Le groupe
Biographie :

Iotunn est un groupe de death metal progressif / mélodique danois formé en 2015 et actuellement composé de : Bjørn Wind Andersen (batterie), Jesper Gräs (guitare), Jens Nicolai Gräs (guitare), Jón Aldará (chant / Barren Earth, Hamferð, ex-Hatursvart, ex-Solbrud) et Eskil Rask (basse / Sunless Dawn). Iotunn sort son premier album, "Access All Worlds", en Février 2021 chez Metal Blade Records, suivi de "Kinship" en Octobre 2024.

Discographie :

2016 : "The Wizard Falls" (EP)
2021 : "Access All Worlds"
2024 : "Kinship"


Les chroniques


"Kinship"
Note : 19/20

Retour dans le pays enchanté de Iotunn. Trois ans après un premier album acclamé, Bjørn Wind Andersen (batterie), Jesper Gräs (guitare), Jens Nicolai Gräs (guitare), Jón Aldará (chant, Barren Earth, Hamferð, ex-Solbrud) et Eskil Rask (basse, Sunless Dawn) poursuivent leur aventure avec Metal Blade Records pour la sortie de leur album sophomore, Kinship.

On débute avec "Kinship Elegiac", la plus longue composition de la discographie des Danois, qui nous hypnotise d’abord avec quelques douces notes en compagnie d’un chant clair mélancolique. La saturation viendra alourdir les riffs tout en conservant les tonalités lancinantes, mais on sent que le morceau s’intensifie progressivement, atteignant différents points culminants lors du blast, puis de l’arrivée du growl puissant qui déchaînera la rythmique, la laissant s’apaiser puis s’enflammer à nouveau avant un final surpuissant. Un court épisode de douceur nous conduit à la sombre "Mistland", où les mélodies s’entremêlent pour permettre aux parties vocales et à la section rythmique de déferler à toute allure, laissant les guitaristes tirer profit de longs passages instrumentaux avant le retour des hurlements. "Twilight" démarre de manière plutôt majestueuses, mais la violence ne tarde pas à refaire surface pour créer cette approche saccadée accrocheuse pendant que le chant clair et saturé se relaient pour alimenter la dualité évidente avant de laisser place à la mystérieuse "I Feel The Night".

Si les premiers instants du morceau sont relativement calmes, on retrouve vite toute l’intensité et la puissance du groupe, notamment lors des poussées vocales qui nous mènent à "The Coming End" où les harmoniques hypnotiques sont à l’oeuvre, que ce soit au sein des guitares ou sur la basse. La tornade fait rage, nous offrant parfois quelques moments de flottement avant de revenir à sa fureur initiale, puis le groupe nous accorde un répit avec "Iridescent Way", une ballade acoustique toute en douceur où le vocaliste adopte également ses tonalités les plus rassurantes. On sent immédiatement lors des premiers instants d’"Earth To Sky" que les riffs ne cherchent qu’à exploser, et leur libération semble si évidente que leur puissance redouble littéralement, empruntant même au black metal pour retranscrire toute sa sauvagerie, mais également à des mélodies inquiétantes pour lier les deux vagues de brutalité. L’album touche à sa fin avec la longue "The Anguished Ethereal" où oppression et lenteur marchent ensemble avant d’être chamboulés par parties beaucoup plus rapides et violentes, marquant un rythme torturé mais parfaitement géré par les musiciens du début à la toute dernière note qui s’enfonce dans le silence.

Le premier album de Iotunn avait déjà fait forte impression, mais il devient évident que le groupe a encore progressé avec "Kinship". Des influences diversifiées et une maîtrise à toute épreuve de l’atmosphère font de cet album l’un des indispensables de l’année !


Matthieu
Novembre 2024




"Access All Worlds"
Note : 16/20

Après le prometteur EP "The Wizard Falls" en 2016, les Danois de Iotunn reviennent cette fois avec leur premier album "Access All Worlds" pour un death metal mélodique aux frontières du progressif. Une bonne heure de musique pour seulement sept morceaux, il va y avoir de l'ambiance épique dans l'air !

