Iron Fate s’inscrit dans la pure tradition du metal traditionnel américain, style Jag Panzer (Harry "The Tyrant" Conklin y poussant même la note sur "Crossing Shore") / Steel Prophet, avec au passage, des influences NWOBHM. La formation allemande connaît ses classiques et ose s’en inspirer, que ce soit Judas Priest ou Iron Maiden pour ne nommer que les maîtres.

Je suis toujours perplexe face à des albums proches de l’hommage aux grands du genre. Si le désir d’écouter cette musique me vient, ne devrais-je pas plutôt écouter les classiques ? Cependant, ce que je considère comme classique fut un temps ce qui, à leur époque, remplaçait d’autres classiques. C’est une roue qui tourne et le temps se poursuit laissant place aux nouveaux venus. Qu’Iron Fate joue ce genre de metal avec un respect et une passion indiscutables témoigne déjà de l’attention que l’on se doit de leur porter. Certes ils émulent leurs héros, mais cela ne l’est défini pas entièrement.

Fondé en 2005, et ayant à son actif seulement deux albums, Iron Fate pourrait déjà se hisser au haut de la liste de la relève du metal traditionnel. Cet exploit sera essentiellement dû à leur incroyable talent d’écriture ainsi qu’au travail impeccable de Jost Schlüter derrière la console. En effet, sa production procure à la musique d’Iron Fate un côté moderne, puissant, tout en respectant les codes du genre. Certes l’on ressent une certaine nostalgie lorsque l’on entend les riffs de guitare et de basse galopant tel un Iron Maiden, avec une petite touche thrash incisive. Le tout pourrait s’avérer linéaire et répétitif, cependant le groupe évite le piège, comme en témoigne la pièce "We Rule The Night", et sa rythmique plus lente, rappelant au passage certaines pièces de Queensrÿche. Tout comme les plus grands formations du genre, il sera intéressant de voir comment la musique d’Iron Fate se transposera sur scène, la puissance de certains morceaux laissant déjà transparaître avec intérêt ce que pourrait être un concert du groupe.

La nostalgie c'est toujours vendeur, dans plusieurs domaines artistiques, incluant la musique. Là où certains groupes ne font que surfer sur cette émotion, d’autres comme Iron Fate se font le devoir d’être le porte-étendard d’un style qu’ils affectionnent et respectent par-dessus tout.

Premier album d'Iron Fate, et quand tu vois les titres des musiques, tu sens que tes enceintes vont prendre cher ! "The Arrival" est comment dire… assez grutal comme style d’introduction… pour tomber directement sur le titre "Iron Fate" power metal à souhait avec un chant qui te fait sauter au plafond tellement que c’est caricatural des titres des années 80 de la NWOBHM, des reprises de solos, des breaks à gogo, ils ont compris ce qu’on voulait entendre !

"Resurrection" elle aussi s’en sort bien dans son style, on met le lead à fond et on joue comme des abrutis, et ça marche, la sauce est là, et tu la reçois dans la gueule. Des envolés vocales, des refrains qui te rentrent dans la tête, tu te surprends même à essayer de faire les screams, mais bon ça marche pas, alors tu headbangues à la place. "Lightning Bolt" est LA musique de l’album, brutale à souhait, et des licks très recherchés, et des paroles bien mises en place, j’en perds même mes mots… un grand moment de heavy ! Par contre "Imagine A Better World" et "Painful Sorrow" ; ce n’est pas pour moi, des énièmes power ballads insipides et sans intérêt qui fait perdre la puissance de l’album… gros passage à vide ! Mais on est vite gâté par "Killer Instinct" qui est réellement une composition très appréciable et en même temps très clichée, on ne peut pas rester insensible. "Rage In A Cage" et"War In The Streets" sont quant à elles fidèles au reste de l’album.

Que dire… Les musiciens sont très bons, maîtrisent totalement leur instrument, un excellent mixage et nous pondent un album totalement cliché des années 80, ce qui ne gâche pas notre plaisir, car il est clair que pour ce jeune groupe, ça poutre sévère. Accroche ta ceinture Mémé si tu ne veux pas te prendre le pare-brise.