ex-Reinventing Hell - Pantera Cover). itSELF sort son premier album, "Make My Suffer Short", en autoproduction en Août 2009, suivi de "The Absence" en Mai 2023.

Discographie :

2009 : "Make My Suffer Short"
2023 : "The Absence"


La chronique


Après le brutal mais relativement classique "Make My Suffer Short" en 2009, le groupe itSELF est de retour avec un deuxième album nommé "The Absence", pas mal d'invités et un death metal plus riche et complexe mais tout aussi brutal et impitoyable. Formé à la base d'un duo constitué de Ricardo Falcon et Estevan Furlan, le groupe se retrouve cette fois avec entre autres des interventions de Jason Peppiatt de Psycrpotic, de Linus Klausenitzer d'Obsidious, de Carsten Altena de The Monolith Deathcult ou encore de Terrance Hobbs de Suffocation !

Du beau monde qui se réunit pour annihiler toute résistance sur un album de trente-quatre petites minutes qui va tout défoncer sur son passage ! Si "Make My Suffer Short" ne faisait pas dans la dentelle et se montrait déjà brutal, ce nouvel album développe en plus une facette technique plus prononcée et bénéfice d'orchestrations épiques qui amplifient encore la puissance de frappe de l'ensemble. "Voices Of The Unheard" ouvre l'album et si le groupe démarre sur du mid-tempo avec quelques plans techniques, on sent tout de même très vite la puissance des riffs et les orchestrations posent une ambiance oppressante et menaçante. Le refrain fait entendre quelque chose d'un peu plus mélodique et groovy avec une ambiance encore plus épique avant que de bons gros blasts ne fassent monter brusquement la pression. On sent évidemment une petite ressemblance avec The Monolith Deathcult sur les passages brutaux et orchestraux mais "The Absence" développe une ambiance qui lui est propre. Les quelques samples que le groupe utilise amènent d'ailleurs parfois un feeling industriel qui ajoute encore au caractère impitoyable de l'ensemble avec une froideur qui déshumanise encore un peu ce death déjà brutal et destructeur. "Schadenfreude" passe la seconde et se fait encore plus brutal et technique tout en gardant ces orchestrations qui se feront de toute façon entendre sur tout l'album. On a droit à des sonorités orientales en bonus cette fois et itSELF confirme qu'il n'est pas là pour enfiler des perles avec des riffs là encore surpuissants et un groove à décorner un buffle.

"The Verdict" enfonce encore le clou et se fait encore plus brutal avec un mur de guitares et des ambiances froides qui rappellent presque le premier album de The Amenta par moments avec de multiples cassures rythmiques, des orchestrations épiques et noires et une impression de puissance inarrêtable. ItSELF prend souvent des allures de locomotive qui vous fonce dessus inexorablement et promet de découper tout ce qui dépasse. Sans jamais verser dans les blasts à outrance ou la technicité débridée, "The Absence" balance quand même un death metal puissant, brutal et très intense qui ne laisse que peu d'air pour respirer. Les samples et orchestrations amènent des couches de sons supplémentaires pendant les passages mid-tempo et s'assurent de vous épuiser en s'associant avec des riffs de bûcheron. "Samba, Corruption And Violence" prend des airs dansants et samba justement au milieu de ce death metal brutal pour dénoncer avec ironie la situation du Brésil, pays natal de ce duo qui sombre d'un côté dans la violence et la corruption et qui se vautre dans le divertissement et la superficialité de l'autre (en gros ce que Zbigniew Brzezinski appelait le "tittytainment"). Par rapport à "Make My Suffer Short", la musique de itSELF prend donc une toute autre dimension et s'ouvre plusieurs portes qui vont lui permettre d'évoluer dans toutes les directions possibles. Cette touche plus originale, aventureuse et personnelle ne met pas de côté la violence pour autant et "The Absence" trouve le moyen d'être encore plus intense et éprouvant que son prédécesseur !

ItSELF revient donc après quatorze ans mais a mis toutes ces années à profit pour donner une toute autre dimension à son death metal. Tous les invités présents ne sont pas là pour le gimmick et amènent chacun leur patte à un album qui se montre plus aventureux que le précédent. "The Absence" est donc vivement conseillé à ceux qui cherchent un death metal, brutal, technique, épique et relativement expérimental.


Murderworks
Juin 2023


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/itselfdeath