"Ouais mais façon les métalleux ils font que parler de mort, de chèvres égorgées, de sang qui coule, de vagins explosés, de boyaux qui sortent et de Satan". Bon, certes, en général, les lyrics, ça vole pas bien haut. Et si je vous dis qu’aujourd’hui, on s’attaque un groupe de grindcore, ça ne va pas vous rassurer. Et pourtant, "pourtant, je n’aime que toi", chantait Aznavour. Mais surtout, Implore revient avec un deuxième album qui cogne sévèrement à base de colère. L’originalité de ce groupe berlinois réside sans doute dans ses lyrics ("giving the lyrical content special care" comme ils disent), qui n’hésitent pas à tacler la religion ou le fascisme ("Totalitarian" en est une belle illustration).

Après une courte intro, "Birth Of An Era" s’enfonce directement dans une brutalité bien sombre et malsaine. Les morceaux sont assez courts, on retrouve l’influence de Napalm Death mais avec un côté crust punk plus prononcé. Les sonorités sont un peu plus travaillées, pas forcément plus propres mais peut-être plus techniques, c’est moins brouillon, tout en foutant un sacré carnage tout de même ("Cursed Existence"). Les titres un peu plus longs comme "Patterns To Follow" sont tout aussi réussis mais on sent peut-être de petits ralentissements à certains moments, qui collent assez mal au style des bonhommes. Rien de bien méchant, les gros riffs sont au rendez-vous dans l’ensemble.

Finalement, ce ne sont que de petits détails qui viennent légèrement ternir la belle image d’Implore. Eh oui, malheureusement, une certaine linéarité vient nous surprendre quand on arrive aux deux tiers de l’album environ. C’est dommage parce qu’au début, dans la mesure où ça mélange grindcore, crust, voire death et HxC (au niveau de la voix), on se dit que tout est bien parti et qu’on va prendre la fessée de l’année… Mais non. Bon, on se prend une belle fessée, mais pas au point d’en avoir la peau du cul bien rouge tout de même. Les fans du genre y trouveront néanmoins leur bonheur.