Le groupe
Biographie :

Formé en 1991 à Calabasas en Californie, Incubus est un groupe de rock alternatif composé de Brandon Boyd au chant et percussions, Mike Einziger à la guitare, Ben Kenney à la basse, Chris Kilmore aux platines et Jose Pasillas à la batterie. En 1994 sort "Closet Cultivation", leur première démo marquée par le titre "Bathe In My Snot", suivi de l’album "Fungus Anonymous" en 1995. En 1996 Garvin Koppell alias DJ Lyfe pris part à l’aventure sur leur seconde démo "Enjoy Incubus" au son retravaillé hip hop de DJ Lyfe. 1997, le groupe collabore avec DJ Greyboy pour travailler sur la bande son du film Spawn, en sortira l’album "S.C.I.E.N.C.E." qui sera leur premier album édité par un major. En 1998, le groupe demande à DJ Lyfe de partir, très vite remplacé par Chris Kilmore alias DJ Kilmore, jouant désormais partout en Europe et en Amérique et jouant au côté de grands noms de l’époque tels Limp Bizkit, Korn, SOAD, Soulfy, Papa Roach et participant même au fameux Family Values en 1998 dont le titre live du morceau "New Skin" apparaît sur le CD compilation du Family Values Tour. En Octobre 1999, après avoir tourné avec Black Sabbath, voit le jour l’album "Make Yourself". En 2000 après avoir joué une seconde fois à l’Ozzfest Tour, Incubus sort un nouvel EP de 6 titres "When Incubus Attacks - Volume 1". En 2001 peu de temps avant la sortie du nouvel album "Morning View", l’album "Make Yourself" devient double disque de platine avec 2 millions d’albums vendus. En 2002 perdant leur bassiste et leur DJ, le groupe procéda à une pause musicale, une fois ceux-ci remplacés, Incubus sort un nouvel album en 2004 intitulé "A Crow Left Of The Murder". Suivi de trois nouveaux morceaux enregistrés en studio en 2005 pour la bande son du film Stealth suivi l’année d’après, en 2006, de l’album "Light Grenade". Après maintes tournées et festivals, Incubus sort un DVD live en 2007 et deux ans plus tard, en 2009, "Monuments And Melodies" double album best of du groupe. Aujourd’hui après avoir annoncé maints retours depuis 2 années bien remplies, Incubus est de retour avec "If Not Now, When ?".

Discographie :

1995 : "Fungus Amongus"
1996 : "Enjoy Incubus" (EP)
1997 : "S.C.I.E.N.C.E."
1999 : "Make Yourself"
2000 : "When Incubus Attacks Volume 1" (EP)
2001 : "Morning View"
2004 : "A Crow Left Of The Murder..."
2006 : "Light Grenades"
2009 : "Monuments and Melodies Compilation" (Best Of)
2011 : "If Not Now, When ?"


La chronique


Premier morceau "If Not Now, When ?", assez original de mettre le titre éponyme en premier, mais à l’écoute il y a bien plus surprenant sur cet album, leur manager l’avait annoncé et c’est certain, Incubus a emprunté une nouvelle voie, ici un morceau où l’on comprend enfin les annonces de sortie d’un futur album maintes et maintes fois repoussé, "If Not Now, When ?" lance vraiment le départ d’une nouvelle ère que nous propose Incubus sur cet album, des morceaux encore plus posés qu’avant, et dont la composition reflète le fruit de dur labeur, c’est calme, c’est beau et envoûtant, Brandon à une voix encore plus impressionnante je trouve.

