Le groupe
Biographie :

Inhuman Condition est un groupe de death / thrash metal américain formé en 2020 et actuellement composé de : Terry Butler (basse / Denial Fiend, Obituary, Hideous, ex-Massacre, ex-Six Feet Under, ex-Death, ex-Obliterhate), Taylor Nordberg (guitare / Deicide, Dritt Skit, Eye Of Purgatory, Goregäng, Infernaeon, Ribspreader, Scab, The Absence, Fore, Smoke & Mirrors, ex-Massacre, ex-Wombbath) et Jeramie Kling (chant, batterie / Dritt Skit, Ex Deo, Eye Of Purgatory, Goregäng, Infernaeon, Necromancing The Stone, Ninety Minute Reflex, Ribspreader, The Absence, Venom Inc., Fore, Kill Division, Smoke & Mirrors, ex-Massacre, ex-Skineater, ex-Wombbath). Inhuman Condition sort son premier album, "Rat°God", en Juin 2021 chez Listenable Insanity Records, suivi de "Fearsick" en Juillet 2022.

Discographie :

2021 : "Rat°God"
2022 : "Fearsick"


Les chroniques


"Fearsick"
Note : 16/20

Seulement un an après le premier album "Rat°God", les grands malades d'Inhuman Condition sont de retour avec "Fearsick", deuxième album tout aussi dédié que son prédécesseur au death old school furieux et fortement teinté de thrash. Rappelons que le groupe compte en son sein rien moins que Terry Butler (en ce moment chez Obituary et Denial Fiend) bien connu pour son passage chez Massacre entre autres et que le premier album était constitué de morceaux qui avaient été composés pour Massacre justement à la base. Si ça ne suffisait pas, le bougre s'est entouré pour ce groupe de Taylor Nordberg qui a intégré récemment Deicide et Jeramie Kling que vous avez pu entendre chez Ex Deo ou Ribspreader. C'est bon, vous commencez à cerner la bête ?

"The Mold Testament" ouvre l'album et on retrouve d'emblée la patte que faisait déjà entendre "Rat°God" avec de fortes sonorités Massacre évidemment. Un premier morceau mid-tempo dans un premier temps qui se fait vite rattraper par ce bon vieux up- tempo typiquement death metal old school. Le groove est toujours bien présent et ne perd pas une occasion de péter quelques nuques au passage. Bref, on retrouve le Inhuman Condition que l'on avait déjà apprécié il y a un an et cette bouffée de death / thrash purement old school fait toujours autant de bien. On reste d'ailleurs sur un format concis à l'ancienne avec seulement trente-six minutes au compteur hors morceaux bonus. Parce que le groupe a quand même enregistré cinq reprises qui sont réparties sur différentes versions de l'album sorties sur des labels et sous des formats différents. Et le registre est plutôt varié puisque vous pourrez y trouver "Whiplash" de Metallica évidemment, "Pull The Plug" de Death, "Executioner's Tax" de Power Trip, "Magnificat" de Benediction et "Surprise You're Dead" de Faith No More ! De quoi donner envie à tous ceux qui sont atteints de collectionite aigüe. Après ce démarrage assez mid-tempo, "Recycled Hate" revient nous mettre une dose de death thrashy nerveux et groovy dans la tronche, le rythme est plus nerveux et les riffs plus vicelards. Comme sur "Rat°God", on a l'impression d'être revenu dans les années 80 ou le début des années 90 et le groupe ne cède rien à la modernité. La production est d'ailleurs une fois de plus orientée old school elle aussi en évitant cette tendance à la compression abusive, ici ça sonne de façon sèche mais puissante sans avoir besoin d'un quelconque artifice.

Rien de nouveau sous le soleil une fois de plus mais on prend le même plaisir à se faire ramoner les cages à miel par des maîtres artisans du death à l'ancienne. "Caustic Vomit Reveries", au titre charmant au demeurant, accélère encore un peu le rythme et nous ressert un peu de ce up-tempo jouissif qui redonne la banane et qui pourrait faire un réveil matin très efficace. Quant à "Now The Monster", c'est du pur thrash à l'ancienne quasiment dénué de toute sonorité death. D'ailleurs c'est la principale différence sur "Fearsick", ce visage thrash qui s'impose encore un peu plus et se mélange vraiment au death metal old school. "Rat°God" faisait déjà sentir ces sonorités plus d'une fois mais elles se fondent définitivement dans le moule Inhuman Condition cette fois et s'entendent de façon plus flagrante. On a même droit à une intro inquiétante et lugubre au début de "King Con" avec quelques claviers et de la guitare acoustique. Le naturel revient bien vite et on repart évidemment sur du Inhuman Condition typique donc très proche du "From Beyond" de Massacre. "Wound Collector", quant à lui, est clairement le morceau qui présente les passages les plus lourds et les plus rampants de l'album même si le up-tempo finit là aussi par revenir à la charge. "Fencewalker" nous amène lui aussi des passages bien lourds et quelques mélodies sinistres au milieu d'un morceau assez bourrin et direct. "Fearsick" est donc suffisamment varié et intense pour tenir en haleine du début à la fin, on y retrouve cette science du riff qui tue et du groove qui déboîte.

