Le groupe
Biographie :

Isvind est un groupe de black metal norvégien formé en 1993 et actuellement composé de : Goblin (batterie, chant, clavier / Orcrist), Arak Draconiiz (guitare, basse, chant / ex-Tsjuder), Skævvtroll (basse / ex-The Allseeing I, Open Casket Terror, ex-Profania) et Slääbrääch (batterie / Pantheon I, Black Hole Generator (live), Zeenon, ex-The Allseeing I). Isvind a sorti son premier album "Dark Waters Stir" en 1996 sur le label Solistitium Records, avant de partir en tournée et de finalement faire une pause en 1997. C'est en 2010 que le groupe revient en studio pour enregistrer l'album "Intet Lever" qui sortira en 2011 chez Kyrck Productions & Armour. L'album "Daumyra" suit deux ans plus tard chez Folter Records. "Gud" en Juin 2015, toujours chez Folter Records.

Discographie :

1995 : "Muspellz Sònir" (EP)
1996 : "Dark Waters Stir"
2011 : "Intet Lever"
2013 : "Daumyra"
2015 : "Gud"


Les chroniques


"Gud"
Note : 17/20

Isvind est un groupe norvégien de black metal, formé en 1992, qui a depuis rencontré un succès assez conséquent dans la scène black underground. Ce qui n’a pour moi rien d’étonnant, au vu de la qualité de leurs albums. Les retrouver avec un nouvel album est donc un plaisir pour moi, même si je m’interroge alors sur le titre de leur album. Après tout, "Dieu" c’est quand même un projet assez ambitieux. Bien entendu, je ne m’attends pas à ce qu’on me fasse un topo sur l’eucharistie mais tout de même. Cela a le mérite de m’intriguer.

Première surprise, l’album s’ouvre avec "Flommen" sur des vocaux féminins a capella qui se veulent assez mystiques. Et dès les premières notes, je suis déjà emballée. Mélodique mais glacial, le titre s’impose comme une solide introduction digne de la scène black norvégienne. Le mix entre ces vocaux féminins et le côté plus brut est rafraîchissant. Et c’est assez inattendu de la part d’Isvind de tenter ce mix. Mon imagination s’emballant une nouvelle fois, j’y ai vu une sorte de personnification de la nature, et de la montagne, mais c’est sans doute le fait de vivre à Bergen qui commence à me monter à la tête. Laissons donc mes rêveries de côté, et passons à "Ordet" (qui est également un film de Dreyer, si vous êtes intéressés par le cinéma scandinave) qui se repose davantage sur des racines purement black. Un titre davantage traditionnel donc, mais qui apporte son lot de joies, notamment du côté de la batterie. Parlons de "Himmelen" qui continue dans la lancée du titre précédent, en imposant un rythme soutenu, et une déferlante de violence qui s’avère parfois peu subtile. Suit "Dåren" qui se lance dans des influences plus black and roll. Un titre tout simplement jouissif à mon sens, qui envoie sans forcer, et qui entraîne. Le rythme est persuasif, et les vocaux sont piquants. Le morceau apporte justement la subtilité qui manquait au titre précédent, et s’impose pour moi comme plus abouti et mature. Sur "Tronen", l’ambiance est un peu réhaussée. On y retrouve un côté davantage mélodique, mais sans concessions. Le mix s’avère réussi, et le titre passe de mieux en mieux après plusieurs écoutes.

"Boken" et son raclement de gorge introductif, se révèle plus dans la furie destructrice. Le titre illustre en soi l’idée que la meilleure défense c’est l’attaque, et nous tient en haleine jusqu’à la dernière note. Avec "Giften", l’impression est renforcée, et le tout sonne résolument norvégien. Je ne vais pas reparler du "son norvégien", j’ai l’impression de m’être déjà bien étendue sur le sujet dans de précédentes chroniques, mais le résultat est là. L’album prend une tournure un peu plus originale avec "Hyrden" qui instaure un nouveau rythme, et qui se révèle être l’un des titres les plus entêtants. Il y a un aspect assez fou qui se dévoile dans ce titre, et qui vous plonge dans les méandres de votre esprit, et qui vous donne une impression hallucinatoire assez incroyable. Et que dire de "Spiret" qui termine l’album sur une note des plus positives, tant la confiance et le savoir-faire de Isvind se ressent tout au long du morceau. S’il y a quelque chose qui n’arrive pas souvent dans un album, c’est d’être surpris à la fois par le premier et le dernier titre. Et c’est précisément ce qui se passe ici.

Isvind est un groupe qui mérite plus. Bien que vivant d’un succès sur la scène underground, ils mériteraient d’avoir une reconnaissance plus globale car ce qu’ils nous proposent est loin d’être mauvais, bien au contraire. La scène true black norvégienne ne cesse d’apporter de nouvelles pépites, et c’est pour moi un soulagement. A cette époque où les groupes fusent, il est rare de trouver une véritable intention derrière un album de black. Et je dois féliciter Isvind en ce sens, car ils ne stagnent pas, et ce nouvel album prend définitivement une place de choix dans votre discographie pour le peu que vous lui laissiez une chance. A la fois traditionnel, et ouvert sur la modernité, cet album devrait ravir les amateurs de black. Et rien que pour ce premier titre, tout simplement incroyable, vous devriez y jeter une oreille.


