Le nom de In Defense ne vous dit peut-être pas grand chose, notamment car il s'agissait à l'origine d'un groupe de punk / oï! qui a switché vers un style crossover thrash plutôt sympa. Après bientôt dix ans d'existence, il s'agit là du quatrième album du groupe, notamment composé d'anciens membres de Lungs et False. On sent immédiatement qu'In Defense a conservé ses racines punk, ce qui se traduit surtout par des textes vifs et tranchants, comme le prouvent les excellents titres que sont "Guns In School" ou "Tacos Til Death". Ces paroles se veulent à la fois ironiques et dénonciatrices, rigolotes sans pour autant être connes, débiles mais pas trop, bref du tout bon tout chaud.

Sinon, In Defense, c'est typiquement le genre de groupe qui pourrait clairement me faire aimer le thrash (un jour, qui sait). Ce "Don't Fuck With The Dungeon Master" nous offre clairement du thrash de haute qualité, puissant, supersonic, bien huilé, riffé à la testostérone, bourré de mélodies venues déchirer le plafond de ton placard à balais pour te scier les tympans. Entre Municipal Waste et Toxic Holocaust, je dois dire que ce nouvel opus de nos camarades américains m'a fait penser à une chanson du début à la fin : "Angel Of Death" de Slayer (y compris la version banjo de Rob Scallon...) ! Jusqu'à cet indémodable et mythique screaming du début de la piste, que l'on retrouve sur plusieurs passages de cet album, notamment au sein de la très réussie "Don't Fuck With The Dungeon Master". On trouve aussi des chants plus proches du punk hardcore, avec des back vocals plus old school, comme "Circle Pit The Casket" et son refrain très éloigné du thrash classique. À part ça, on peut noter que l'album a été enregistré et masterisé par Adam Tucker aux Signaturetone Studios, puis mixé par Joel Grind chez Audiosege.

Alors il est où le problème ?! Il en existe bien un, et qui n'est pas du tout négligeable. En effet, d'une manière générale, tout au long de l'album, les voix se font difficilement entendre. On a tantôt l'impression qu'elles chantent à deux mètres du micro, tantôt l'impression qu'elles sont enregistrées dans une église... Même si on s'y habitude après quelques écoutes, je trouve que cela reste profondément dommage, notamment pour toutes les raisons que j'ai expliquées auparavant : on aimerait entendre et comprendre un peu mieux les textes, tout en profitant des back vocals au maximum. Cela ne suffit pas à gâcher un super album jamais ennuyeux ni redondant, mais ça laisse tout de même une légère trace de pneu au fond du slip.

Au final, le bilan n'est même pas mitigé, il est carrément positif, on prend clairement son pied du début à la fin, avec un style punko-thrash vraiment sympa, on peut simplement espérer que l'enregistrement des voix sera de meilleure qualité pour le prochain opus, que l'on attend déjà avec impatience.