Le groupe
Biographie :

Iron Angel est un groupe de power / speed / thrash metal allemand formé en 1983 et actuellement composé de : Dirk Schröder (chant / ex-J.R. Blackmore's Superstition), Didy Mackel (basse / Not Fragile, Maison, ex-Mad Alien, ex-Mania, ex-Jump), Mäx Behr (batterie / ex-Night Laser), Robert Altenbach (guitare) et Nino Helfrich (guitare / Neopera, Nino Helfrich, ex-Entera). Iron Angel sort son premier album, "Hellish Crossfire", en 1985 chez Steamhammer, suivi de "Winds Of War" en Juin 1986, de "Hellbound" en Mai 2018 chez Mighty Music, et de "Emerald Eyes" en Octobre 2020.

Discographie :

1985 : "Hellish Crossfire"
1986 : "Winds Of War"
2018 : "Hellbound"
2020 : "Emerald Eyes"


La chronique


Dans le genre retour inespéré, je crois que celui d'Iron Angel se pose là parce que personne n'aurait misé un kopek sur un nouvel album de groupe disparu après un deuxième album en 1986 ! Pourtant, "Hellbound" est venu en guise de cadeau surprise en 2018 et c'est maintenant "Emerald Eyes" qui suit en cette fin d'année. Pour les plus jeunes, Iron angel pratique une sorte de heavy / speed / thrash très old school et direct typique de la fougue des groupes des années 80.

Malgré le nombre d'années qui sépare le split du retour, on peut dire qu'Iron Angel n'a pas bougé d'un iota et a tout simplement repris les choses là où "Winds Of War" les avait laissées en 1986. "Scared Slaughter" ouvre l'album sans perdre de temps et nous envoie des riffs tout droit sortis de cette époque bénie qui sentent fort le bon vieux heavy / thrash à la Exciter avec des relents heavy couillus qui ne sont pas sans rappeler Accept. C'est direct, accrocheur et assez mélodique pour passer comme une lettre à la poste avec cette bonne vieille agressivité droite dans ses bottes. Iron Angel fonce dans le tas et n'a rien perdu de sa patate malgré le temps passé en sommeil et "Emerald Eyes" prouve très vite que le groupe en a encore sous le pied. Certaines mélodies peuvent même rappeler ce que Judas Priest a fait de plus nerveux, bref que de bonnes références pour un groupe qui au moins ne risque pas d'être accusé de surfer sur une vague. C'est l'avantage d'avoir fait partie de toute cette scène à l'époque, le savoir-faire est là de base et il y a juste à brancher le matos pour envoyer le matos. C'est exactement ce que fait Iron Angel sur ce nouvel album sans prise de tête. Le groupe balance les riffs tranchants et rue dans les brancards avec une insouciance qui fait plaisir à entendre. La plupart des morceaux tournent autour des quatre ou cinq minutes voire même un peu moins et restent évidemment très directs et très souvent pied au plancher, même si le groupe sait poser le tyrhme pour balancer des passages plus accrocheurs et mélodiques. Même la production garde une patine old school et ne sacrifie en rien aux sirènes actuelles du son en plastique.

Bien évidemment, vous ne trouverez rien de révolutionnaire ici puisque ce n'est pas du tout le propos du groupe qui a juste envie de se faire plaisir en jouant le heavy / thrash qu'il a toujours aimé faire. Ce n'est pas un problème puisqu'on sent qu'Iron Angel est content d'être de retour et qu'il met du cœur à l'ouvrage. D'ailleurs, on sent même des relents de vieux Iron Maiden sur "What We're Living For" qui sent la virée du week-end et qui va mettre un petit coup de nostalgie à pas mal de vieux briscards. La question qui se pose pour eux est de savoir s'ils vont arriver à séduire autre chose que les vieux de la vielle qui ont grandi avec ce type de metal. Je ne suis pas certain que les petits jeunes s'y retrouvent même si un certain revival a lieu depuis quelques années. La différence majeure, c'est que les jeunes groupes qui prennent le train du revival en marche incorporent tout de même un minimum de modernité qui peut parler aux jeunes loups alors qu'Iron Angel a vraiment repris sa veste à patchs des années 80 sans rien y retoucher. Mais tout ça n'est qu'une question d'ordre purement commercial et je doute que les membres d'Iron Angel en aient quoique que ce soit à foutre. "Emerald Eyes" n'est pas l'album d'un groupe qui cherche à séduire qui que ce soit ou à s'imposer sur un marché, c'est bel et bien celui d'un groupe qui s'éclate à faire sa musique. "Emerald Eyes" est un album passéiste et c'est clairement assumé donc ça passe ou ça casse. Comme je suis un vieux con bercé au heavy et plus globalement au metal des années 80, ça passe plutôt bien chez moi, mais sans avoir grandi avec ces styles-là ce sera peut-être plus compliqué d'accrocher.

Un nouvel album qui poursuit sur la même lancée que ses prédécesseurs et qui voit Iron Angel s'éclater à refaire ce bon vieux heavy / speed / thrash qui rue dans les brancards. "Emerald Eyes" aurait clairement pu sortir dans les années 80 et reproduit à l'identique la formule Iron Angel avec des morceaux directs, accrocheurs, mélodiques et couillus.


Murderworks
Janvier 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/ironangel.hh