Inhuman Condition revient donc en forme avec "Fearsick" et glisse encore un peu plus de thrash dans son death old school vicieux et groovy. L'héritage de Massacre s'entend toujours et on prend une fois de plus une bonne claque dans les dents !


Murderworks
Octobre 2022




"Rat°God"
Note : 16/20

Encore un groupe trompeur puisque si sa formation est récente, ses membres, eux, sont des vieux de la vielle puisque ce trio est constitué d'anciens membres des illustres Massacre ! Bon, deux d'entre eux ont débarqué dans le groupe en 2019, mais Terry Butler était là dès les débuts. Le groupe nous amène donc son premier album "Rat°God" et vous vous doutez bien qu'il va falloir s'attendre à du old school, d'autant que ces morceaux avaient été composés à la base pour Massacre justement.

"Euphoriphobia" démarre l'album en trombe avec une durée d'à peine plus de deux minutes et envoie directement un death old school aux relents thrash et aux soli balancés à grands coups de vibrato, typique de Massacre d'ailleurs. Tout ça groove sévère sur les passages mid-tempo et on sent bien qu'on a affaire à des vétérans de la scène, le savoir-faire est là et les riffs qui tuent aussi. Le groupe ne perd pas de temps et balance la sauce, "Rat°God" n'atteint même pas les trente-trois minutes pour neuf morceaux donc autant dire que ça bourre comme il faut. Rien de moderne par ici donc les amateurs de gros death bourrin blindé de blasts peuvent déjà fuir à toutes jambes, le plus violent que vous aurez ici c'est du up-tempo typique du death old school. "The Neck Step" s'empresse d'ailleurs de l'alourdir en balançant des riffs rampants et bien malsains contrebalancés par des riffs plus thrash, riffs qui là encore groovent diablement fort. Puisque ces morceaux avaient été composés pour Massacre, il n'est pas étonnant d'y entendre une forte proximité et un esprit proche du fameux "From Beyond" d'ailleurs. Rien de nouveau sous le soleil certes mais qu'est-ce que c'est bon bordel ! Surtout à une époque où des petits jeunes cherchent à retrouver l'esprit de cette époque, avec pas mal de réussite pour certains, là on a des vétérans qui en font partie depuis longtemps et qui savent comment faire sonner ce death / thrash à l'ancienne. Le résultat ne manque ni de patate, ni d'efficacité et balance neuf brûlots pied au plancher. On sent que tout ça est spontané et que Inhuman Condition a simplement envie de brancher les amplis et de balancer la sauce sans réfléchir, c'est bête et méchant mais ça prend des airs de machine à headbanging et c'est ce qu'on aime.

Je ne sais pas si "Rat°God" parlera aux plus jeunes mais vu que certains groupes refont du old school, c'est finalement possible qu'ils soient attirés par ce concentré de death / thrash à papa. Les vieux de la vieille, quant à eux, vont apprécier le fait d'entendre des morceaux qui auraient presque pu figurer sur "From Beyond" tant ils sortent du même chaudron. Même la production ne cède pas à la modernité tout en accordant quand même assez de puissance à l'album. On sent quand même que Inhuman Condition a voulu garder une patine à l'ancienne et n'a pas voulu de guitares accordées plus bas que terre ou de son gonflé aux hormones. En tout cas, en à peine plus d'une demi-heure, on a tout ce qu'il faut, du mid-tempo ravageur, du up-tempo qui tabasse, des soli complètement allumés à grands coups de vibrato dont certains sont joués par Rick Rozz justement qui apparaît en guest plusieurs fois, le groove qui fait taper du pied, bref le cahier des charges est bien rempli. "Rat°God" semble tout droit sorti du début des années quatre-vingt dix et pourtant jamais la musique de Inhuman Condition ne sonne vieillotte. Au contraire, il y a une patate ici que l'on ne pouvait trouver que chez des vétérans qui s'éclatent à faire ce style de death / thrash malgré les années, des anciens qui ne s'imaginaient probablement pas encore là aussi longtemps après leurs débuts. Enfin, je dis des anciens mais je devrais plutôt dire UN ancien puisque Taylor Nordberg et Jeramie Kling sont des petits jeunes ayant fait partie de Massacre récemment. Terry Butler, par contre, a de la bouteille et était là aux débuts de Massacre, à ceux de Six Feet Under et a fait un passage chez Death pour être maintenant chez Obituary, rien que ça ! Je ne sais pas si c'est le savoir-faire de Terry Butler associé à la faim de Taylor Nordberg et Jeramie Kling qui donne ce mélange explosif mais ce que je sais c'est que ça sonne !

"Rat°God" est donc une carte de visite tonitruante pour Inhuman Condition qui marche évidemment dans les pas de Massacre et qui balance un death / thrash efficace et direct. On a le groove, la patate, l'inspiration, bref tout ce qu'il faut pour passer une bonne demi-heure à headbanguer comme un âne devant ses enceintes.


Murderworks
Juillet 2021


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/inhumanconditionband