Le groupe
Biographie :

In Mourning est un groupe de death mélodique / progressif suédois fondé en 2000 et actuellement composé de : Tobias Netzell (guitare, chant / Antarktis, ex-Contortion, ex-Majalis, ex-October Tide, ex-Volturyon, ex-Thenighttimeproject), Bjorn Pettersson (guitare / Antarktis, ex-Majalis, Palefeather), Tim Nedergård (guitare / ex-Forgotten Kingdom), Sebastian Svalland (basse / Letters From The Colony, Lindemann) et Joakim Strandberg Nilsson (batterie / Faithful Darkness, Nonexist, ex-Moorgate, ex-Thrive, Wolves Within). In Mourning sort son premier album, "Shrouded Divine", en Janvier 2008 chez Aftermath Music, suivi de "Monolith" en Janvier 2010 chez Pulverised Records, de "The Weight Of Oceans" en Avril 2012 chez Spinefarm Records, de "Afterglow" en Mai 2016 chez Agonia Records, de "Garden Of Storms" en Octobre 2019, et de "The Bleeding Veil" en Novembre 2021 chez Dalapop.

Discographie :

2008 : "Shrouded Divine"
2010 : "Monolith"
2012 : "The Weight Of Oceans"
2016 : "Afterglow"
2019 : "Garden Of Storms"
2021 : "The Bleeding Veil"


Les chroniques


"The Bleeding Veil"
Note : 16/20

Deux ans après "Garden Of Storms" qui clôturait une trilogie, les Suédois d'In Mourning sont de retour avec "The Bleeding Veil" qu'ils annoncent comme étant leur album le plus personnel. Pour rappel, le groupe mélange le death mélodique suédois typique, le metal progressif et une pincée de gothic / doom par moments pour faire simple. On y sent l'influence d'Opeth certes mais In Mourning a toujours réussi à tirer son épingle du jeu donc la déclaration des ses membres à propos de ce nouvel album intrigue.

"Sovereign" ouvre l'album avec une ambiance assez sombre avant de nous balancer des riffs puissants et des leads très mélancoliques sur fond de gros tapis de double grosse caisse sur lequel plane quand même encore le spectre des premier Opeth. On sent par contre une fois de plus tout le talent de ces Suédois pour les mélodies poignantes et les ambiances puissantes. L'influence principale se sent encore et se sentira probablement toujours d'une façon ou d'une autre mais In Mourning met suffisamment d'émotions dans sa musique pour que l'on sente sa patte. Quelques blasts viennent d'ailleurs ajouter brièvement un peu de violence et un lointain air de famille avec le black le temps de quelques secondes. On sent plutôt les facettes progressives et death sur "The Bleeding Veil" d'ailleurs, les sonorités typiquement death mélodique suédois, quant à elles, ont cédé du terrain. In Mourning propose effectivement quelque chose de plus profond cette fois-ci, peut-être plus introspectif. En tout cas, les émotions qui ont toujours eu une bonne place dans la musique du groupe s'en font une plus grande encore ici, il suffit d'entendre ces lignes de chant clair sur "At The Behest Of Night" pour se prendre un direct en plein cœur. Malgré ça, le tout reste relativement accrocheur et si le groupe ne perd pas son goût pour le progressif et les structures parfois alambiquées, le tout reste relativement simple à suivre. Les morceaux sont tous assez longs et durent pour la plupart entre six et huit minutes mais le savoir-faire d'In Mourning est tel que "The Bleeding Veil" ne connaît aucune temps mort. Tout est là : la puissance, les émotions poignantes, les mélodies accrocheuses et sublimes, les riffs teigneux et les structures mouvantes.

