"Edifice Of Vicissitudes"
Note : 17/20
Iniquitous Savagery est de retour ! L’aventure commence en 2012 au Royaume-Uni, avec
un premier EP, suivi d’une démo puis enfin d’un album en 2015. Neuf années plus tard, Joe
Fleetwood (guitare, ex-Party Cannon), Chris Ryan (basse, Party Cannon, ex-Laceration)
et Euan Harrison (batterie) recrutent Liam McCall (chant, Aphotic, live pour Operation
Cunt Destroyer) pour créer "Edifice Of Vicissitudes", qui sort via Willowtip Records.
"Casualty Of Diabolical Trial" nous surprend sans attendre avec une violence continue et
parfois dissonante, sur laquelle le vocaliste vocifère à pleine puissance. On comprend
aisément que le groupe s’inspire de la scène américaine pour créer ses riffs tout comme sur
"Synaptic Cull" où les patterns rappelleront certaines formations bien connues créées vers la
fin des années 80, permettant une régularité massive. L’explosion finale surprendra avant de
passer à "Choked Before First Breath" où les parties travaillées rencontrent des palm mutes
particulièrement épais lors de mosh parts efficaces, puis on applique la même recette à
"Omnipotence Negates Self-Affliction" sur un blast dévastateur.
Le morceau se transforme en
enchaînement de breaks, ce qui donnera probablement lieu à des vagues de moshs
incontrôlables, puis le sample final débouche sur "Narcotic Exsanguination" où les parties
vocales deviennent presque inquiétantes avant de revenir à leur rage initiale. Après un final
digne d’un univers futuriste, "Lifeblood" prend la suite en revenant à la charge avec des riffs
bruts et rapides sous les hurlements sauvages, et le carnage continue de manière similaire
sur "Drenched In Righteous Offal", titre suivant, où les nombreuses accélérations rythment la
marche. L’album prend fin sur la toute aussi raffinée "Bio-Digital Convergence In The Fourth
Industrial Age", ultime composition qui aligne à son tour un riffing orienté vers un flot de
violence perpétuel, que ce soit dans la rapidité ou le groove écrasant avant de littéralement
exploser
Iniquitous Savagery maîtrise parfaitement les arcanes du brutal death old school et se
permet d’y injecter des pointes de technicité contrôlées comme de placer des mosh parts
plus simples. Si vous aimez la violence, écoutez "Edifice Of Vicissitudes".
"Subversions Of The Psyche"
Note : 14/20
Je ne sais pas vous, mais s'il y a bien un domaine où l'Écosse se montre discret, il s'agit du metal. Je ne connais pas beaucoup de groupes britanniques, mais je suis totalement incapable d'en citer un écossais, qu'il soit bon ou mauvais d'ailleurs. Alors quand un tout jeune groupe répondant au nom d'Iniquitous Savagery débarque avec une pochette bien gore carrément réussie, je peux vous dire que je suis très intrigué, d'autant plus que ce premier album a été enregistré et mixé par Jorg Uken (Defeated Sanity, Cerebral Effusion).
Cette bande de jeunes, dont certains ont fait partie de Party Cannon, signe chez Grindethic Records un brutal death assez oldschool, parfois technique et plutôt plaisant. Grâce à une batterie dont la grosse caisse ne cesse de nous maintenir éveillés, on nage ici dans les abysses d'un monde sombre et violent. Chaque instru trouve facilement sa place (écoutez par exemple les jolis soli de basse sur "Transient States Of Metaphysical Revelation") et l'ensemble se veut homogène tout au long de ces 8 morceaux. Loin d'être des exemples d'une technicité hallucinante, les riffs restent se veulent toutefois bien bourrins, voire groovy à certains moments ("Prognosis Of Terminal Parasitic Degradation Facilitating The Process For Utter Decomposition"). Le chant se veut lui beaucoup plus classique, vraiment old school, avec d'interminables growls très caverneux, un peu à la manière d'un Six Feet Under, en plus simpliste.
Néanmoins, en dehors d'un certain manque d'originalité, on pourra surtout reprocher à Iniquitous Savagery une terrible linéarité, qui vient un peu gâcher la fête. Les 8 pistes se suivent et se ressemblent, ce qui est dommage car ce n'est certainement pas le talent artistique qui manque à cette jeune formation. On pardonnera aisément ce défaut à nos amis écossais, dans la mesure où il s'agit là d'un premier album, qui reste prometteur pour la suite. On a donc au final un bel album, mais pas non plus de quoi se promener nu sous son kilt.
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