Le groupe
Biographie :

I Pilot Dæmon existe depuis Avril 2005... et foule pour la première fois les planches un mois plus tard. Né de la rencontre des membres de Disphoria, Condkoï, Explicit Clowns et [Dazed] (r.i.p) et forts des expériences acquises au sein de leurs groupes respectifs, le quartette toulousain oscille entre rock furieusement alambiqué et contemplation astrologique hallucinée. I Pilot Dæmon, c'est un peu comme si le héros du Deadman de Jim Jarmush partait du Louisville de Breather Resist, au volant d'un tacot qui cracherait Earth et Breach par un antique poste hertzien, pour rallier le Seattle de Botch. Un road trip de cowboy bourré, ivre de Will Haven, Unsane et Converge. Les concerts du groupe, aux côtés des Suisses Cortez et Houston Swing Engine, des Nord-Américains de Made Out Of Babies, Daughters et These Arms Are Snakes, ou des Français Time To Burn, Comity, Microfilm ou Year Of No Light, révèlent un auditoire réceptif et enthousiaste. Encore! C'est ce qui motive l'enregistrement studio de "Happily Depressed", EP 6 titres capturé et entièrement élaboré au Laspolovegas Studio du guitariste d'I Pilot Dæmon, Sylvain Suquet. Cette envie d'avaler le bitume, de jouer leur musique où l'on voudra bien d'eux, est le principal moteur du disque. Romain Barbot, la voix d'I Pilot Dæmon, confectionne l'artwork; le groupe s'engage avec Lacrymal Records pour diffuser sa musique, et Empyreal Records prépare la version vinyle US en édition limitée pour Mai '07. Le groupe travaille actuellement à un split cd/vinyl partagé avec Anything But Yours, prévu pour l'Allemagne courant 2007. Après deux ans de tournée à travers l'Europe avec notamment des groupes comme Envy, Made Out Of Babies et These Arms Are Snakes, I Pilot Dæmon est de retour avec onze titres réunis sous le nom de "Come What May"...

Discographie :

2007 : "Happily Depressed"
2007 : "The Lighthouse Is In Our Back" (split avec Anything But Yours)
2010 : "Come What May"


Les chroniques


"Come What May"
Note : 17/20

Pris d'une insomnie passagère j'ai envie d'écouter du son, du gros ! Déjà, un petit rictus démoniaque se dessine sur mon visage lorsque dans mon esprit germe l'idée de m'attarder sur le dernier I Pilot Dæmon. Mes yeux fixent la pochette, un peu perturbés. Chacun ira de son interprétation personnelle. Toujours est-il qu'elle est belle et qu'elle ne laissera personne indifférent cette photo. Il est à présent temps d'écouter. "Goodnight Nobody", c'est un peu comme un avertissement. Comme si la musique nous faisait comprendre que bientôt notre cerveau aller être assiégé par des ombres ténébreuses. C'est lourd, ça martèle sans pitié, presque douloureux. Dès les premières secondes le son si atypique, comme une piqûre de rappel, nous confirme que l'on est bel et bien en présence du dernier né de IPD.