Ces quarantes-six minutes ne connaissent aucun temps mort et In Mourning nous embarque avec lui dans son voyage intérieur mouvementé. Le talent du groupe n'est plus à prouver mais il éclate une fois de plus sur "The Bleeding Veil" et nous éclabousse de ses mélodies qui nous enserrent le cœur. "Solitude And Sadness" est d'ailleurs un de ces morceaux pendant lesquels le groupe nous prend à la gorge et ne nous relâche pas une seule seconde. Toute sa mélancolie nous tombe dessus et nous entoure, sublimée par ces mélodies qui trouvent toujours le chemin pour toucher au but sans détour. Le tracklisting finement étudié fait que justement la principale influence du groupe se fait sentir sur les deux ou trois premiers morceaux et plus on avance plus le groupe se démarque et développe son univers avec des morceaux à la fois plus lourds, plus durs, plus progressifs et plus profonds. On finit donc très vite par se rendre compte que le groupe n'a pas menti et qu'il livre effectivement son album le plus personnel, musicalement et émotionnellement. "The Bleeding Veil" se montre plus poignant que ses prédécesseurs et si on peut encore sentir d'où vient sa musique en termes d'influences par moments, In Mourning se livre ici plus que sur n'importe quel autre de ses albums. "Beyond Thunder" qui ferme l'album est un crochet à l'estomac qui se permet en plus de faire entendre quelques sonorités bizarres, plus tordues et hachées qui ne sont parfois pas sans m'évoquer de loin un certain S.U.P.. Et une fois de plus des mélodies qui font mouche et une mélancolie poignante qui ne peut laisser indifférent. Sur un aspect plus technique, la production est massive, puissante, propre avec un petit côté étouffé qui colle bien aux ambiances développées.

In Mourning nous délivre donc avec "The Bleeding Veil" un album plus progressif, plus sombre et plus personnel même si la fameuse influence se laisse encore entendre, surtout sur la première partie de l'album. En tout cas, on retrouve les sublimes mélodies et la mélancolie auxquelles le groupe nous a toujours habitués et son talent fait de ce nouvel album un joyau de plus dans sa discographie.


Murderworks
Avril 2022




"Garden Of Storms"
Note : 16/20

Tiens donc, un groupe de metal suédois, quelle surprise ! Blague à part, In Mourning nous livre son cinquième album, "Garden Of Storms", et fait partie de ces groupes qui ne veulent décidément pas me faciliter la vie. Ces petits malins mélangent le death à tendances mélodiques, le progressif, le doom et plein d'autres trucs qui rendent l'écriture d'une chronique plus compliquée.

Faisons simple et offrons un léger repère aux personnes n'ayant encore jamais écouté une seule note d'In Mourning, on peut parfois y sentir une petite influence Opeth première période. Les deux groupes ayant mélangé le death et le progressif, il est logique de leur trouver des atomes crochus mais In Mourning propose une formule assez personnelle qu'il distille depuis ses débuts. On sent cette proximité sur "Black Storm" qui ouvre l'album avec ses riffs mélodiques et ses structures tordues héritées du prog, le tout surmonté d'un riffing tranchant et d'un chant hurlé, death ou clair. Quand ce dernier fait son apparition, c'est évidemment pour laisser la place à des passages accrocheurs et mélancoliques d'une beauté assez saisissante. C'est d'ailleurs le gros point fort d'In Mourning depuis le premier album, cette capacité à sortir des mélodies superbes et poignantes au milieu de morceaux lourds, complexes ou agressifs. Ces Suédois n'hésitent pas à balancer du blast si le morceau l'exige et la puissance trouve plus d'une occasion de s'exprimer à travers leur musique. "Yields Of Sand" balance des ambiances plus sombres, presque malsaines par moments avec une mélancolie typiquement nordique et des mélodies vénéneuses dignes d'un Daylight Dies. "Magenta Ritual" est d'ailleurs totalement habité par cette tristesse aussi belle que saisissante et les mélodies que le groupe dégaine pendant ces six minutes sont une fois de plus à tomber. Précisons que ce nouvel album est le dernier volet d'une trilogie thématique consacrée aux océans et qu'il se situe donc fort logiquement dans la lignée de ses deux prédécesseurs. On remarquera d'ailleurs que la pochette est superbe et une fois de plus signée Kristian Wåhlin, alias Necrolord pour les intimes.

