Le groupe
Biographie :

Iperyt est un groupe d'indus death black metal polonais formé en 2005 et actuellement composé de : Vincent (basse / ex-Hetzer, ex-Ulcer Uterus, ex-Crucifire Moon), Black Messiah (guitare / Mastiphal, ex-InDread Cold, ex-Darzamat, ex-Decline, ex-Eclipse), Hellhound (guitare / Mastiphal), Shocker (samples, chant / ex-InDread Cold) et People Hater (chant / Infernal War). Après un premier album, "Totalitarian Love Pulse", sorti en 2006, Iperyt revient avec "No State Of Grace" en autoproduction en 2011. "The Patchwork Gehinnom" sort en Décembre 2017 chez Pagan Records.

Discographie :

2005 : "Particular Hatred" (EP)
2006 : "Totalitarian Love Pulse"
2011 : "No State Of Grace"
2017 : "The Patchwork Gehinnom"


Les chroniques


"The Patchwork Gehinnom"
Note : 15/20

La dernière fois qu'on a parlé d'Iperyt, c'était pour la sortie de "No State Of Grace" en 2011, eh oui déjà. Ils sont revenus depuis avec "The Patchwork Gehinnom" fin 2017.... Oui j'ai du retard. Toujours est-il que les amateurs de bourrinage devraient avoir leur dose avec ce nouveau méfait.

"Phantom Black Dogs" débute l'album sur un tempo de premier abord bien lourd mais aux relents déjà bien bruititstes grâce aux bidouillages electro en tous genres, mais le répit est de courte durée puisque au bout de quelques secondes Iperyt ressort les blasts et recommence à rentrer dans le tas sans ménagement. Ces Polonais ne se sont clairement pas calmés et en veulent encore à la terre entière, on retrouve donc ce black metal electro façon The Berzerker du black metal pour faire simple. La fin du morceau balance quelques mélodies via le solo mais sur fond d'arpèges bien sales et malsains quand même, faut pas déconner. Globalement, on sent quand même une envie de jouer avec le mid-tempo de temps en temps, là où Iperyt bourrait presque constamment sur ses précédents efforts. "The Patchwork Gehinnom" montre pas mal de passages un peu plus posés, plus lourds et étouffants, ce qui fait que même si le groupe ne s'est pas mué en apôtre de la finesse, il commence à jouer avec les contrastes. Ceux qui veulent du blast du début à la fin seront peut-être déçus mais ça évite à Iperyt de se répéter et ça apporte du dynamisme à ses morceaux. Sans compter que l'ambiance générale devient du coup bien plus plombée et glauque, les riffs et mélodies sont bien plus malsains et ce troisième album joue la carte de l'oppression plutôt que celle de l'agression systématique. Et il faut dire que ce nouveau visage va très bien au groupe, d'autant que, comme je le disais plus haut, les passages brutaux sont encore là et ne font pas semblant de vous ruiner les tympans.

"Devil's Violent Breed", par exemple, devrait convaincre ceux qui pensent que le groupe s'est ramolli, on y retrouve le côté très bourrin auquel le groupe nous avait habitué jusque là. Et il y en a d'autres des morceaux comme ça, ce n'est pas parce que le groupe évolue qu'il a trahi sa personnalité, il l'emmène simplement encore un peu plus loin avec ce troisième album. On retrouve la patte Iperyt sans problème mais cette fois, en plus de se faire labourer la tronche à coup de chars d'assaut, on se prend des coups de surin vicieux dans le dos avec des lames bien rouillées. D'ailleurs, les passages plus lourds et malsains ne rendent pas l'écoute de "The Patchwork Gehinnom" moins éprouvante que celle de ses prédécesseurs, au lieu de vous agresser frontalement le groupe vous agresse cette fois de tous les côtés en même temps et ça n'est pas plus agréable. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les quarante-cinq minutes que dure l'album passent relativement vite et malgré l'intensité de l'engin, on se surprend à en être déjà arrivé au bout. La preuve que le groupe maîtrise son sujet et que sa nouvelle formule est plutôt efficace, le tout étant appuyé par une production évidemment synthétique (mais cettefois je vais pas gueuler puisque ça colle aux influences indus du groupe) même si les guitares ont la légère dose de crasse syndicale.