Sans transition ça continue avec "After... After". La musique est sombre. Très sombre même. Mais pas glauque. Elle devient de plus en plus oppressante et hypnotise presque. Deux morceaux seulement d'écouter que déjà on sent le mal être monter. Ça s'accélère un peu avec "We Deserve Happiness" jusqu'au ralentissements écrasants suivis d'accélérations fulgurantes ! Le groupe maîtrise à merveille les cassures de rythme et sait en jouer habillement. Après six minutes de descente la batterie de "Only At Night" apaise quelques secondes pour vite nous enfoncer à nouveau. Le riff est lourd, précis, dansant et pesant à la fois. Le tout appuyé par un chanteur méchamment mélancolique. L'épopée se poursuit avec "The Life Collider" où certains passages m'ont un peu fait penser à du Orchid qui pourtant, n'a pas énormément de choses à voir avec IPD. Pour le reste pas de surprises, c'est du I Pilot Dæmon et c'est toujours bon. Une guitare plaintive et c'est "After The Gold Rush" qui commence. C'est doux mais brut. Le calme avant la tempête ? Eh bien non, c'est le morceau qui permet de se remettre des émotions subies précédemment et c'est un choix plutôt judicieux. De nouveau la gratte fait des siennes sur "El Salvaje", accompagnée d'un chant qui frise parfois la limite de la justesse et qui octroie ainsi à la musique une authenticité propre au groupe. Le titre se termine sur un long larsen qui permet d'introduire "Wild Turkey", plus dynamique, dissonant et un peu moins sombre (même si tout est relatif). La déstructure continue avec "Purple Teeth" et son riff tourbillonnant proche du mathcore qui se stabilise pour laisser place à des sonorités toutes en courbes. On repart sur du lourd avec "Black At Heart" et on se rend compte que cet album est davantage varié que le précédent, point plutôt positif, mais il est aussi d'avantage de titres plus lents, posés, sans pour autant faire de cet album une berceuse ! Avec "Black At Heart", la musique broie du noir pour nous et nous achève presque. Un titre à ne pas mettre entre toutes les oreilles. "Lost In Madrid" vient conclure cet album majestueusement en se stoppant net, style "coupure de courant", et en offrant un titre reflétant bien l'étendu de ce que peut dégager IPD.

Avec un album et un split les I Pilot Dæmon sont devenu une référence. Ce nouveau bébé vient confirmer leur réputation en offrant un son toujours très personnel et des compositions toujours aussi prenantes et pesantes. La musique hypnotise et vous transporte pendant cinquante minutes pour au final vous abandonner en vous laissant dans un mal être certain. Alors certains se demanderont quel est l'intérêt de tout ça, je leur répondrais simplement que la musique est faite pour transmettre des émotions et que dans ce domaine, I Pilot Dæmon fait office de poids lourd.


Kévin
Novembre 2010




"Happily Depressed"
Note : 19/20

I Pilot Dæmon nous arrive avec un premier EP composé de 6 titres, distribué par Lacrymal records, intitulé "Happily Depressed". D’ailleurs cet oxymore nous laisse tout de suite présager le style du groupe tant musicalement que vocalement. En effet, le quatuor Toulousain nous emmène dans son univers dès les premières secondes de "Al Nasr Al Waki" qui semble à première vue être une introduction. Le second titre "Thorns" me fait tout de suite penser à Mihai Edrish voire même à Converge. La puissance des riffs et la mélancolie transmise par la voix sont telles que je n’arrive pas à en décrocher. Le troisième titre "Waterlily & The Drunks Lovers", qui est certes un peu plus péchu que les autres, est également composé de riffs aussi efficaces les uns que les autres. "Apotropaion" est un titre particulier que je pourrai qualifier d’intermède par sa courte durée et par sa configuration, à savoir le combo basse guitare. "Horoscope" et "The Bluish Fennecs", les deux deniers titres mais aussi les plus longs de l’EP, sont pour moi les plus chaotiques, et à fortiori, ceux que je préfère. Ils dégagent un flot de sentiments qui m’est impossible de décrire tant il est intense. Ces deux titres sont tout simplement géniaux. Nous pouvons, pour finir, souligner la qualité de l’artwork puisqu’il est vraiment bien réalisé, illustrant ainsi la mélancolie dégagée à travers chaque titre. En bref, "Happily Depressed" conviendra parfaitement aux inconditionnels du post hardcore. Pour ma part, j’ai hâte de découvrir la suite.


Gretscheuse
Juillet 2007


Conclusion
A écouter : Waterlily & The Drunks Lovers (2007)

L'interview : Romain & Baptiste

Le site officiel : www.ipilotdaemon.com