Comme je le disais, la musique d'In Mourning est difficile à classer car au carrefour de plusieurs styles différents mais le fait que le groupe laisse beaucoup de place à la mélodie et propose toujours de quoi accrocher l'oreille rend la bête un peu moins intimidante. Il va tout de même falloir avoir l'esprit un minimum ouvert et écouter ça attentivement parce que chez In Mourning on aime prendre l'auditeur à contre-pied. Il n'est pas rare de vous prendre de gros blasts dans la tronche après un morceau ou un passage bien mélancolique et aux ambiances feutrées. C'est comme ça que débarque "Huntress Moon" d'ailleurs, à gros coups de blasts dans la tronche avec des riffs bien sales et agressifs avant de calmer un peu le jeu pour proposer un passage bien pesant et sombre. Les morceaux sont évidemment assez longs et tournent autour des six ou sept minutes et comme le groupe aime multiplier les ambiances au sein d'un seul et même morceau et faire bouger les structures, il y a de quoi faire sur ces cinquantes minutes. D'autant que les ambiances sont vraiment prenantes et que les mélodies sont vraiment sublimes avec un chant clair en soutien sur des lignes de chant simples mais systématiquement touchantes. On sent un héritage certain du metal gothique dans ces mélodies et cette mélancolie pregnante même si les influences extrêmes dominent largement le terrain. Toutes ces influences qui s'entrechoquent permettent à In Mourning de développer un univers varié et riche tout en gardant un caractère suffisamment direct grâce aux passages les plus accrocheurs.

Un nouvel album dans la lignée de ses deux prédécesseurs puisqu'il est la dernière partie d'une trilogie conceptuelle. In Mourning est toujours aussi évocateur, immersif, poignant et sa musique fait preuve d'une richesse et d'une profondeur qui font que vous n'avez pas fini d'y revenir et d'y découvrir de nouvelles choses.


Murderworks
Décembre 2019




"Afterglow"
Note : 15/20

J'ai découvert In Mourning grâce à son troisième album, "The Weight Of Ocean", que j'avais vu se balader dans plusieurs top 10 des albums metal 2012. J'ai ensuite appris (et constaté) que leurs deux premiers opus étaient au moins aussi bons ! Quatre ans plus tard, le groupe nous revient avec un quatrième album qui aura la difficile tâche de maintenir le niveau d'excellence proposé jusqu'ici.

Premier point positif : la très belle pochette de l'album qui nous montre la vision crépusculaire d'un phare au milieu d'un ciel et d'une mer rougeoyants. On a la sensation que l'océan et l'azur dépeints dans le précédent album sont à présent en train de s'embraser. Une sensation qui sera confirmée par le titre du premier morceau de l'album : "Fire And Ocean". On voit là un très beau moyen de marquer la continuité entre ces deux albums.

Pour ce qui est de la musique à proprement parler, le groupe avait publié un premier morceau avant la sortie de l'album qui laissait présager de très bonnes choses. Malheureusement, après avoir écouté l'intégralité des sept titres qui composent cet album, je dois dire que cette nouvelle sortie des Norvégiens n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Certes, on y retrouve toujours leur mélange résolument moderne et très bien maîtrisé de death mélodique, de prog et de doom qui a fait leur succès jusqu'ici. Les morceaux sont biens construits et s'écoutent très bien. Il y a mêmes plusieurs passages vraiment sympa... Mais on ne retrouve à aucun moment ni la jouissance, ni l'émotion qu'on a pu éprouver à l'écoute de leurs précédents albums. Le seul morceau qui tire son épingle du jeu est peut-être "The Call To Orion" basé sur un thème principal très puissant.

Cette impression générale d'un manque d'émotion s'applique particulièrement au chant de Tobias Netzell. En effet, que ce soit dans le registre clair ou extrême, celui-ci avait jusqu'ici réussi à nous surprendre sur chaque nouvelle sortie. Or, dans cet album il apparaît plutôt comme un narrateur un peu lointain dont la voix, bien que parfaitement maîtrisée, ne parvient pas à avoir un véritable impact sur l'auditeur. Au final, je dirais que "Afterglow" est malgré tout un album très maîtrisé et réussi qui saura sans aucun doute vous faire passer un bon moment. Cependant, il souffre beaucoup de la comparaison avec ses prédécesseurs qui ont su nous apporter une qualité d'émotion qu'on ne retrouve malheureusement pas ici.


Zemurion
Mai 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/inmourningband