Incordia continue en trio pour la sortie de "The Vastness Of Njordr". Créé en 2012, le groupe allemand mené par Lee (guitare / chant) et complété par Julian (basse) et Josh (batterie) a déjà sorti une démo et deux albums.

L’introduction mélodieuse mais martiale de "Dark is Our Fate" nous propulse rapidement dans cet univers froid et extrêmement accrocheur grâce à des riffs efficaces, puis le chant fera son apparition avant que "With The First Winter Comes Silence" ne vienne accélérer le tempo. Blast et hurlements se succèdent pour alimenter des riffs effrénés qui laissent tout de même place à ces harmoniques tranchantes et entêtantes, cultivant les racines folk / pagan aériennes, en particulier lors de ce break, puis la rage refait surface avant la lourde "In Odins Wald". Le titre est aussi solide qu’accrocheur, et il n’aura aucun mal à nous faire rejoindre cette horde qui marche droit vers la bataille avant "Lament Of The Wind" et ses harmoniques mélodieuses. Le titre reste assez mélancolique tout en dévoilant des éléments planants et majestueux alors que la rythmique reste puissante en toutes circonstances, puis "Hybris" ajoute des éléments power metal à ce mélange énergique.

Le groupe joue beaucoup sur des leads épiques et inattendus pour agrémenter la rythmique efficace, alors que l’on retrouve à nouveau des tonalités très lancinantes sur "Amidst The Suffering" et ses mélodies envoûtantes. Une fois de plus, l’alliance des mélodies et de cette base rythmique puissante séduira les amateurs du style, tout comme "Close To The Sun" qui propose des tonalités plus modernes et un mix lourd. L’énergie sera contrastée par des parties aux harmoniques entraînantes, alors que "Thornfort" continue à alimenter le mélange entre leads perçants, hurlements et rythmique massive. La fin de l’album se dessine avec "Vastness Of Njordr", le titre éponyme aux quelques influences black metal qui fera croître les tonalités sombres et inquiétantes, puis c’est "Shade Of Empire" qui vient mettre fin à l’album avec cette avalanche d’harmoniques dissonantes. Le morceau symbolise bien la fin de la route, peuplée d’embûches, qui rend les derniers instants pesants.

Avec "The Vastness Of Njordr", Incordia continue à dessiner son univers nordique et mélodieux. Si les titres sont globalement assez efficaces, ils restent cantonnés à un contraste fort entre rythmique puissante et harmoniques perçantes, créant une monotonie entêtante.

La pluie tombe, le corbeau pousse sa plainte lugubre et l'orage tonne pendant que défile le lourd pas des guerriers sur les chemins boueux... Bienvenue dans ce deuxième album d'Incordia qui nous propose une mise en scène sonore assez classique mais réussie en guise d'introduction.

Dans un style death mélodique, il est ici question de mythologie nordique et de guerriers vikings à travers des textes portés par la voix très caverneuse de la chanteuse Kari. Très en avant dans le mix, celle-ci manque cependant de puissance brute pour être complètement convaincante. On apprécie d'ailleurs l'utilisation de la voix claire sur le refrain du cinquième morceau, "Hymn Of The Asagods".

Moins épique et plus dépouillée que celle de leurs aînés d'Amon Amarth ou d'Ensiferum, la musique d'Incordia se laisse bien écouter mais peine cependant à transporter l'auditeur. Les nombreux thèmes mélodiques apportent un côté folk sympathique mais le son un peu nasillard de la guitare lead est parfois dérangeant. L'ensemble est assez convenu même si on note quelques efforts pour sortir du lot. Je pense notamment à la fin surprenante de "Abandonned" qui reste, malheureusement, plus bizarre qu'originale. La dernière partie de l'album retiendra davantage mon attention avec un "Ahnenfall" à l'ambiance lugubre bien réussie, ou la bonne cavalcade de "Wanderer's Poem" avec sa petite accalmie en clean sur laquelle vient se poser une voix murmurée très convaincante. Le dernier titre, "Into The Light", propose une conclusion assez solennelle avec un chouette passage en tapping qui a cependant du mal à s'intégrer dans le morceau.

Au final, les Allemands d'Incordia nous proposent un album sympathique mais qui n'a peut-être pas suffisamment de points forts pour réellement se démarquer. On en attend davantage pour la suite !