Insulters, groupe de black / thrash espagnol formé en 2008, est composé de Vomitor au chant, Skeleton Grinder à la guitare, Nuclear Cummer à la basse et Devastator à la batterie.
Le groupe a sorti son deuxième album, "Metal Still Means Danger" (nom un peu kitsch, me direz-vous) ce 1er Janvier sous les labels Unholy Prophecies et Equinox Discos.
Plutôt convaincue par son prédécesseur, c’est avec curiosité que je commence l’écoute.
Le premier titre, "Ages Of Terror", entre immédiatement dans le vif du sujet. La production est plutôt propre, mais est contrebalancée par le chant de "Vomitor" qui porte bien son nom, et les guitares au son gras. Le riff directeur est bon et groovy, la chanson entre rapidement en tête. C’est ce qu’on pourrait appeler une bonne entrée en matière !
S’ensuit "Highway Of The Dead", toujours dans le même esprit. Les lignes de guitares sont percutantes, tout comme – et il est important de le souligner – les parties de basse, qui viennent marteler avec une violence parfaitement maîtrisée le morceau. Celui-ci est le premier à introduire des solos de guitares à l’effet un peu psychédélique, qui seront également présents sur "Bang Your Fucking Skull" et "Metal Still Means Danger", entre autres. L’idée est très bonne, elle apporte plus de profondeur aux compositions, qui ne se cantonnent pas à l’esprit black / thrash pur. Le virage musical d’Insulters est surprenant ; "We Are the Plague" (2013) a une production très axée black, tandis que ce deuxième album un son bien plus lourd et death. Le changement est flagrant !
"Icons And Symbols" déboule comme un canon et déchaîne sa violence tout au long des trois minutes. Un pont death à la Obituary vient calmer le jeu, et le morceau reprend de plus belle par une accélération à la batterie typique black metal. De quoi faire headbanguer le plus froid des auditeurs ; sans aucun doute, c’est un titre taillé pour les mosh pits !
L'album se poursuit avec "Forged In Hell's Fire", très bien construit, oscillant entre la violence caractéristique du genre et la force tranquille des riffs et solos de guitares death du pont. "Bastard Soldiers" vaut lui aussi son pesant d’or, à l’image de "Icons And Symbols", il est plus violent encore que les autres morceaux, et tend davantage vers le black. La basse est coupante, et suit la batterie qui est très libre sur ce titre.
On fait un peu redescendre la pression avec "Here Falls The Hammer", dont le riff directeur est plus groovy et posé, et le solo psyché tout à fait à sa place. Le chanteur scande le titre tout au long du morceau, devenu presque hypnotique.
"Metal Still Means Danger" vient boucler l’album, avec l’alliage death / black / thrash visiblement très apprécié d’Insulters. Sans particulièrement se démarquer des autres morceaux, celui-ci achève tout de même de nous convaincre que le groupe a bien compris comment maîtriser l’alliance de ces styles, sans paraître brouillon ou désordonné.
Il est impossible de comparer "Metal Still Means Danger" à son prédécesseur, tant les divergences musicales sont importantes. Nous pourrions davantage parler ici d’évolution. Cet album semble être le fruit de recherches et d’explorations de nouveaux horizons, notamment ceux du death metal et de ses possibilités. Même si les morceaux ont tous des points communs et n’inventent rien, Insulters a relevé son défi avec brio et a composé un bon album, dont certains titres font mouche.
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