Le groupe
Biographie :

Inborn Suffering est un groupe de doom / dark metal formé en 2002 à Paris, et actuellement composé de : Laurent Chaulet (chant, guitare / Mourning Dawn, ex-Funeralium), Stephane Peudupin (guitare / Fractal Gates, Ningizzia, ex-Lethian Dreams), Remi Depernet (basse / Krepuskule, Profundae Libidines, Tales Of Blood, ex-Homicide), Sebastien Pierre (claviers / Fractal Gates, ex-Fogzard, Cold Insight, ex-Lethian Dreams) et Thomas Rugolino (batterie / Funeralium, ex-Mourning Dawn). Après un premier album sorti en 2006, "Wordless Hope" (Sound Riot Records), "Regression To Nothingness" voit le jour à l'été 2012 chez Solitude Productions.

Discographie :

2006 : "Wordless Hope"
2012 : "Regression To Nothingness"


La chronique


6 années se sont déjà écoulées depuis la sortie de "Wordless Hope", premier album d'Inborn Suffering qui avait fait bonne impression un peu partout. L'attente est enfin récompensée avec l'arrivée du petit nouveau nommé "Regression To Nothingness" et sorti cette fois chez Solitude, qui en profite d'ailleurs pour rééditer le premier album devenu difficilement trouvable. A noter aussi un changement de line-up puisque le chanteur du groupe est maintenant Laurent Chaulet (qui fait partie de Mourning Dawn, que je vous conseille si vous ne connaissez pas encore).

Malgré le long délai d'attente ne vous attendez pas à un bouleversement musical, Inborn Suffering pratique toujours un doom / death influencé par Swallow The Sun ou les vieux My Dying Bride entre autres. Toujours est-il que le groupe en a profité pour progresser considérablement, et "Regression To Nothingness" est un cran au dessus de son prédécesseur. Et la première chose qui surprend par rapport à "Wordless Hope" c'est le son, mixé par Andrew Guillotin et masterisé par Jens Bögren donc autant vous dire que ça sonne bien et gros ! Les compositions en elles-mêmes ont un fait bond en avant elles aussi, proches dans l'esprit de celles de "Wordless Hope" mais bien supérieures dans la forme. Les morceaux s'étirent régulièrement vers les 12 ou 13 minutes sans jamais laisser passer un sentiment de lassitude ou d'ennui, la musique d'Inborn Suffering est assez dynamique pour nous embarquer facilement dans le champ de ruines qu'on peut admirer sur la pochette de l'album. Très belle au passage et réalisée par le claviériste du groupe, Sébastien Pierre. Comme j'en vois deux trois au fond qui s'inquiètent on va en parler des claviers, il n'y a rien à craindre puisqu'ils sont parfaitement intégrés. Pas de grosses nappes qui envahissent l'espace sonore, quelques notes placées au bon endroit et suffisamment en retrait pour apporter le petit plus en ambiance.

Inborn Suffering n'a rien laissé au hasard, les morceaux ont eu le temps de mûrir et ça s'entend. Malgré leur longueur il n'y a rien de superflu, uniquement le strict nécessaire pour faire passer assez d'émotions. On n'est pas dans la catégorie des groupes qui font tourner deux riffs pendant un quart d'heure, ici la musique vit, elle est en mouvement et le groupe ne s'appesantit jamais trop longtemps sur un riff ou une mélodie. On pouvait déjà sentir tout ça sur "Wordless Hope" mais disons que tout y est mieux maîtrisé, c'est le même groupe mais en version "monsieur plus". On dit souvent que le cap le plus difficile à passer pour un groupe est celui du troisième album, s'il continue à s'améliorer de cette façon je crois pouvoir dire qu'il le passera les doigts dans le nez. Parce que même si le line-up n'est pas franchement constitué de débutants il faut dire qu'on peut vite subir des passages à vide dans un style aussi balisé, Inborn Suffering n'est pas le premier groupe à passer par là et il n'est pas évident de faire un album qui ne tombe pas au moins quelques fois dans les clichés du genre.

Mais le pari est réussi pour la seconde fois, les 72 minutes passent comme une lettre à la poste et on se laisse facilement embarquer dans ce monde dévasté, écrasés par la beauté vénéneuse qui émane de ce "Regression To Nothingness". Ecoutez "Grey Eden" vous verrez où je veux en venir, poignant de bout en bout et parsemé de hurlements bien déchirés qui mettent dans l'ambiance. Ou "Apotheosis" qui porte d'ailleurs très bien son nom, une montée en puissance sur 13 minutes qui aurait très bien pu terminer l'album même si avec un nom pareil le procédé aurait pu paraître un poil trop évident. Toujours est-il qu'en dehors d'un éventuel manque d'originalité et de certaines influences très présentes, les amateurs de doom ne devraient pas pouvoir reprocher grand chose à cet album.

Inborn Suffering confirme donc les espoirs suscités par "Wordless Hope" il y a 6 ans, des progrès à tous les niveaux et la présence d'un bon label en soutien. Une preuve de plus de la vivacité et de la qualité de la scène doom française qui n'a vraiment pas à rougir face aux autres, entre Ataraxie, Funeralium, Despond, Remembrance, Mourning Dawn et sûrement quelques autres que j'oublie de mentionner il y a de quoi faire !


Murderworks
Octobre 2012


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.inborn-suffering.com