Velgbortlivet
Août 2015




"Rëvëürt"
Note : 14/20

Isvind, groupe de black metal norvégien formé en 1993. Leur nom signifiant "Vent Glacial", ça annonce pour moi déjà la couleur. Ca va parler de nature glacée, de froid, de mort, de désespoir... bref, ça va être du black metal sans concession. Le genre qu’on fait en Norvège depuis des années, et des années, et qui met tout le monde d’accord. La pochette se révèle être assez simple, épurée. Etudions donc ce "Daumyra", troisième album longue durée du groupe.

"Kast Lost" débute l’album... on s’attend à une introduction des plus calmes, bercées par la pluie qui tombe, et le vent qui souffle. Hé non. Ce calme n’est que temporaire, car on nous assène bientôt du bon vieux black dans la tronche. Première opportunité de se familiariser avec le style du groupe, qui reste résolumment old-school. "Burn The Kings" poursuit la lancée entamée par la première chanson. Rien de particulièrement surprenant là non plus. C’est du black fidèle à ses racines, et de ce fait, aucune réelle prise de risque. Mais on va pas cracher dans la soupe, c’est efficace et intense. Mais (car il y a toujours un mais), je suis restée un peu sur ma fin sur la longueur de cette chanson (et des autres de l’album, soit dit en passant). Néanmoins, je ne peux pas reprocher à Isvind de ne pas pondre les morceaux de 10 min auquels je me suis habituée.

Troisième titre "Blodstorm". Pas vraiment besoin de traduction, c’est explicite... On commence vraiment à ressentir cette interprétation furieuse dont nous gratifie le chanteur. La ligne directrice de l’album reste pourtant résolument linéaire. Les morceaux se suivent, et il n’y a vraiment aucun détour. La preuve, nous sommes déjà à la quatrième chanson "The Dark Traverse", et je n’ai pratiquement pas remarqué la transition. Preuve une fois de plus, que tout l’album représente une ligne cohérente et suivie. Définitivement un de mes titres préférés de l’album, car il a réussi à me faire décoller. Il y a ce petit côté tellement norvégien présent dans ce morceau, ce petit interlude glacial que seuls les groupes de Scandinavie arrivent à transmettre. En même temps, si on suit le titre à la lettre, ce morceau est censé nous faire descendre au plus bas dans les ténèbres. Pari réussi pour le coup.

On enchaîne avec "Djevelens Vaer". Tiens, revoilà du norvégien ! Je vais peut-être faire preuve d’un vieux jeu condamnable, mais ce genre de titres qui se veut résolumment fidèle à ses racines, a plus de puissance lorsqu’il est chanté en norvégien. Le titre ne se distingue pourtant pas des autres. Aaaah cette ligne conductrice ... "Myra" débute sur un rythme plus lent, plus oppressant. Le morceau se révèle presque entêtant. On sent enfin le côté glacial que le groupe revendique. Pour le coup, la durée se révèle vraiment trop courte, car j’étais vraiment emportée dans l’univers de Isvind. Peut-être l’un des morceaux les plus hantants de cet album.

Dernière partie de l’album (déjà !) avec les deux derniers titres "Speculum» et "Klabautermann". Le premier tient à enfoncer le clou, et alterne entre plusieurs rythmes pour finir sur un cri final des plus convaincants. Pas mal du tout. Le dernier morceau est aussi le plus long de l’album avec une durée de 6 min. Et ô surprise ! Une voix claire fait son apparition ! Et cette voix apporte une nouvelle dimension au titre. Qui devient soudainement plus puissant, comme porté par les élans lyriques qu’apporte cette nouvelle venue. L’album s’achève donc pour moi sur une note des plus positives, avec un titre qui a su se démarquer du reste.

C’est donc l’heure du bilan. Que faut-il retenir de cet album ? Isvind, on l’aura compris, est un groupe fidèle à ce qui a fait la gloire du black metal norvégien, et ne se démarque pas niveau originalité. Ca reste néanmoins un album convaincant si on cherche vraiment à rester dans le black old school. Les puristes et les fans de la première heure apprécieront sans doute. Pour les "nouveaux auditeurs", ils auront peut-être du mal à trouver ce qui fait la spécificité du groupe. Aucune réelle prise de risque. Mais l’album reste de qualité. Juste un peu trop attendu, et trop linéaire. Les chansons se ressemblent, et à part des moments qui relèvent le rythme, on a parfois du mal à saisir les transitions. Peut-être trop répétitif. Mais comme je le dis, les puristes apprécieront. Beaucoup.


Velgbortlivet
Novembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.isvind.net