Le groupe
Biographie :

Iron Mask est un groupe de power metal belge formé en 2002 par le guitariste Dushan Petrossi, aussi connu comme guitariste au sein du groupe de metal symphonique Magic Kingdom. Les autres membres du groupe sont : Vasiliy Molchanov (basse / Magic Kingdom, ex-Cryme, ex-Shah), Ramy Ali (batterie / Freedom Call, Kiske / Somerville, Roger Staffelbach's Angel of Eden, Evidence One, ex-Getaway, ex-Justice, ex-Frontline) et Mike Slembrouck (chant / After All, Immanent Distance). Iron Mask a d'abord été signé chez Lion Music pour la sortie de ses trois premiers albums, puis a rejoint AFM Records chez qui il a sorti les suivants : "Black As Death" en 2011, "Fifth Son Of Winterdoom" en 2013, "Diabolica" en 2016 et "Master Of Masters" en Décembre 2020.

Discographie :

2002 : "Revenge Is My Name"
2005 : "Hordes Of The Brave"
2009 : "Shadow Of The Red Baron" 2011 : "Black As Death"
2013 : "Fifth Son Of Winterdoom"
2016 : "Diabolica"
2020 : "Master Of Masters"


Les chroniques


"Master Of Masters"
Note : 17/20

Le metal néo-classique se fait plutôt rare depuis quelques années, Malsteen et Symphony X en tête de liste dans ce silence radio. Par chance, sans non plus être la quintessence du prog metal néo-classique, Iron Mask nous propose son nouvel album, "Master Of Masters", qui se veut un moindre mal pour les amateurs du genre.

En effet, suite logique de "Diabolica", "Master Of Masters", septième album de la formation belge, est un paradis d’hymnes néo-classiques, si l’on omet quelques morceaux qui s’avèrent plus du metal traditionnel. Vous vous demandez ce que peut bien être ce foutu metal néo-classique dont je fais mention depuis le début de cette chronique ? Bien, ne perdez pas de temps et rendez-vous directement à "Nothing Lasts Forever" et la réponse vous sera servie sur un plateau d’argent. Les arrangements classiques, les arpèges de guitare, la voix haut perchée et mélodique, tous des ingrédients typiques du genre, qui plus est, avec un solo guitare / claviers à faire frémir les grands du classique dans leur plus que centenaires tombes.

Comme je le mentionnais ci-haut, "Master Of Masters" souffre d’un léger problème de bipolarité, avec soit des morceaux dans la pure tradition néo-classique, et d’autres plus près du metal traditionnel. Cela en soi n’est rien de grave, mais pour les gens qui comme moi, sont moins portés sur le metal plus générique, cela peut être un peu agaçant. Cependant, lorsque Petrossi et sa bande se laisse aller au niveau technique, cela donne des prouesses fort impressionnantes et témoigne de musiciens de haut calibre. Le tout est bien entendu orienté autour des guitares et les amateurs de la six-cordes seront plus que ravis. Vocalement, "Master Of Masters" s’avère la première performance de Mike Slembrouk, chanteur que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam, mais qui s’avère un solide interprète. Sa voix rappelle parfois un certain Ian Perry, connu surtout pour son travail avec la défunte formation Elegy, à la différence que Slembrouk s’avère capable d’atteindre la stratosphère lorsque requis.

Au niveau production, c’est Petrossi lui-même qui s’est occupé de la tâche et malgré que dans l’ensemble, le son soit plutôt bon, je n’ai pu m’empêcher de remarquer certains défauts. Premièrement, au niveau de la batterie, le tout semble robotique et mince, et enlève au besoin de puissance que ce genre de metal commande à la base. Deuxièmement, certains instruments (les claviers en particulier) semblent mal mixés et ajoute à l’inconfort que l’on peut ressentir à l’écoute de l’album (les "clavecins" par exemple dans la pièce d’introduction "Never Kiss The Ring" en sont un parfait exemple).

Pour Dushan Petrossi, guitariste et principal fondateur du groupe, Iron Mask se voulait un projet parallèle de son autre groupe, Magic Kingdom, et autant les deux sont des forces majeures du genre à part entière, vingt ans plus tard, autant ceux-ci n’ont pratiquement aucune différence l’un de l’autre. Les raisons qui poussent Petrossi à évoluer au sein de deux formations aussi similaires lui appartiennent, mais il serait fort à douter que cela ait un rapport avec un certain contrôle au niveau de la direction artistique.

Si son travail au sein de Magic Kingdom ne le tient pas trop à l’écart d’Iron Mask, ni le prive de son inspiration, il est fort à parier que le masque de fer ne sera pas confiné au cachot pour les prochaines années.


Mathieu
Janvier 2021




"Diabolica"
Note : 16/20

Quand on pense de nos jours au power metal, surtout nous les grands amateurs des meilleures années, on se dit que les temps ont bien changé, et que si l’on veut se mettre sous la dent un bon album, il faut chercher longtemps. Maintenant que Dark Moor ne sait plus qu’il a déjà opéré dans le style, que Sonata Arctica est tripolaire et que Rhapsody Of Fire of Luca Turilli’s Rhapsody of Fabio Leone Est Parti ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, sur qui pouvons-nous compter mes amis ?