Un troisième album qui montre une évolution vers quelque chose de plus contrôlé même si la violence frontale est encore là, le groupe apprend à lever le pied pour balancer des ambiances plus pesantes et glauques et ça marche.


Murderworks
Octobre 2018




"No State Of Grace"
Note : 15/20

Les Polonais en matière de metal c’est souvent du brutal, entre les Decapitated et autres Behemoth on ne peut pas dire qu’ils font dans la dentelle. Et ce n’est pas le groupe Iperyt qui va contredire cet état de fait, puisque le groupe pratique une mixture black / electro bourrin depuis son premier EP en 2005. Et après un premier album en 2006 délicatement nommé "Totalitarian Love Pulse", voici son successeur qui a décidé lui aussi de nous vriller les tympans "No State Of Grace".

Et en fait plutôt que de se faire chier à mélanger 30 000 étiquettes pour décrire le groupe on va en faire un résumé. Vous aimez le black metal ? Vous aimez The Berzerker ? Mélangez les deux et vous aurez une idée de ce que peut donner un album d’ Iperyt. Ben oui les influences et sonorités electro ne sont pas là pour vous permettre d’onduler votre corps sur les dancefloors du coin. Là on est dans la démolition à coups de blindés et d’étoile de la mort, la pochette résume bien la gueule de votre quartier après l’écoute de l’album. Il ne restera qu’un champ de ruines, et vos voisins en train de faire des crises d’épilepsie.

Pas besoin de chercher de la finesse ou de l’expérimentation ici, ça va chier dans le ventilo pendant 43 minutes et c’est tout. Bon je préviens quand même les trues blackeux que le côté black metal relevé plus haut n’est pas vraiment flagrant, ne vous attendez pas à du pur Norvégien des forêts enneigées. On ne l’entend que sur une poignée de riffs et à la limite sur les vocaux qui s’en rapprochent, pour le reste c’est juste une boucherie. Une éruption de metal extrême en fusion qui va vous balancer quelques éclats dans la tronche, le genre de trucs à ne jamais écouter en bagnole sur l’autoroute sous peine de se retrouver à 88 miles à l’heure et à remonter dans le temps. Bon on sent de temps en temps quelques accalmies qui donnent plutôt dans une veine thrash, de quoi headbanguer au volant (je ne suis pas certain que ce soit plus sûr en fait).

Si les groupes de tous bords très mélodiques et mélancoliques qu’on peut entendre régulièrement ces derniers temps vous les brisent, vous venez de trouver l’antidote idéal. Ce ne sont pas ces Polonais qui risquent d’essayer de vous tirer une larmichette ou vous inviter à un magnifique voyage, non là les mecs ne sont pas venus pour autre chose que le bordel. A la limite il est peut-être possible de disserter sur les meilleurs modèles de fusils mitrailleurs, ou sur les chars d’assaut les mieux adaptés à un carnage urbain. En dehors de ça il ne va pas falloir s’attendre à grand chose, de toute façon rien que le nom du groupe annonce la couleur. Pour ceux qui ne le savent pas, l’ipéryte est l’autre nom du gaz moutarde utilisé pendant la première guerre mondiale.

Parti de là il est quand même peu probable de se procurer cet album en espérant tomber sur la nouvelle sensation du black dépressif. Cet album n’est là que pour détruire tout ce qui peut l’être, ça tire sur tout ce qui bouge voire même ce qui ne bouge pas. Mais bordel ça fait du bien de temps en temps, on éteint le cerveau et on pète tout. D’autant plus que vu la gueule du monde qui nous entoure aujourd’hui, ce n’est pas l’envie qui risque de manquer à certains. Finalement ce groupe va peut-être éviter certaines thérapies, par conséquent il faudrait peut-être demander à ce qu’il soit remboursé par la sécurité sociale.


Murderworks
Septembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/iperytofficial