"Promises, Promises" sonne comme une ballade avec une voix contradictoirement calme et incisive, ça creuse, ça creuse afin de nous donner une petite boule dans le ventre et d’en faire ressortir une émotion assez pénétrante, le jeu à la batterie est très calme, les riffs de guitares flottent légèrement au fil de cette composition, et la touche de piano vient appuyer cette vague mélancolique de "Promises, Promises". Suivi de "Friends And Lovers" à la basse moins discrète, et au chant de Brandon qui revient sur ses sources dans ses vocalises, toujours aussi efficace, mais le tout avec un renouveau très agréable ici, il est certain que cela va plaire à beaucoup mais peut-être également déplaire à de nombreux fans habitués à des morceaux avec plus de punch, ça sonne comme des alexandrins, de la poésie des temps modernes, rien de rageur c’est certain, mais ça n’en est pas moins efficace, une seule écoute ne peut suffire sur un tel album où chaque instrumentiste révolutionné son jeu tout en gardant le crédo qui fait leur ensemble au sein d’Incubus.

"Thieves" et "Isadore" se portent déjà plus dans la veine Incubus que chacun a pu connaître jusqu’ici sur les morceaux posés des albums tels "Make Yourself" et "Morning View", des riffs guitares qui vous transportent allègrement sans sombrer dans un sommeil profond, un style difficile à maîtriser, mais marqué ici sur "Thieves" avec une cohésion instrumentale certaine, une bonne basse assez groovy et des riffs de guitares marquant très bien le poids de cette chanson. "The Original", c’est le cas de le dire ! Voici un morceau d’une ambiance qui est loin d’être pour déplaire, un son de guitare très pur et très propre, un jeu à la batterie privilégiant les toms, utilisés ici en tout douceur, correspondant à l’ambiance de ce morceau qui n’est pas sans manquer de charme. Suivi de "Defiance", morceau d’un peu plus de 2 minutes au son unique de guitare et de chant de Brandon, cette manière de pousser sa voix sur un riff de guitare essentiellement acoustique n’est pas sans me faire penser à de l’Hoobastank.

C’est le moment de planer avec "In The Company Of Wolves", l’alternance de riffs marqués de pause chant / batterie au début de ce titre est captivant, ça crée un vide qui nous envoie rebondir sur les riffs suivants, le tout mené avec des choeurs sous des airs à l'atmosphère troublante en milieu de morceau, décalé et dérangeant, pour repartir de plus belle au son de la basse de Ben et à la voix de Brandon sortant d’outre-tombe et une fin toute en puissance, on se retrouve dans un torrent de riffs, de choeurs et au piano discret, on est en pleine fascination. "Switch Blade" est un morceau intéressant, mais on se demande ce qu’il vient faire sur un tel album, ça casse un peu l’ambiance posée depuis le début de l’écoute et en devient même décevant, je ne m’attarderai pas sur ce morceau aux allures folkloriques.

"Adolescents" revient plus sur l’ambiance générale de l’album mais malgré tout sonne également comme un titre de trop, comparé au précédents, ça sonne déjà plus bateau, c’est un peu niais sur les bords, ou alors peut-être est ce moi qui ai trop été bercé depuis le début de l’album, mais je pense sincèrement que ce titre comme le précédent ("Switch Blade") aurait pu être beaucoup plus intéressant sur un album moins axé sur la mélancolies et le travail de précision offert sur cette galette. Le petit dernier avant de partir, "Tomorrow’s Food", avec ses débuts de guitare enchanteresse, où Brandon nous sort une voix faisant penser un peu à du Queen sur le côté des enchaînement de vocalises, mais que l’on se rassure cette dernière piste n’en reste pas moins intéressante, on reste sur un côté alternatif avec des ambiances strictes et maîtrisées, des montées en puissance douces et attrayantes, très calmes, très posées dans un climat détendu, afin de nous amener tout en douceur à la clôture de cet album.

Comme cité plus haut, cet album ne sera pas pour déplaire à une bonne partie de fans dont sûrement malgré tout beaucoup regretteront le manque de patate de "If Not Now, When ?", cela pourrait attirer également bon nombre de néophytes. A écouter au calme mais plusieurs fois, il faut un certain temps d’adaptation qui ne s'acquiert qu’à l’écoute multiple de cet album.


Phenix
Juin 2011


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.enjoyincubus.com