Arrive Iron Mask avec son sixième album et dès les premières secondes de "I Don’t Forget I Don’t Forgive", on lâche un soupir de soulagement : il existe encore du bon power metal, aux limites du metal néoclassique, gracieuseté des talents de Dushan Petrossi, guitariste et chef d’orchestre de ce groupe supposément belge avec des noms comme Vassili Moltchanov à la basse, Ramy Ali à la batterie et Diego Valdez, ex-Azeroth pour ne nommer que ce groupe, au chant.

S’ensuit "Doctor Faust", une autre belle leçon Malsmteenienne qui rappellera dans le détour certains passages produits par les Italiens de Domine, le tout saupoudré de petites influences thrash ici et là. Melting pot fort intéressant, je vous le concède. Dans un style aussi commun que le power metal, le manque d’originalité pourrait être au rendez-vous, et ce, en tête de peloton, et pourtant, le prolifique Petrossi (oeuvrant également dans un autre projet, Magic Kingdom, qui avait en son sein un certain Olaf Hayer) parvient à produire 12 morceaux de qualité. L’exemple parfait serait la troisième pièce de l’album, "Galileo", qui laisse de côté la vitesse des deux premières chansons pour une approche Dio-nesque à la "Holy Diver". Ce morceau permet d’ailleurs à Valdez de témoigner de son talent au chant, démontrant une facette plus grave dans son registre, le tout avec une maîtrise et une puissance bien en avant dans le mix.

Parlant de production, rien à rajouter à ce niveau. Les rênes de la table de mixage furent remises à Agelo E. Buccolieri, italien de profession, dont le pays natal en connaît un peu dans le power metal. Tout y est bien balancé, avec tout de même une mise en valeur des guitares et du chant.

Quoi penser du power metal mentionnais-je en début de chronique ? Que du bien, que du bien, si l’on peut compter sur des groupes comme Iron Mask pour poursuivre l’aventure de ce style, dont la relation amour-haine parmi les sympathiques membres de la communauté metal est bien complexe.


Mathieu
Octobre 2016




"Fifth Son Of Winterdoom"
Note : 16/20

"Fifth Son Of Winterdoom" est le nom de la nouvelle pépite des Belges d'Iron Mask. Après le très bon "Black As Death" paru en 2011 la troupe à Dushan Petrocci  (décidément pas épargné par les soucis ces derniers temps comme vous le verrez dans l’interview) publie son cinquième opus avec la ferme intention d’enfoncer le clou.

Pour tout vous dire, ce nouvel opus est fort attrayant, muni de compos solides et accrocheuses qui ne feront en aucun cas esquisser quelconque ennui à tous les amateurs du genre ! Et puis le nouveau chanteur  Mark Boals (ayant notamment officié pour Yngwie Malmsteen et Royal Hunt) a vraiment un charisme et un potentiel énormes ! Après, pour le contenu musical, il n’y a pas de doute, ce "Fifth Son Of Winterdoom" est l’essai le plus abouti du combo. Et pourquoi donc me direz-vous ? Eh bien parce que le combo du plat pays commence à avoir de la bouteille et forcément ça se ressent musicalement avec une certaine diversification dans les pistes. Les exemples les plus probants viennent du très progressif "Like A Lion In A Cage" qui demeure dans la veine de groupes tels Symphony X, avec un refrain très heavy rappelant les incontournables Iron Maiden (d’ailleurs "Eagle Of Fire" est totalement dans la lignée de ces derniers) ou bien le bijou "Father Farewell" très hard FM qui se rapproche de ce que White Lion ou Skid Row nous proposaient à la grande époque du genre. Une composition très touchante d’ailleurs quand on en décèle les paroles.

Pour le reste, le groupe nous sert un power metal très inspiré et fort intéressant, muni de refrains bétons et entêtants comme ce "Back Into Mystery" ouvrant les hostilités et d’une efficacité redoutable, puis le titre éponyme "Fifth Son Of Winterdoom" avec ses quelques relents folk qui ont fière allure ! "Seven Samourai" et "Run To Me", toujours dans la même veine, nous bottent le derrière par leurs riffs déconcertants et par leur rythme haletant orné de couplets incisifs. Certainement mes coups de cœur dans cet opus avec le très structuré "Like A lion In A Cage" et l’excellent "Only One Commandment" qui se veut très bien achalandé par son jeu de guitares se rapprochant des grands pontes tels Yngwie Malmsteen, son rythme assez 80’s très typé Iron Maiden (je pense à l’album succulent "Powerslave") et par son refrain qui ne demande qu’à se faire adopter par vos neurones (et ma foi il en sortira certainement vainqueur le bougre). Nouvelle pépite globalement réussie de la part d’Iron Mask même si quelques tracks ont du mal à accrocher le peloton, avec notamment "Angel Eyes Demon Soul" très rapide en soi et "Reconquista 1492" qui, malgré de très bonnes intentions, m’ont moins convaincu ! Mais bon cette cinquième offrande est vraiment très réussie !

Comme je le disais précédemment, ce "Fifth Son Of Winterdoom" est la galette la plus aboutie de ce combo qui se lâche et qui nous sert diverses pistes ornées d’influences multiples et ded compos soignées et fort attrayantes. Pour les amateurs du genre, croyez-moi, découvrez donc cet album, vous ne serez pas déçus.


Romain
Mars 2014


Conclusion
L'interview : Dushan Petrossi

Le site officiel : www.iron-mask.com