Et effectivement, "Voyage Of The Garganey I" balance des ambiances et des mélodies épiques sur fond de metal mélodique teinté de death ne serait-ce que par les growls profonds. Pas de brutalité débridée ici mais de gros riffs puissants et un tempo assez mid aux allures de marche guerrière. Jón Aldará fait un travail monstrueux et passe de growls bien profonds à un chant clair lumineux qui fait des miracles pour appuyer encore ces ambiances épiques. Malgré une durée de plus de sept minutes, ce premier morceau passe tout seul et donne l'impression d'avoir duré deux fois moins longtemps tant Iotunn maîtrise son sujet. Des sonorités différentes s'entrecroisent, les morceaux sont longs et épiques et la technicité des membres du groupe n'est plus à prouver, pourtant Iotunn garde toujours la mélodie et l'efficacité en ligne de mire. On pourrait faire un parallèle avec Wintersun qui a la même capacité à mélanger harmonieusement mélodie, technicité, caractère épique et petites touches de brutalité. C'est d'ailleurs dans les moments les plus nerveux que le rapprochement est le plus pertinent, comme par exemple sur "Laihem's Golden Pits" qui n'atteint pas les cinq minutes et se fait par conséquent plus direct. Le tracklisting alterne d'ailleurs quasiment toujours les morceaux longs et épiques et ceux plus courts et plus directs une piste sur deux. Cela rappelle la technique de certains albums d'Hypocrisy et cela permet à Iotunn de garder une bonne dynamique et de ne pas balancer trop d'informations d'un coup parce que mine de rien, c'est assez dense tout ça ! Rien d'hermétique ou d'inaccessible mais des morceaux assez longs qui multiplient les ambiances et mélangent plusieurs sonorités différentes.

Comme précisé plus haut, l'heure que dure "Access All Worlds" ne tient que sur sept pistes, Iotunn a tout condensé dans des morceaux aux allures de fresques épiques. C'est son sens de la mélodie qui permet au groupe de rendre tout ça digeste et relativement accrocheur en plus d'un groove qui s'exprime à travers les riffs les plus puissants et les plus massifs. On retrouve cette fameuse mélancolie typique chez les groupes scandinaves, "The Tower Of Cosmic Nihility" et "The Weaver System" l'expriment d'ailleurs merveilleusement bien. Ce dernier déploie des mélodies poignantes et sera probablement le plus beau moment de l'album en termes d'émotions pures. L'album se termine sur "Safe Accross The Endless Night" avec plus de treize minutes au compteur et un morceau qui montre quasiment toute la palette d'émotions et d'ambiances que le groupe est capable de déployer ! On passe de cavalcades heavy assez mélodiques à un caractère épique en passant par des blasts rageurs, le tout mêlé aussi bien à du chant clair que crié, bref Iotunn balance tout ce qu'il a pour finir en beauté. La mélancolie, la rage et les ambiances les plus épiques se mélangent pour former un pavé assez impressionnant et si le groupe voulait donner envie de relancer l'album, il ne s'y serait pas pris autrement ! Finalement, le groupe n'a pas beaucoup changé depuis "The Wizard Falls", on retrouve la même patte et les mêmes sonorités mais tout a été poussé plus loin. C'est plus inspiré, plus maîtrisé, l'arrivé de Jón Aldará au chant y contribue d'ailleurs pas mal, bref c'est la même en mieux.

Un premier album qui confirme le potentiel du groupe et qui reprend les éléments du premier EP pour les pousser bien plus loin, que ce soit en termes de maîtrise ou d'inspiration. Iotunn se montre aussi puissant et épique que mélodique et accrocheur et malgré sa longue durée, "Access All Worlds" passe tout seul et ne se répète jamais. Il aura fallu quelques années au groupe pour nous livrer un véritable album mais maintenant qu'il est lancé, il y a des chances pour que Iotunn monte en puissance et que l'on se prenne quelques baffes à l'avenir !


Murderworks
Mai 2021


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/iotunn